Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle/Idée générale

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IDÉE GÉNÉRALE
DE
LA RÉVOLUTION


AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE.




Ça ira !…


Trois choses sont à observer en toute histoire révolutionnaire :

Le régime antérieur, que la révolution a pour but d’abolir, et qui, par sa volonté de se conserver, devient contre-révolution ;

Les partis, qui prenant la révolution à des points de vue, suivant des préjugés et des intérêts divers, s’efforcent, chacun de son côté, de l’attirer à eux et de l’exploiter à leur profit ;

La révolution en elle-même, ou la solution.

L’histoire parlementaire, philosophique et dramatique de la révolution de 1848 pourrait déjà fournir matière à des volumes. Je me bornerai à traiter, d’une manière détachée, quelques-unes des questions que permettent d’éclairer nos connaissances actuelles. Ce que je dirai suffira, je l’espère, pour expliquer la marche, et faire conjecturer l’avenir de la Révolution au dix-neuvième siècle.


Première étude. — Les réactions déterminent les révolutions.

Deuxième étude. — Y a-t-il raison suffisante de révolution au dix-neuvième siècle ?

Troisième étude. — Du principe d’Association.

Quatrième étude. —Du principe d’Autorité.

Cinquième étude. — Liquidation sociale.

Sixième étude. — Organisation des forces économiques.

Septième étude. — Dissolution du Gouvernement dans l’organisme économique.


Ce n’est pas un récit, c’est un plan spéculatif, tableau intellectuel de la Révolution.

Mettez là-dedans de l’espace et du temps, des dates, des noms, des manifestations, des épisodes, des harangues, des paniques, des batailles, des proclamations, des tours de main, des évolutions parlementaires, des vengeances, des duels, etc., etc. : vous aurez la Révolution en chair et en os, comme dans Buchez ou Michelet.

Pour la première fois, le public aura pu juger l’esprit et l’ensemble d’une révolution avant qu’elle s’accomplît : qui sait ce que nos pères se seraient épargné de désastres, si, abstraction faite des hasards, des partis et des hommes, ils avaient pu lire, par avance, leur propre destinée ?

J’aurai soin, dans cet exposé, de m’attacher le plus qu’il me sera possible à la preuve de fait. Et parmi les faits je choisirai toujours les plus connus et les plus simples : c’est le seul moyen de faire que la révolution sociale, qui n’a été jusqu’ici qu’une apocalypse, devienne enfin une réalité.