Journal (Eugène Delacroix)/1844 sans date 3

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 216-217).

Sans date. — Pour nettoyer un tableau, moyen de M. Morelli : frotter d’huile de noix ; laisser un jour entier, ensuite enlever l’huile et achever avec de la mie de pain, pour l’enlever tout à fait.

— Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari. La discussion s’engagea sur le mot « Obéissance ».

Ce mot-là est bon pour Paris surtout, où les femmes se croient en droit de faire ce qu’elles veulent. Les femmes ne s’occupent que de plaisir et de toilette. Si on ne vieillissait pas, je ne voudrais pas de femme. Ne devrait-on pas ajouter que la femme n’est pas maîtresse de voir quelqu’un qui ne plaît pas à son mari ? Les femmes ont toujours ce mot à la bouche : « Vous voulez m’empêcher de voir qui il me plaît. »

L’adultère, qui dans le Code civil est un mot immense, n’est par le fait qu’une galanterie, une affaire de bal masqué.

Les femmes ont besoin d’être contenues dans ce temps-ci : elles vont où elles veulent ; elles font ce qu’elles veulent ; elles ont trop d’autorité. Il y a plus de femmes qui outragent leurs maris que de maris qui outragent leurs femmes.

Il faut un frein aux femmes, qui sont adultères pour des clinquants, des vers ; Apollon, etc., les Muses…