Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique/Tome 2/Avertissement

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AVERTISSEMENT.


Pour nous conformer à notre programme, ce livre comprendra les sujets traités dans les leçons de la fin de 1862, et, à cause de l’abondance des matériaux, dans une partie de celles du printemps suivant. Il complète ainsi ce que nous avions indiqué comme devant constituer une Introduction spéciale à notre Cours. La première partie avait été consacrée au Précis de l’histoire de la Paléontologie stratigraphique, la seconde embrassera, sous la dénomination de : Connaissances générales qui doivent précéder l’étude de la Paléontologie et phénomènes organiques de l’époque actuelle qui s’y rattachent, des sujets très-divers, mais qui tous peuvent l’éclairer, la compléter, et tendre à expliquer le passé par la connaissance du présent.

Ces sujets n’avaient pas encore été présentés ni rapprochés à ce point de vue ou dans leurs relations avec l’histoire des êtres organisés anciens. Nous ne sachions pas que la plupart d’entre eux aient jusqu’à présent fixé l’attention d’une manière particulière, pas plus dans les cours de zoologie, de paléontologie et de géologie que dans les traités généraux de ces diverses sciences. Il y avait donc nécessité de les réunir dans un même cadre et de les développer pour les personnes qui désirent étudier sérieusement les corps organisés fossiles. Elles pourront y trouver des rapprochements ou des comparaisons utiles, et en même temps des principes généraux que les recherches de détail ne doivent pas faire oublier.

Nous avons aussi pensé que, par leurs caractères même, un certain nombre des matières que nous nous proposons de traiter intéresseraient des personnes qui ne s’occupent particulièrement ni de géologie, ni de paléontologie, et qu’elles y rencontreraient des faits et des considérations plus ou moins applicables à d’autres sciences.

Nous nous sommes préoccupé surtout des rapports de la physique du globe, et de ce qui s’y rattache à un titre ou à l’autre, avec les phénomènes biologiques. Ces relations sont souvent négligées par les naturalistes qui, livrés trop exclusivement à l’examen des espèces, perdent de vue les causes extérieures, agissant directement, de nos jours, soit à la surface des continents, soit dans les profondeurs des mers et des lacs ; sur les fonctions et les caractères des organes, et par conséquent sur ceux des animaux et des végétaux eux-mêmes.

On peut ajouter que ces relations nous seront d’une grande ressource lorsque nous voudrons rendre compte des particularités des faunes et des flores des temps géologiques, lesquelles doivent traduire, à leur tour, jusqu’à un certain point, les conditions météorologiques, la nature des milieux et toutes les autres circonstances physiques qui ont présidé à leur développement ou concouru à leur extinction. Il nous a paru enfin que ces diverses questions devaient surtout être traitées dans un enseignement comme celui du Muséum, où l’on ne doit négliger aucun des grands aspects, aucun des rapports généraux, aucune des conséquences importantes qui peuvent se déduire de l’étude d’une science.