Histoire socialiste/Table analytique/Préface

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Jules Rouff (p. I-II).

PRÉFACE

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Pour rendre aux militants, aux chercheurs et aux hommes d’étude tous les services qu’ils sont en droit d’attendre de l’Histoire socialiste, notre œuvre devait être pourvue d’une table analytique générale. Nous avons tenté de la dresser.

Nous avons été animés dans notre travail du double souci qui a été celui de tous les collaborateurs : le souci de la propagande et celui de l’exactitude scientifique. D’une part, nous avons voulu que notre table permit à tous les propagandistes, à tous les camarades socialistes, de se renseigner et s’informer historiquement sur les questions qu’ils peuvent être appelés à traiter et qui se trouvent examinées ou seulement touchées dans quelque volume de notre histoire. Nous avons voulu permettre aux socialistes d’une ville de retrouver d’ensemble tout le passé socialiste de leur cité, aux syndiqués d’une corporation de connaître les efforts de leurs devanciers. Nous avons voulu enfin permettre de suivre d’un volume à l’autre l’effort des hommes, qui ont dépensé leur vie pour le socialisme ou lutté contre lui sous les régimes successifs que la France a connus pendant le cours du XIXe siècle.

D’autre part — si imparfaite qu’elle soit — notre Histoire apporte à la connaissance du mouvement socialiste des contributions scientifiques incontestables. Presque chaque volume apporte son contingent de documents inédits, oubliés ou mal interprétés ; il importait que l’inventaire sommaire de ces richesses fût dressé.

Voilà le double effort que nous avons tenté. Nous ne nous dissimulons pas l’imperfection du résultat. Pour donner à notre œuvre toutes les garanties de vérité, pour écarter absolument toutes les chances d’erreur, — en ce qui concerne par exemple la personnalité des militants — il aurait fallu se livrer à des investigations nouvelles et infinies, que la nécessité de poursuivre notre publication ne nous permettait pas. Nous avons évité cependant d’attribuer à un homme des actes ou des paroles qui ne lui appartenaient pas. Nous avons en quelque manière, dans les cas douteux, simplement posé le problème, sans vouloir le résoudre arbitrairement. D’un autre côté, malgré l’unité de pensée qui animait tous les collaborateurs, leur terminologie présentait assez de différences pour rendre notre tâche souvent délicate. En sériant les questions, comme nous l’avons fait pour les problèmes étendus, nous avons tenté de résoudre cette difficulté.

On relèvera fatalement dans notre œuvre des oublis et des erreurs. Il est impossible qu’il ne nous ait rien échappé dans un travail de cette étendue. Nous remercierons ceux de nos camarades qui voudront bien nous signaler toutes nos fautes. Ce sera un moyen de continuer le travail scientifique que l’Histoire socialiste a provoqué. Telle qu’elle est, cependant, et avec ses imperfections certaines, notre table peut rendre des services. C’est notre seule prétention.

Albert THOMAS.