Histoire naturelle (trad. Littré)/II/Notes

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Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 151-152).
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Livre II — Notes

NOTES DU DEUXIÈME LIVRE.

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(1) Cursus Vulg. — Cursui Tolet. cod.

(2) Orbona, déesse que les parents imploraient pour la conservation de leurs enfants.

(3) Fœtidos cibos et alia similia Vulg. — Fœtidas cepas, allia et similia, Chifflet.

(4) Fateatur ? irridendum vero agere… summum ? Anne… credamus, dubitemusve ? Vix prope est judicare Vulg. — Fateatur irridendum ? Agere curam… summum, anne… credamus dubitemusve ? Vix prope est judicare Ed. princeps. — Fateatur irridendum ? Tum vero agere… summum, anne… credamus ? dubitemus vere vix prope judicari Sillig. — M. Sillig a corrigé ce passage par conjecture, suivant cependant le cod. Chiffl., qui a : Dubitemusve. Ne vix prope judicari. On voit qu’il y a deux leçons : l’une de Vulg., qui a vero ; l’autre de l’édition princeps, qui n’a pas cette particule : je pense qu’on peut les combiner en lisant verum. Quant au reste, on s’est vainement fatigué à changer un texte excellent : il faut regarder anne comme une particule alternative, et mettre une virgule après pollui. Dès lors tout se comprend sans peine.

(5) Monstra quoque quæ colunt Vulg. — Quæ manque dans des éditions anciennes ; leçon que j’ai suivie.

(6) Præferendo Vulg. — Præferenda Sillig. — Tous les mss. ont præferenda.

(7) M. Alexandre, dans l’édition Lemaire, propose de supprimer sicut. Cette correction me paraît fort heureuse ; je l’ai adoptée, mettant sicut entre crochets.

(8) Inventoribus Chifflet, Sillig. — Inventionibus Vulg.

(9) À gauche, c’est-à-dire vers l’orient ; à droite, c’est-à-dire vers le couchant.

(10) Fundatur cod. Tolet., Sillig. — Findatur Vulg. — Ex eo Hard., Sillig. — Ex om. Vulg.

(11) Brotier a mis LXII et CCXXII ; des mss. portent XXXII et CXIII. Il vaut mieux laisser les chiffres des anciennes éditions, quelques doutes qu’ils soulèvent, que de faire une correction arbitraire. La 42e olympiade et l’an 142 de Rome répondent à l’an 611 avant l’ère chrétienne. On place d’ordinaire la naissance de Pythagore l’an 533 avant J.-C.

(11*) Plusieurs mss. et entre autres celui du Mans, comme l’a noté M. Richelet dans des notes communiquées au Pline de Panckoucke, t. II, page 390, ont Cydenas au lieu de hic idem ; d’autres ont Ctesias. Peut-être Cydenas est-il un nom d’astronome, inconnu d’ailleurs.

(12) Vicistis Vulg. — Vinxistis cod. Dalech. — Vinxistis me paraît meilleur. Comp. ce que dit Pline plus loin, ch. 24, sur l’affinité de l’esprit humain avec les astres.

(13) Horisque sub terra ; nec tamen Vulg. — Le changement de ponctuation conseillé dans les notes de l’édition de M. Ajasson de Grandsagne me paraît suffire à l’intelligence de ce passage.

(14) Beaucoup de mss. ont patre et filio (et Sillig a adopté) consulibus ; les anciennes éditions patre III, filio iterum consulibus ; Hardouin et Vulg. patre IV, filio iterum consulibus. Les astronomes ne sont pas d’accord sur ces éclipses : les uns les placent le 8 février et le 22 février de l’an 72 ; les autres, le 23 juillet et le 6 août de l’an 73 après J.-C.

(15) Et stationes Vulg. — Et om. Chiffl., Sillig.

(16) Pline me paraît confondre ici sous l’appellation d’apsides, et dans une exposition commune, les orbites des planètes, leurs excentriques et leurs épicycles. Cela rend son explication astronomiquement inextricable ; cependant, en prenant les choses en gros, on voit à peu près ce qu’il a voulu dire.

(17) J’ai mis ut sol entre deux crochets, et ne l’ai pas traduit. Ces mots me paraissent et ont paru à la plupart des critiques une interpolation inconciliable avec le reste du texte.

(18) Sub terra Vulg. — Il faut lire subter, comme les anciennes éditions. Sub terra est inintelligible. Pline veut dire qu’un angle ayant, par exemple, son sommet à la terre, embrasse autant de degrés des apsides des planètes inférieures que des apsides des planètes supérieures. Cela est manifeste quand il s’agit de l’orbite même de la planète, orbite que Pline comprend dans les apsides. Voy. note 16.

(19) Les chapitres 12, 13 et 14, sont très-obscurs ; et les commentateurs ne sont pas parvenus à les éclaircir. À en juger par les autres objets scientifiques dont Pline a traité, on peut penser qu’il a rendu, avec confusion, inexactitude, impropriété de terme et erreur, les théories des astronomes grecs ; de sorte qu’il n’est pas possible de tirer de son texte un sens complètement satisfaisant.

(20) Il s’agit ici de pieds romains. La moyenne fournie par la mesure des pieds romains qui sont conservés est en millimètres 294,5. voy. Saigey, Métrologie, p. 66. Les mesures de Posidonius donnent en kilomètres 7,360 pour l’atmosphère, 224,007 pour la distance de la terre à la lune, et 92,368,007 pour la distance de la terre au soleil.

(21) La 108e olympiade répond aux années de Rome 406, 407, 408, et 409. Aussi a-t-on proposé de lire quadringentesimo octavo. Mais les mss. ont unanimement 398. Il est préférable de laisser subsister la discordance. Car est-ce le chiffre de l’olympiade, ou celui de l’année de Rome, qui est altéré ?

(22) Les mss. ont octoginta ; on a corrigé ce nombre en centum octoginta, parce que Sénèque, Quæst. Nat. VII, 21, parle d’une comète qui parut du temps de Néron, et fut visible pendant cent quatre-vingts jours. Il est encore plus sûr de garder la leçon des mss. que de corriger l’un par l’autre.

(23) Arist., Meteor. I, 6.

(24) Pline a mal traduit Aristote, qui dit, Meteor. I, 6 : « Toutes les comètes qui ont été vues de notre temps ont disparu, sans se coucher, au-dessous de l’horizon. »

(25) Pline a mal traduit le passage correspondant d’Aristote, Meteor. III, 2, qui dit : « On voit des parhélies toujours à côté, jamais au-dessus, jamais près de terre, jamais à l’opposite. » Pline n’a pas bien compris Aristote, et l’a développé d’une manière peu intelligible.

(26) Hardouin et à sa suite Sillig omettent ut. C’est avec raison que dans Vulg. cette conjonction a été rétablie ; elle ne manque ni dans 776 suppl. lat. Bibl. roy., ni dans 263 Bibl. du Mans, ni dans l’Ed. princeps.

(27) Les mss. et les Éditions ont Phœnician. Hardouin a changé ce mot en Phœnicem, sans raison ; car Φοινικίας est, en grec, le nom d’un vent. M. Sillig a donc eu raison de restituer l’ancienne leçon.

(28) Les mss. ont LX ; Hardouin a substitué à tort LXX, comme l’a fait voir Brotier dans ses notes.

(29) Ac manque dans Vulg., il est donné par Chifflet. et adopté par Sillig.

(30) Quomodo Vulg. — Et quo Ed. princeps.

(31) On ne sait ce que signifie cette qualification. Comme on traduit princeps senatus par prince du sénat, j’ai cru devoir mettre ici princesse. (32) Hardouin propose de lire, au lieu de M. Herennius, Vargunteius, nom qui se trouve dans le récit parallèle de J. Obsequens, cap. 122.

(33) César, De bell. civ. III, 2, dit que Milon fut tué à Compsa, ville des Hirpins ; voy. Velleius Paterculus, II, 68.

(34) Aristote, Meteor. III, 4. Il dit, III, 2 : Dans la pleine lune. De là des éditeurs ont mis dans le texte de Pline quarta decima, au lieu de tricesima.

(35) Voy. pour ce chap.  Aristote, Meteor, I, 10, 11 et 12.

(36) J’ai changé la ponctuation : dans les éditions il y a : Eroditur aquis. Ferro, etc.

(37) Pline s’exprime ici avec son inexactitude ordinaire dans les objets scientifiques. D’après Hardouin, il veut dire que si on fait passer une courbe par le sommet des montagnes, on aura une circonférence régulière. Mais c’est supposer que les montagnes ont même hauteur, supposition que Pline ne fait pas. Dans mon opinion, Pline entend que si l’on prend pour rayon la moitié de la distance entre les deux pôles, on pourra construire une sphère qui sera la vraie sphère terrestre.

(38) Autre exemple de l’inexactitude du langage de Pline. L’auteur veut-il dire que la pente a 50,000 pas de développement (ce qui ne préjuge rien sur la hauteur effective), ou 50,000 pas de hauteur perpendiculaire (ce qui serait une bien grossière erreur) ? 50,000 pas font 234,375 pieds ; et le mont Blanc n’en a que 15,180.

(39) Vingt deniers pèsent : grammes 77,14.

(40) Le sens de cette phrase, qui a souvent échappé aux traducteurs et commentateurs, est celui que Hardouin a indiqué : Les lignes menées du centre de la terre à la superficie des eaux les plus voisines de ce centre sont plus courtes que les lignes menées d’un bout de la mer à l’autre. Il faut se rappeler que la démonstration a la prétention d’être générale, la figure de la surface des eaux étant quelconque, même plane. Cela posé, il est reconnu que les eaux tendent, par une vertu naturelle, toujours au plus bas ; il est reconnu aussi que le plus bas est le plus près du centre de la terre. Or, il y a plus loin d’un bout de la mer à l’autre que de la surface de l’eau au centre de la terre ; donc la mer ne peut pas déborder d’une de ses extrémités sur l’autre ; le plus bas pour elle est non une de ces extrémités, mais le centre de la terre. Aussi toutes les eaux tendent vers ce point. Primis aquis, c’est une des origines de la mer supposée plane ; extremum mare, c'est l’autre bout.

(41) La pointe du Skagen, dans le Jutland, a 57° 32’ de latitude.

(42) Les anciens regardaient la mer Caspienne comme un golfe de l’Océan septentrional.

(43) La dioptre était un instrument dont l’ingénieur se servait pour mesurer la hauteur des remparts et des tours, le fontainier pour prendre le niveau, et l’astronome pour reconnaître l’exacte direction des ombres.

(44) Ce chapitre est manifestement erroné. Il est certain, à la vérité, que quand on marche du levant à l’occident le jour dure plus longtemps, en raison directe de la rapidité de la course. Mais les feux allumés au levant, dans le milieu de la journée, ne pouvaient être aperçus à l’extrémité occidentale des signaux vers la troisième heure de la nuit ; car, pour que le retard indiqué provint de la marche du soleil, il faudrait admettre que chacun des bouts de cette ligne de signaux était séparé par un peu moins d’un hémisphère. Ajoutez que Pline ne spécifie pas de quel genre d’heures il se sert ; que si ce ne sont pas des heures équinoxiales, il ne dit pas à quelle époque de l’année ces observations ont été faites. Or, les heures des anciens, étant comptées d’un lever à un coucher du soleil, variaient en longueur suivant la saison et suivant la latitude : peut-être le retard doit-il s’expliquer par le temps qu’il fallait à chaque station pour allumer le feu. Mais il n’en est plus de même pour le coureur Philonidès : Élis est de peu à l’occident de Sicyone ; les heures de la première ne retardent que d’environ cinq minutes sur celles de la seconde. Par conséquent on ne peut comprendre ce que Pline entend lorsque, disant que Philonidès mettait beaucoup plus de temps à aller à Élis qu’à en revenir, il attribue cette différence à la marche du soleil. Enfin l’exemple des navigateurs est encore plus mal choisi : car Pline commet une singulière méprise en paraissant croire que ce qui était gagné le jour ne l’était pas également la nuit, le soleil se levant plus tard, et la nuit étant plus longue pour ceux qui font rapidement route vers l’occident.

(45) On ne sait au juste ce qu’est cette ville. Quelques-uns pensent que c’est Colchester.

(46) D’après les chiffres de Pline, qui paraissent altérés, il faudrait compter entre la naissance de Hiera et celle de Thia non 110 ans, mais 125. Thera est Santorin. Automaté signifie l’île née spontanément.

(47) On ne sait de quel Nymphæum ou Nymphæus il s’agit ici. Pline mentionne dans son ouvrage divers lacs ou fleuves portant ce nom.

(48) Au lieu de Parasinus, nom du reste inconnu, on a proposé de lire Characena. Les Characéniens sont un peuple de la Taurique, mentionné par Pline, IV, 6.

(49) Les anciennes éditions portaient aras Murtias, Hardouin a mis Mucias, donné par les mss. qu’il avait sous la main. On ne sait ce qu’est ce lieu ni quelle est la bonne leçon.

(50) Ancillante sidere, trahenteque secum avido haustu maria Vulg. — Ancillantes sideri avido trahentique secum haustu maria Chiffl. Cod., Sillig.

(51) Diurnæ Edit. — Divinæ vulg. Ex cod. Dalech.

(52) Hardouin propose de lire, au lieu de Novanus, Vomanus, nom d’un fleuve dont Pline fait mention au delà de l’Apennin dans le Picenum, III, 18.

(53) On ne sait ce qu’est ce fleuve Astaces, qui ne paraît avoir rien de commun avec la ville d’Astacum et le golfe d’Astacum, dont il est parlé V, 43.

(54) Ce lieu, dont le nom est dans les mss. Librosus, Liberosus et Berosus, est inconnu.

(55) Il s’agit d’eau de mer qui, jetée sur un brasier, prend feu ; c’est du moins ce qui résulte de la comparaison avec les passages parallèles d’Aristote, Probl. 23, 15, et de Plutarque, Symp. I, 9.

(56) Globus Vulg. — Globo Chiffl. cod., Sillig.

(57) Les eaux Scantiennes étaient sans doute près de Falerne en Campanie ; car Varron (voy. Pline, XIV, 15) donne le nom de Scantienne à la vigne Amminéenne, très-célèbre en cette contrée.

(58) Je n’ai pas évalué en mètres les chiffres qui suivent. Le mille romain (1000 pas) vaut 1472 m., 5, ainsi très-près d’un kilomètre et demi. Il est facile dès lors de se faire une idée des évaluations que Pline a ici consignées.

(59) J’ai suivi dans ces chiffres le texte de Hardouin. Mais il faut remarquer que les mss. varient beaucoup sur ces nombres.

(60) J’ai évalué le stade à 184 mètres, C’est la valeur qu’y donne Pline, II, 21, en l’estimant à 125 pas ou 625 pieds. Si on prenait, comme a fait M. Saigey, Métrol., p. 60, le stade pour 180 mètres, la mesure d’Eratosthène serait de 45,000,000 mètres ; celle de Dionysodore, de 45,360,000 ; celle d’Hipparque, d’un peu moins de 49,500,000. Comme la mesure exacte est de 40,000,000, on voit, pour les deux évaluations du stade, à quel degré chacun de ces trois géomètres s’est approché de la vérité.


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