José Maria Zalazar

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NÉCROLOGIE.

José Maria Zalazar.

José maria zalazar naquit à Antioquia, chef-lieu de la province du même nom, dans la république de Colombie. Entré de bonne heure au collége de Bogota, il y publia, jeune encore, des essais en vers, qui lui fit donner par ses camarades le surnom de poète, qu’il conserva le reste de ses jours. Il avait à peine terminé ses études, qu’il écrivit en 1809, pour le semanario de Bogota, un excellent mémoire descriptif du plateau de Santa-fé de Bogota. L’année d’après, la révolution étant venue à éclater, il en embrassa la cause avec ardeur, et fut nommé, en 1813, membre du congrès de la Nouvelle-Grenade. C’était un des avocats les plus jeunes du barreau, et cependant la sagesse de sa conduite lui concilia l’estime de ses concitoyens de tous les partis. Ce fut lui qui composa, à cette époque, presque toutes les chansons patriotiques, et plus tard il célébra dans ses vers la bataille de Boyaca. Zalazar accompagna, en 1816, l’armée républicaine, dans sa pénible retraite à travers les plaines désertes de la Méta et de l’Apure. Ses collègues, ne voulant point s’exposer à la chance de périr de faim ou de fatigue, s’arrêtèrent à Bogota, où ils furent pris et tués par les Espagnols. Il suivit le général Santander, et fut ensuite attaché aux Llaneros de Paez, en qualité d’auditeur de guerre. Toutefois, l’armée s’étant dispersée en corps de partisans, il se vit forcé d’émigrer, et passa à l’île de la Trinidad, où il se procura des moyens d’existence en plaidant dans les tribunaux de cette colonie anglaise. Rentré dans sa patrie en 1821, il fut nommé juge de la cour de Caracas, et, peu de temps après, ministre plénipotentiaire de Colombie aux États-Unis. Il occupa ce dernier poste pendant cinq ans. Rappelé en 1828, et élevé à la judicature suprême du pays, il résolut de visiter l’Europe, avant de prendre possession de son siége. Il était arrivé depuis six mois à Paris, avec sa famille, lorsque la mort le frappa dans la quarantième année de son âge, le 22 février dernier.

Parmi les ouvrages inédits que Zalazar avait en porte-feuille, on cite un mémoire géographique sur la Méta et l’Apure, qu’il se proposait de communiquer à la société de géographie de Paris ; un autre sur la civilisation des Indiens, et cinq chants de son poème de la Découverte de l’Amérique, auquel il travaillait depuis dix ans. C’est lui qui a écrit toutes les notices biographiques sur les hommes célèbres de la révolution colombienne, qu’on trouve dans le Courrier de l’Orénoque. Ces notices sont les morceaux les plus remarquables en ce genre que possède la littérature espagnole. Zalazar était membre de l’Académie de Bogota et de la société philosophique de Philadelphie.

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