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Histoire naturelle (trad. Littré)/II/Bilingue/59

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Langue sélectionnée : FrançaisBilingueLatin
Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 127).
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LIX.

1(LVIII.) Les Grecs célèbrent Anaxagore de Clazomène, qui, la seconde année de la 78e olympiade, prédit par la science astronomique qu’à tel jour une pierre devait tomber du soleil ; et cela arriva, en plein jour, dans la Thrace, auprès de Ægos-Potamos (IV, 18) : encore aujourd’hui on montre cette pierre : elle est d’un poids à faire la charge d’un chariot, et d’une couleur brûlée. À la même époque, une comète brilla pendant les nuits. 2Si l’on croit à cette prédiction, il faut avouer que l’esprit divinateur d’Anaxagore fut bien merveilleux : et c’est renoncer à comprendre la nature et reconnaître une confusion générale, que d’admettre que le soleil lui-même est une pierre, ou qu’une pierre y ait jamais été contenue. Toutefois, il n’est pas douteux que des pierres tombent souvent du ciel. 3Dans le gymnase d’Abydos (V, 40), aujourd’hui même, une pierre est révérée en raison de cette origine ; elle est d’un médiocre volume ; et le même Anaxagore avait annoncé, dit-on, qu’elle tomberait au milieu de la terre. Une pierre est aussi honorée à Cassandrie (IV, 17), qu’on appelle Potidée, et qui fut colonisée pour ce motif. Moi-même j’ai vu, dans le territoire des Vocontiens, une pierre qui venait d’y tomber.

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