Journal (Eugène Delacroix)/8 mars 1852

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 2p. 92).

Lundi 8 mars. — Pour la première fois, au dîner de tous les mois, des seconds lundis.

— En sortant, promenade sur le boulevard avec Varcollier, et fini la soirée chez Perrin. Revu là la lithographie de Géricault[1] des chevaux qui se battent. Grand rapport avec Michel-Ange. Même force, même précision, et, malgré l’impression de force et d’action, un peu d’immobilité, par suite de l’étude extrême des détails, probablement.

— Le jury, depuis jeudi dernier, m’assassine tous les jours, et le soir, je suis comme un homme qui aurait fait dix lieues à pied.

  1. Nous nous sommes efforcé de préciser les relations de Delacroix avec Géricault dans le premier tome du Journal. Nous avons indiqué les motifs du culte qu’il lui avait voué à ses débuts. En insistant dans notre Étude sur le changement que le temps avait apporté à certaines des opinions du maître, nous avons omis, peut-être à tort, de ne pas mentionner Géricault. Les lecteurs constateront en effet, dans une année postérieure, que Delacroix se range à l’avis de Chenavard qui fait une critique sévère de l’auteur du Naufrage de la Méduse.