Insoumission à l’école obligatoire/Vingt ans après

La bibliothèque libre.
Tahin Party (p. 4-5).


Avertissement :


Ce livre a été publié pour la première fois en 1985. Il nous a paru utile parfois d’expliciter des références qui étaient évidentes à l’époque, mais ne le paraissent plus nécessairement aujourd’hui ; nous avons aussi actualisé des informations légales et chiffrées. Le texte de la première édition est donné avec ses notes. Nous avons rajouté les nôtres, appelées par des astérisques, celles de l’auteur l’étant par des chiffres. Nous avons également inséré deux plus longues mises au point, que l’on trouvera encadrées à la suite des chapitres qu’elles concernent.

Le collectif éditorial


VINGT ANS APRÈS…
par les éditions tahin party


Vingt ans après la première parution de Insoumission à l’école obligatoire, l’école reste le laminoir commun ; la société qui la nécessite se porte bien : deux bonnes raisons de rééditer ce livre. Car ce n’est pas à l’école seule que l’auteure se confronte, mais à ce qui la fonde et la légitime : le dressage, les appartenances, l’autorité. Tout cela qui se trouve exacerbé dans les structures disciplinaires et par la domination adulte, mais qui est sécrété par la vie même en société. En toute société.

Catherine Baker ne rêve pas d’une société sans école, mais d’individu-es qui n’auraient pas été plié-es, tordu-es, rompu-es sous le joug social. En évitant l’école à sa fille, elle veut simplement lui permettre une amplitude nécessaire au saisissement du monde, comme bon lui semble. En s’adressant à Marie publiquement, l’auteure nous offre des outils pour nous approprier le monde à notre tour, et avant tout le feu qui brûle chacun de ses mots.

Il est stupéfiant de relire ce qu’on pouvait écrire il y a vingt ans, de voir jusqu’à quelle profondeur pouvait aller la remise en cause des évidences, de ces évidences qui n’ont fait que s’enraciner plus profondément depuis.

Catherine Baker ne se revendique même pas révolutionnaire, encore moins militante : elle ne cherche à révolutionner le monde, sa vie, qu’en tant que cela la concerne. Parce que ce livre est extrêmement personnel, parce qu’il est le partage, l’offrande, ou la simple proposition d’une subjectivité, il a su toucher certain-es de ses lectrices et lecteurs au plus profond, modifier leur intelligence du monde.

Sans chercher plus loin, nous sommes plusieurs, dans l’équipe de tahin party, dont les vies seraient sans doute bien différentes aujourd’hui si ce livre ne nous était un jour tombé entre les mains.