L’École de la médisance/Avertissement

La bibliothèque libre.
Traduction par Hégésippe Cler.
Maurice Dreyfous (p. 1-2).



AVERTISSEMENT


Nous croyons combler une lacune regrettable en donnant aujourd’hui au public une traduction complète et fidèle de l’École de la Médisance. Les traductions antérieures, peu nombreuses d’ailleurs, remontent à une époque trop éloignée ou sont trop peu répandues, pour qu’il ne fût pas utile de refaire un travail insuffisant ou ignoré. Nous ne parlons pas, bien entendu, des pâles copies de ce chef-d’œuvre, ni des pastiches oubliés, tels que les Deux Neveux, les Portraits de Famille, le Tartuffe de Mœurs, etc., qui ont paru jadis sur la scène française.

On trouvera, jointes à notre traduction, une notice biographique succincte sur Sheridan, une analyse critique de la pièce, et des notes qui nous ont semblé nécessaires à la parfaite intelligence du texte. Nous n’avons pas jugé à propos de donner le prologue de Garrick ni l’épilogue de Colman, indépendants de l’ouvrage, et qui n’offrent plus actuellement le moindre intérêt.

Nous ne doutons pas que cette traduction nouvelle, où nous avons essayé, tout en respectant scrupuleusement la pensée et les intentions de l’auteur, de rester Français le plus possible, n’obtienne du public un accueil empressé. L’École de la Médisance ne s’adresse pas seulement aux élèves de nos lycées qui étudient l’anglais et qui y trouvent le moyen le plus rapide de se perfectionner dans cette langue, mais encore aux lettrés, aux personnes qui désirent s’initier aux chefs-d’œuvre du théâtre étranger, comme à celles qui désirent seulement passer quelques instants agréables.

Disons enfin que, si notre traduction s’adresse à toutes les intelligences, la modicité de son prix la met à la portée de toutes les bourses.