L’Abbé (Montémont)/15

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L’Abbé ou suite du Monastère
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 14p. 137-152).


CHAPITRE XV.

la surprise.


Quand une vile populace ose se révolter, ce sont des actes de violence et d’infâmes discours ; on voit voler les pierres, les tisons et les armes grossières qu’invente la fureur. Mais vienne un homme pieux et sévère, tout bruit cesse, toutes les oreilles sont attentives.
Virgile, Trad. de Dryden.


Un terrible cri de vengeance fut poussé par les tapageurs, dont les amusements venaient d’être interrompus d’une si effroyable manière ; mais pour un instant le manque d’armes, aussi bien que les traits enflammés et le poignard nu de Roland Græme, tinrent la multitude en respect, tandis que l’abbé, épouvanté d’une telle violence, demandait au ciel, les mains jointes, pardon du meurtre commis dans le saint lieu. Madeleine Græme seule paraissait triompher du coup que son jeune parent avait porté au chef de la troupe : cependant sa joie était mêlée d’une vive et inquiète frayeur pour la sûreté de son petit-fils. « Laissez périr l’hérétique dans son blasphème, s’écria-t-elle ; laissez-le mourir sur le pavé de la sainte Église qu’il a profanée. »

Mais la fureur de la multitude, la douleur de l’abbé, et l’allégresse de l’enthousiaste Madeleine, n’avaient ni fondement ni motif réel. Blessé à mort, comme on le supposait, Howleglas se remit promptement sur ses pieds en criant : « Un miracle, un miracle, camarades ! un aussi beau miracle que tous ceux qui furent jamais faits dans l’église de Kennaquhair. Et je vous défends, camarades, moi qui suis votre abbé légitimement élu, de toucher à personne, sans mon ordre… Vous, loup et ours, veillez sur ce téméraire jeune homme, mais sans lui faire le moindre mal… Et vous, révérend frère, retirez-vous avec vos moines dans vos cellules ; car notre conférence s’est terminée comme toutes les conférences, en laissant chacun persuadé, comme devant, qu’il a raison ; et si nous nous battions, vous, vos frères et votre Église ne seriez pas les plus forts… Emportez donc votre bagage, et décampez. »

Le vacarme recommençait déjà ; mais le père Ambroise restait encore indécis, ne sachant si son devoir lui ordonnait de résister à la tempête du moment, ou de se réserver pour une meilleure occasion. Son frère de la Déraison vit son embarras, et lui dit d’un ton plus naturel que celui avec lequel il avait jusqu’alors joué son rôle : « Nous sommes venus ici, mon bon père, plus pour nous amuser que pour y faire du mal… Nos aboiements sont plus terribles que nos morsures… Et surtout nous n’avions pas contre vous personnellement de mauvaises intentions… Retirez-vous donc, avant que les affaires se gâtent ; car il est difficile de rappeler un faucon quand il vient de prendre son vol, et plus difficile encore d’arracher à un mâtin sa proie… Si ces braves enfants recommencent leur tapage, il sera trop violent même pour des fous : laissez au seul abbé de la Déraison le soin de les rappeler à l’ordre. »

Les frères entourèrent alors le père Ambroise, et se mirent tous à le supplier de céder au torrent. Un tel divertissement était, disaient-ils, une ancienne coutume autorisée par ses prédécesseurs, et le vieux père Nicolas lui-même avait rempli le rôle de dragon, du temps de l’abbé Ingelram.

« Et nous recueillons maintenant le fruit de la semence qu’ils ont si maladroitement répandue, répondit Ambroise ; ils ont appris à leurs ouailles à se moquer de ce qui est sacré ; comment s’étonner alors que les fils d’hommes sacrilèges deviennent voleurs et brigands ? Mais qu’il soit fait comme il vous plaira, mes frères !… Montons au dortoir… Et vous, dame Græme, je vous l’ordonne par l’autorité que j’ai sur vous et au nom de la sûreté de ce jeune homme, suivez-nous sans ajouter un mot. Mais un instant… que voulez-vous faire à ce jeune homme que vous retenez prisonnier ?… Ne voyez-vous pas, » continua-t-il en s’adressant d’un ton sévère à Howleglas, « qu’il porte la livrée de la maison d’Avenel ? Ceux qui ne craignent point le courroux du ciel peuvent du moins redouter la colère des hommes.

— Ne vous inquiétez pas de ce qui le touche, répondit Howleglas ; nous savons fort bien qui il est et ce qu’il est.

— Je vous en conjure, ajouta l’abbé d’une voix suppliante, « ne lui faites aucun mal pour l’acte de violence qu’il a failli accomplir dans son zèle imprudent.

— Je vous l’ai déjà dit, ne vous en inquiétez pas, père, répondit Howleglas ; mais décampez avec toute votre suite, hommes et femmes, sinon je ne me charge pas d’épargner un plongeon à cette sainte… Quant à la rancune, il n’y a point place pour elle dans mon ventre : il est, » ajouta-t-il en tapant sur son énorme bedaine, « trop bien bourré de paille et de bougran… et je l’en remercie… il m’a garanti du poignard de ce jeune fou, aussi bien qu’eut pu le faire une cotte de mailles de Milan. »

En effet, le poignard bien dirigé de Roland Græme avait pénétré dans l’intérieur du ventre postiche que portait l’abbé de la Déraison, comme partie essentielle du costume de son rôle ; et c’était seulement la force du coup qui avait renversé à terre, pour un moment, le révérend personnage.

Rassuré jusqu’à un certain point par les protestations du chef, et contraint de céder à une force majeure, l’abbé Ambroise sortit de l’Église à la tête de ses moines, et laissa le champ libre aux perturbateurs. Mais, quels que fussent la grossièreté et l’entêtement des tapageurs, ils n’accompagnèrent les religieux d’aucun de ces cris de mépris et de dérision dont ils les avaient d’abord accablés. Le discours de l’abbé avait soulevé des remords chez les uns, de la honte chez les autres, chez tous quelque peu de respect. Ils gardèrent le silence jusqu’à ce que le dernier des moines eût disparu sous la porte latérale qui communiquait avec l’intérieur de l’abbaye, et alors même il fallut quelques exhortations de la part de Howleglas, quelques cabrioles du cheval de bois, quelques sauts du dragon pour remettre la troupe en gaieté,

« Eh bien ! quoi ? camarades, dit l’abbé de la Déraison ; pourquoi me regarder ainsi avec des mines blêmes comme des faces de carême ? Allez-vous renoncer à votre ancien amusement, parce qu’une vieille femme est venue vous parler des saints et du purgatoire ?… Bah ! je suis sûr que déjà vous voudriez avoir tout mis sens dessus dessous ?… Allons, commencez, tambours et cornemuses ! commencez, flûtes et violons !… Des danses et de la joie aujourd’hui ! à demain les soucis ! Ours et loups, veillez sur votre prisonnier ! Trotte cheval ! Siffle, dragon !… Et vous, enfants, criez tous ensemble. Tandis que nous restons sans rien faire, la vieillesse nous atteint ; la vie est trop courte pour qu’on la perde dans l’oisiveté. »

Cette exhortation pathétique obtint l’effet désiré. Ils brûlèrent dans l’Église de la laine et du cuir, au lieu d’encens, remplirent d’eau sale les bénitiers et célébrèrent le service divin en le parodiant : le faux abbé officiait à l’autel, et la foule chantait d’indécentes et grotesques parodies sur les airs des hymnes de l’Église. Ils profanèrent les habillements, tous les vases sacrés de l’abbaye qui leur tombèrent sous la main. Enfin, après avoir satisfait toutes les fantaisies qui s’offraient à leur imagination capricieuse, ils songèrent à contenter mieux encore leur envie de détruire : ils brisèrent toutes les pièces de bois travaillé, cassèrent tous les vitraux peints, qui avaient échappé à leur première fureur, et, après une minutieuse recherche des pièces de sculpture qui sentaient l’idolâtrie, se mirent à enlever le peu d’ornements restés sur des tombeaux ou aux chapiteaux des piliers.

La passion de détruire, comme toutes les passions, augmente à mesure qu’on la satisfait. Après avoir ainsi essayé tous les moyens de mal faire, les têtes les plus chaudes de la multitude songèrent à exécuter leurs ravages sur une échelle plus étendue. « Renversons-le, ce vieux nid de corbeaux ! s’écria-t-on de toutes parts ; il a trop long-temps servi au pape et à ses acolytes ; » et on entonna une ballade alors en vogue parmi le peuple :

Le pape voulait nous instruire ;
Nous lui répondons aujourd’hui :
L’aveugle se fait-il conduire
Par un aveugle comme lui ?
Non, moquons-nous de la censure ;
Rions, chantons… sous la verdure.
L’abbé, prêchant la continence,
Caressait nos jeunes tendrons ;

Le moine, en temps de pénitence,
À son croc pendait nos chapons :
Moquons-nous bien de leur censure ;
Rions, chantons… sous la verdure.

Tout en répétant d’une voix de tonnerre le refrain de cette chanson de chasse, les compagnons de l’abbé de la Déraison devenaient de plus en plus tumultueux, et passaient même par-dessus le respect qu’ils devaient au vénérable prélat. Tout à coup un chevalier armé de pied en cap, suivi de deux ou trois hommes d’armes, entra dans l’Église, et leur enjoignit d’une voix sévère de cesser leurs sacrilèges divertissements.

Sa visière était levée, mais eût-elle été baissée, la branche de houx qui ornait son casque eût suffi pour faire reconnaître sir Halbert Glendinning. Ce seigneur traversait le village de Kennaquhair pour revenir à son château : il avait entendu le vacarme qui se faisait dans l’Église, et craignant peut-être pour la sûreté de son frère, il y était entré avec sa suite.

« Camarades ! dit-il, que signifie tout cela ? Êtes-vous chrétiens et sujets du roi, vous qui osez profaner et détruire une Église et un sanctuaire comme feraient des païens ? »

Tous gardèrent le silence, bien que plusieurs fussent certainement surpris et désappointés en recevant d’un protestant si zélé des remontrances au lieu de remercîments.

Il est vrai qu’à la fin le dragon prit sur lui de faire l’orateur, et murmura, en grognant du fond de son gosier de carton peint, qu’ils n’avaient fait que balayer le papisme hors de l’Église avec le balai de la destruction.

« Quoi, mes amis ! répliqua Halbert Glendinning, pensez-vous qu’il n’y a pas dans ces divertissements et dans cette mascarade plus de papisme que dans ces murs de pierre ? Enlevez la lèpre qui vous ronge le corps avant de penser à purifier des murailles !… Rabaissez cette hardiesse insolente qui ne produit que de condamnables excès ; et sachez que l’amusement auquel vous vous livrez est un de ces plaisirs coupables et sacrilèges, introduits par les prêtres mêmes de Rome pour égarer et abrutir les âmes qui tombent dans leurs filets.

— Dieu soit loué !… Venez-vous ici pour nous gronder ? » murmura le dragon, avec une humeur violente qui allait parfaitement à son rôle ; « nous eussions aussi bien fait de rester romains si nous ne pouvons nous amuser en liberté.

— Oses-tu bien me parler ainsi ? dit sir Halbert Glendinning, et est-il bien divertissant de se traîner ainsi par terre comme une énorme chenille ? Sors de ta boîte de carton peint, ou, foi de chevalier ! je vais te traiter comme l’animal et le reptile que tu imites.

— Animal et reptile ! » répéta le dragon offensé : « en mettant de côté votre titre de chevalier, je me crois tout aussi bien né que vous. »

Le chevalier ne répondit point par des paroles, mais par deux ou trois coups du bois de sa lance sur le pétulant dragon, et si les cerceaux qui formaient les côtes de la machine n’eussent été d’une certaine solidité, il eût presque brisé celles de l’acteur. Le masque quitta au plus vite son déguisement, ne se souciant pas de recevoir un troisième coup de lance du terrible chevalier ; et, quand l’ex-dragon se fut relevé sur le pavé de l’église, il laissa voir à sir Halbert Glendinning des traits qui lui étaient bien connus, ceux de Dan Howlet-Hirst[1], qui avait été son camarade avant que la fortune eût élevé le feudataire de Glendearg au-dessus du rang que lui donnait sa naissance. Le bouffon regardait le chevalier de travers, comme pour lui reprocher sa violence envers un vieil ami, et Glendinning était naturellement si bon et si humain qu’il se fit à lui-même un pareil reproche.

« Dan ! j’ai eu tort de te frapper, dit-il ; mais, en vérité je ne te reconnaissais pas… Tu as été toujours un écervelé… Viens au château d’Avenel, et nous verrons comment volent mes faucons.

— Et si nous ne lui en montrons pas qui volent aussi joliment que des fusées, ajouta l’abbé de la Déraison, je permets à Votre Honneur de me frotter les os comme vous venez de les lui frotter.

— Comment ! c’est toi, coquin ! s’écria le chevalier, et pourquoi te trouves-tu ici ?

L’abbé se dépouillant au plus vite du faux nez qui changeait sa figure, et de la bedaine postiche qui composait son déguisement, parut devant son maître tel qu’il était réellement, c’est-à-dire sous la figure d’Adam Woodcock, fauconnier d’Avenel.

— Comment as-tu osé, valet, dit le chevalier, venir ici, et porter le trouble dans une maison où demeure mon frère.

— Avec la permission de Votre Honneur, c’est pour cela même que j’y suis venu ; car j’avais entendu dire qu’on allait nommer dans les environs un abbé de la Déraison, et comme je sais chanter, danser et sauter, comme je suis aussi fou qu’aucun de ceux, qui sollicitent de l’avancement, j’ai cru avoir quelque chance de succès ; et j’ai pensé qu’en parvenant à me faire élire je pourrais ne pas être inutile au frère de Votre Honneur si les affaires venaient à mal tourner dans l’église de Sainte-Marie.

— Tu es un fier coquin, répondit sir Halbert, et je n’ignore pas que tu ferais plutôt un mille par amour pour l’ale et le brandevin, sans parler de ta prédilection pour le tapage et les folies, qu’un seul pas pour le bien de ma maison. Va-t’en donc… Emmène tes joyeux compagnons autre part… au cabaret, s’ils le veulent ; voici de quoi payer l’écot… terminez les folies de la journée sans de nouveaux désordres, et redevenez sages demain… Apprenez enfin à servir une bonne cause autrement que par des actes de brigandage et de déraison. »

Obéissant à l’ordre de son maître, le fauconnier rassembla ses compagnons découragés, et leur dit tout bas à l’oreille : « Partons ! partons !… Tace est un mot latin qui signifie chandelle[2]… Ne songez pas au puritanisme du bon chevalier… nous achèverons le divertissement chez la mère Martin, dans la grange de sa brasserie, et devant un tonneau de double ale… En avant ! tambours et flûtes, cornemuses et tambourins, silence jusqu’à ce qu’on soit hors de la cour du monastère ! alors vous recommencerez le train… En avant ! ours et loups… Marchez sur vos pattes de derrière jusqu’à la porte de l’Église, et alors montrez que vous êtes des bêtes comme il faut… Qui, diable ! l’a envoyé ici pour troubler nos amusements ?… Mais ne l’irritez pas, mes bons amis : sa lance n’est pas aussi légère qu’une plume d’oie, comme le savent les côtes de Dan.

— Sur mon âme ! répliqua le villageois, si c’eût été tout autre que mon ancien camarade, je lui aurais fait faire connaissance avec le vieux coutelas de mon père.

— Paix ! paix ! l’ami, dit Adam Woodcock ; pas un mot de plus sur ce sujet, si vous tenez quelque peu à vos os… Bah ! nous devons recevoir de bonne grâce une égratignure, quand évidemment il n’y a pas méchanceté.

— C’est ce que je ne souffrirai jamais, » s’écria Dan d’Howlet-Hirst en résistant avec colère aux efforts de Woodcock, qui cherchait à l’entraîner hors de l’Église.

En ce moment, l’œil vif et perçant de sir Halbert Glendinning découvrit Roland Græme entre ses deux gardes : « Holà ! ho ! s’écria-t-il, fauconnier… Woodcock… coquin, as-tu amené le page de ma femme, vêtu de ma livrée, pour assister à ce spirituel divertissement de votre invention, avec vos loups et vos ours ? Puisque vous étiez en train de faire de telles folies, il fallait au moins, si vous vouliez l’avoir, sauver l’honneur de la maison en l’habillant d’une peau de singe ; mais amenez-le ici, coquins.

Adam Woodcock était trop honnête et trop juste pour laisser tomber sur le jeune homme un ressentiment qu’il n’avait pas mérité. « Je jure, dit-il, par saint Martin de Bouillon[3]

— Et qu’as-tu à démêler avec saint Martin ?

— Oh ! presque rien, à moins qu’il n’envoie tant de pluie que nous ne puissions lâcher un faucon. Mais je disais à Votre Seigneurie, aussi vrai que je suis honnête homme…

— Dis plutôt un vilain coquin, j’aurai moins de peine à te croire.

— Oh ! si Votre Seigneurie ne veut point me permettre de parler, je vais retenir ma langue ; mais ce n’est pas moi qui ai amené ici ce jeune homme, il y est venu…

— Pour participer à vos extravagances, j’en suis sûr. Approchez, tête folle, et dites-moi si votre maîtresse vous a permis de vous éloigner ainsi du château et de déshonorer ma livrée en prenant part à un tel divertissement ?

— Sir Halbert Glendinning, » répondit Roland Græme avec assurance, « votre épouse m’a permis, ordonné même d’employer mon temps à l’avenir comme bon me semblera. Je n’ai été que spectateur involontaire de cette scène, de ce divertissement, comme vous dites. Et si je porte encore votre livrée, c’est seulement jusqu’à ce que je puisse me procurer des habits où l’on ne voie aucune marque de servitude.

— Je ne sais que croire de tout cela, jeune homme, reprit sir Halbert ; parlez clairement, car je ne devine pas les énigmes. Je sais que ma femme vous protège. Qu’avez-vous fait pour la fâcher et pour mériter votre disgrâce ?

— Rien qui vaille la peine d’en parler, » dit Adam Woodcock répondant pour le jeune homme ; « une sotte querelle avec moi, qu’on a eu la sottise de rapporter à ma noble maîtresse, a fait congédier ce pauvre jeune homme. Pour ma part, je dirai franchement que j’ai eu tort depuis un bout jusqu’à l’autre, excepté pour le lavage de la nourriture des jeunes faucons. En ce point je soutiens que j’avais raison. »

Alors le bon fauconnier raconta tout au long à son maître l’histoire de la querelle qui avait occasionné la disgrâce de Roland Græme ; mais il arrangea son récit d’une manière si favorable au page que sir Halbert ne put méconnaître sa généreuse intention.

« Adam Woodcock, lui dit-il, tu es un excellent garçon.

— Aussi bon que tous les fauconniers du monde, dit Adam ; et quant à cela j’en puis dire autant de ce jeune page ; mais comme il est à moitié gentilhomme par sa charge, il a le sang chaud, et le mien n’est guère froid.

— Bien ! reprit Halbert, à ce que je vois, lady Avenel a été un peu prompte ; car il n’y avait guère là de quoi chasser un jeune homme qu’elle protège depuis son enfance ; mais il aura sans doute gâté ses affaires par quelques paroles inconvenantes. N’importe ; c’est à merveille pour le projet que j’ai conçu. Emmenez cette multitude, Woodcock ; et vous, Roland Græme, restez avec moi. »

Le page suivit sir Halbert en silence dans l’intérieur du monastère ; et le chevalier, s’arrêtant dans le premier appartement qui se trouva ouvert, chargea un de ses hommes d’armes de faire savoir à son frère, Édouard Glendinning, qu’il désirait lui parler : alors, congédiant les gens de sa suite, qui allèrent avec plaisir rejoindre leur camarade Adam Woodcock et la joyeuse troupe rassemblée au cabaret de la mère Martin, il resta seul avec le page. Sir Halbert Glendinning se promena quelques instants sans rien dire, puis s’adressant au jeune homme :

« Vous pouvez avoir remarqué, lui dit-il, qu’il m’est arrivé bien rarement de faire attention à vous. Je vois que vous rougissez ; mais ne m’interrompez point avant que j’aie fini. Comme je vous le disais, je ne me suis jamais beaucoup occupé de vous, non pas que vous n’ayez aucune qualité digne d’éloge, mais vous avez aussi des défauts que mes louanges eussent peut-être augmentés. Votre maîtresse, agissant selon son bon plaisir dans l’intérieur de sa maison, et personne n’a plus qu’elle le droit de le faire, vous a tiré de la misère, et traité plutôt comme un parent que comme un serviteur. Si vous avez été fier et orgueilleux d’une telle distinction, il serait injuste de ne pas dire que vous avez profité des soins donnés à votre éducation, et souvent fait briller de nobles et bons sentiments. Il serait donc peu généreux, après vous avoir habitué à satisfaire vos caprices et vos fantaisies, de vous laisser là et de vous abandonner au hasard, parce que vous avez fait éclater cette fougue et cette haine de tout frein, défauts ordinaires d’une éducation trop indulgente. Par ces motifs, et pour l’honneur même de ma maison, j’ai résolu de vous prendre à ma suite jusqu’à ce que je vous aie trouvé une place honorable, qui vous mette à même d’avancer dans le monde, et de faire honneur à la famille dans le sein de laquelle vous avez été élevé. »

S’il y avait quelque chose dans les paroles de sir Halbert Glendinning qui pouvait flatter l’orgueil de Roland, ce compliment avait aussi, vu sa manière de penser, son côté défavorable. Néanmoins sa conscience lui dit aussitôt qu’il devait accepter avec reconnaissance l’offre qui lui était faite par l’époux de sa chère protectrice ; et sa prudence, quelque faible que cette vertu fût encore dans son âme, lui suggéra pourtant que son entrée dans le monde serait bien différente s’il y paraissait à la suite de sir Halbert Glendinning, renommé par sa sagesse, son courage et son crédit, ou sous les auspices de certaines personnes dont il lui fallait partager le sort incertain et exécuter les projets visionnaires ; car c’est ainsi qu’il appelait les desseins de Madeleine, sa vieille parente. Mais aussi, une violente répugnance à rentrer au service de gens qui l’avaient renvoyé avec mépris contre-balançait fortement ces considérations.

Sir Halbert regarda le page avec surprise, et continua : « Vous semblez hésiter, jeune homme. Avez-vous déjà pris par vous-même un si beau parti qu’il vous faille réfléchir avant d’accepter celui que je vous offre ? Ai-je besoin de vous rappeler que votre bienfaitrice, malgré l’offense qui l’obligea de vous congédier, voyant que vous allez vous précipiter sans guide dans un monde aussi agité que celui de notre Écosse, ne pourra s’empêcher d’en ressentir bientôt une vive douleur ; votre devoir, si vous ne voulez point agir en ingrat, est de lui épargner ce profond chagrin. Votre devoir, si vous ne voulez point agir en insensé, est encore d’accepter la protection que je vous offre pour votre sûreté personnelle ; car vous vous exposez corps et âme en la refusant. »

Roland Græme répondit d’une voix respectueuse, mais aussi avec quelque chaleur : « Je ne suis point ingrat pour tous les bienfaits dont m’a comblé le seigneur d’Avenel, et je m’estime heureux en apprenant pour la première fois que je n’ai point eu, comme je le pensais, le malheur de ne jamais attirer son attention. Vienne seulement une occasion de remplir mon devoir et de témoigner à mon ancienne et constante bienfaitrice toute ma reconnaissance, au péril même de ma vie, et j’y cours avec joie. » Il s’arrêta.

« Ce ne sont que des paroles, jeune homme, reprit Glendinning ; de belles protestations ne sont souvent faites que pour tenir lieu de véritables services. J’ignore en quoi vous pourriez servir lady Avenel, au péril de vos jours ; mais je puis le dire, elle n’apprendra point sans plaisir que vous embrassez une carrière qui ne compromettra ni votre sûreté personnelle, ni le salut de votre âme… Pourquoi balancez-vous à accepter la protection que je vous offre ?

— La seule parente qui me reste, répondit Roland, la seule du moins que j’aie vue, m’a rejoint depuis que j’ai été congédié du château d’Avenel, et je dois m’informer d’elle-même si je puis prendre le parti que vous me proposez, ou si ses infirmités croissantes et l’obéissance que je lui dois ne me défendent pas de l’abandonner.

— Où est cette parente ? demanda sir Halbert Glendinning.

— Dans cette maison, répondit le page.

— Allez donc la chercher, reprit le chevalier d’Avenel ; vous obtiendrez sans doute plus que son approbation ; car elle serait au moins folle si elle vous la refusait. »

Roland quitta l’appartement pour rejoindre sa grand’mère ; et l’abbé entrait au moment où il sortait.

Les deux frères se revirent comme des frères qui s’aiment tendrement et ne se trouvent que rarement ensemble. Une affection mutuelle les attachait l’un à l’autre. Mais quant aux habitudes et à la manière de voir, quant à tout ce qui touchait aux désordres du temps, l’ami et le conseiller de Murray était l’opposé du prêtre catholique romain. Et à vrai dire, ils n’eussent pu vivre longtemps ensemble sans s’exposer à exciter la haine et les soupçons de leurs amis respectifs. Après qu’ils se furent cordialement embrassés, sir Halbert Glendinning se félicita d’être venu à temps pour apaiser le tumulte causé par Howleglas et ses bruyants compagnons.

« Et cependant, ajouta-t-il, quand je regarde votre habit, frère Édouard, je ne puis m’empêcher de croire qu’il y a encore un abbé de la Déraison dans l’enceinte du monastère.

— Et pourquoi, frère Halbert, vous moquer de mon habit ? répliqua l’abbé ; c’est l’armure spirituelle de ma profession, et comme telle, elle me va aussi bien que vous vont cette cuirasse et ce baudrier.

— Oui ; mais il n’est pas fort sage, ce me semble, de porter une armure, quand on ne peut se battre ; il n’y a qu’une dangereuse témérité à défier l’ennemi auquel on ne peut résister.

— C’est ce que personne ne peut dire, mon frère, avant que la bataille soit livrée ; au reste, il me semble qu’un brave guerrier, même sans espoir de vaincre, aimerait mieux combattre et mourir qu’abandonner glaive et bouclier pour se soumettre aux conditions déshonorantes d’un ennemi insultant. Mais ne nous querellons pas sur un sujet où nous ne serons jamais d’accord, et venez plutôt assister au repas de mon installation. Vous n’avez pas à craindre, mon frère, que votre zèle à rétablir la discipline primitive de l’Église soit offensé en cette occasion de la riche profusion d’un festin monacal. Les jours de notre vieil ami l’abbé Boniface sont passés ; et le supérieur de Sainte-Marie n’a plus ni forêts, ni étangs, ni pâturages, ni moissons, ni troupeaux, ni gibier ; il n’a plus ni greniers remplis de blé, ni magasins d’huile et de vin, d’ale et d’hydromel. La place de cellerier n’existe plus, et un repas comme celui qu’un ermite de roman peut offrir à un chevalier errant, voilà tout ce que nous pourrons vous donner. Mais si vous le partagez avec nous, nous le trouverons excellent, et nous vous remercierons, mon frère, de votre utile protection contre ces impudents perturbateurs.

— Mon très-cher frère, répondit le chevalier, je suis fâché vraiment de ne pouvoir accepter ; mais il serait dangereux pour vous et pour moi qu’un réformé assistât à votre banquet d’installation. Si je puis jamais avoir le bonheur de vous secourir efficacement, je le devrai surtout aux efforts que je fais pour qu’on ne me soupçonne point de soutenir et de favoriser vos rites et vos cérémonies religieuses. Il ne faudra rien moins que toute l’autorité que je puis prendre sur mes propres amis, pour défendre l’homme hardi, qui, malgré les lois et les édits du parlement, a osé remplir les fonctions d’abbé de Sainte-Marie.

— Ne prenez point cette peine, mon frère, répliqua le père Ambroise. Je verserais le meilleur de mon sang pour savoir que vous avez défendu l’Église par amour de l’Église. Mais tant que vous aurez le malheur de rester son ennemi, je ne voudrais pas vous voir courir un danger ou user votre crédit pour ma défense personnelle. Mais qui vient ici troubler les courts moments d’un entretien fraternel que la fortune m’accorde comme un dédommagement de ses rigueurs ? »

La porte de l’appartement s’ouvrit pendant que l’abbé parlait encore, et dame Græme entra.

« Quelle est cette femme ? » dit sir Halbert Glendinning d’un air quelque peu sévère, « et que demande-t-elle ?

— Que vous ne me connaissiez point, répliqua la matrone, c’est ce qui n’importe guère. Je viens, comme vous l’avez désiré, pour donner mon libre consentement à ce que le jeune Roland Græme rentre à votre service. Et, cela dit, je ne vous importune pas davantage de ma présence. La paix soit avec vous ! » Elle se tourna pour s’en aller, mais les questions de sir Halbert Glendinning l’arrêtèrent.

« Qui êtes-vous ? qui êtes-vous ? et pourquoi ne demeurez-vous pas pour me répondre ?

— J’étais, répliqua-t-elle, quand j’appartenais au monde, une femme d’un nom assez recommandable : maintenant je suis Madeleine, une pauvre pèlerine, pour l’amour de la sainte Église.

— Quoi ! s’écria sir Halbert, êtes-vous catholique ? Je croyais savoir de mon épouse que Roland Græme descendait d’une famille de réformés.

— Son père, répondit la matrone, était un hérétique, ou plutôt il ne s’inquiétait ni de l’hérésie ni de l’orthodoxie, ni du temple de la sainte Église, ni de celui de l’antéchrist. Moi aussi, car l’on se laisse entraîner facilement aux péchés de ses contemporains, j’ai paru me conformer à vos rites sacrilèges, mais j’avais mes dispenses et mon absolution.

— Vous voyez, mon frère, » dit sir Halbert Glendinning, même avec un sourire expressif, « que nous ne vous accusons pas sans fondement de pratiquer les restrictions mentales.

— Vous nous faites injustice, répliqua l’abbé, cette femme, comme sa conduite le montre assez, n’a pas l’esprit parfaitement sain, grâce, je dois le dire, aux précautions de vos barons maraudeurs et de votre clergé.

— Je ne veux pas contester sur ce point, reprit sir Halbert ; les désordres de ce temps sont malheureusement si nombreux, que les deux Églises peuvent se les partager et en avoir encore de reste. » En parlant ainsi, il se mit à une des fenêtres de l’appartement et sonna d’un petit cor qu’il portait en sautoir.

« Demandez-vous déjà votre cheval ? mon frère, lui dit l’abbé ; nous n’avons passé que quelques minutes ensemble.

— Hélas ! reprit sir Halbert, et ces quelques minutes ont été troublées par des querelles. Oui, mon frère, je demande mon cheval. Il faut, pour prévenir les conséquences de votre témérité d’aujourd’hui, déployer de l’activité. Dame Madeleine, avertissez, s’il vous plaît, votre jeune parent que nous montons à cheval à l’instant. Je ne compte pas l’emmener au château avec moi : cela donnerait lieu à de nouvelles querelles entre lui et mes gens, ou au moins à des railleries qui blesseraient sa fierté, et mon désir est de lui éviter tout désagrément. Il doit se rendre à Édimbourg avec un homme de ma suite que j’y envoie porter la nouvelle de ce qui s’est passé ici. Ceci paraît vous réjouir ? » ajouta-t-il en jetant des yeux perçants sur Madeleine Græme, qui le regarda d’un air calme et indifférent.

« J’aimerais mieux, dit-elle, que Roland Græme, orphelin sans fortune et sans amis, fût exposé aux railleries de l’univers entier qu’à celles des domestiques du château d’Avenel.

— Ne craignez rien, répondit le chevalier, il ne sera méprisé nulle part.

— Cela se peut, répliqua-t-elle, cela se peut bien. Mais j’ai plus de confiance dans sa propre conduite que dans votre protection. » En prononçant ces mots, elle se retira.

Le chevalier la suivit des yeux, pendant qu’elle s’éloignait ; mais se tournant tout à coup vers son frère, il lui exprima, dans les termes les plus affectueux, ses vœux pour sa prospérité et son bien-être, et lui demanda la permission de le quitter. « Ces coquins, dit-il, sont trop occupés au cabaret pour que le faible son d’un cor de chasse les arrache à leur divertissement.

— Halbert, répondit l’abbé, vous les avez affranchis du lien le plus solide, et vous leur avez appris à vous désobéir.

— Ne craignez rien, Édouard, » s’écria Halbert qui ne donnait jamais à l’abbé son nom monastique d’Ambroise. « Ceux qu’on affranchit d’une contrainte servile s’acquittent plus fidèlement que tous les autres de leurs véritables devoirs. »

Il se tournait pour partir, quand l’abbé lui dit : « Ne partez pas, mon frère : on apporte quelques rafraîchissements. Ne quittez pas cette maison que je dois maintenant appeler la mienne, jusqu’à ce que j’en sois chassé par la force, avant d’avoir rompu au moins le pain avec moi. »

À cet instant, le pauvre frère lai, celui qui remplissait les fonctions de portier, entra dans l’appartement, portant quelques rafraîchissements fort simples et un flacon de vin. « Il avait trouvé cela, » dit-il avec une humilité officieuse, en furetant dans tous les coins du cellier, »

Le chevalier remplit une petite coupe d’argent, et l’ayant vidée, il invita l’abbé à lui faire raison, observant que le vin était du Baccarach[4] du meilleur cru, et très-vieux.

« En effet, ajouta le frère lai, il vient du coin que le vieux frère Nicolas (que son âme soit en paix !) appelait ordinairement le coin de l’abbé Ingelram ; et l’abbé Ingelram avait été élevé au couvent de Wustzbourg, ville qui n’est pas loin, à ce que j’ai entendu dire, du lieu où l’on récolte cet excellent vin.

— Fort bien, mon révérend père, dit sir Halbert ; et c’est pour cela que j’invite mon frère et vous à me faire raison, avec une coupe de cette liqueur orthodoxe.

Le vieux et maigre portier lança sur l’abbé un regard suppliant. Do veniam, répondit le supérieur ; et le vieillard saisit d’une main tremblante le breuvage auquel depuis long-temps il n’était plus accoutumé, vida la coupe lentement et avec délices, comme pour en savourer le plus long-temps possible la saveur et le bouquet, et la remit sur la table avec un sourire mélancolique et en secouant la tête, comme s’il disait adieu pour jamais à cette liqueur exquise. Les deux frères sourirent. Mais quand sir Halbert invita l’abbé à prendre la coupe, et à lui faire raison, l’abbé secoua la tête, et lui répondit : « Ce n’est pas le jour pour l’abbé de sainte-Marie de manger des mets délicats, et de boire des vins exquis. C’est avec de l’eau du puits de Notre-Dame, » ajouta-t-il en remplissant une coupe de cette liqueur limpide, « que je vous souhaite, mon frère, toutes sortes de prospérités ; et, par-dessus tout, le bonheur de reconnaître vos erreurs spirituelles.

— Et moi, mon cher Édouard, répliqua Glendinning, je vous souhaite le libre exercice de votre raison : puissiez-vous remplir des devoirs plus importants que ceux qui sont attachés au misérable titre que vous avez si témérairement accepté aujourd’hui ! »

Les deux frères se séparèrent avec bien du regret, et pourtant chacun, inébranlable dans son opinion, éprouvait quelque soulagement par l’absence d’une personne qu’il respectait tant, mais avec laquelle il s’accordait si peu.

L’instant d’après, on entendit les trompettes du chevalier d’Avenel, et l’abbé monta sur une tour. Du haut de ce bâtiment à demi ruiné, il pouvait voir les cavaliers gravir une colline située dans la direction du pont-levis. Pendant qu’il les considérait, Madeleine Græme vint se placer à son côté.

« Vous êtes venue, lui dit-il, jeter un dernier regard sur votre petit-fils, ma sœur. Le voilà confié à la garde du meilleur chevalier de l’Écosse, la foi exceptée !

— Vous pouvez porter témoignage, mon frère, que ce ne fut ni mon désir, ni celui de Roland qui porta le chevalier d’Avenel, comme on l’appelle, à reprendre mon petit-fils dans sa maison. Le ciel, qui confond les sages par leurs propres ruses, l’a placé où je souhaitais qu’il fût pour le bien de l’Église.

— Je ne vous comprends pas, ma sœur, répondit l’abbé.

— Révérend père, répliqua Madeleine, n’avez-vous jamais entendu dire qu’il y a des esprits qui font tomber les murs d’un château, une fois qu’ils y sont admis, mais qui n’y peuvent pénétrer à moins qu’on ne les y invite, qu’on ne les force même à passer le seuil de la porte. Deux fois Roland Græme a été ainsi attiré dans la maison d’Avenel par ceux qui maintenant en portent le titre. Qu’ils attendent la suite. »

En parlant ainsi, elle quitta la tour. L’abbé, après avoir réfléchi un moment sur ces paroles, qu’il attribuait au désordre d’esprit de la pèlerine, descendit l’escalier tortueux pour aller célébrer sa promotion, non par des festins et des actions de grâces, mais par le jeûne et les prières.



  1. Dan est ici pour Daniel ; howlet signifie petit hibou ; et hirst, colline. Ainsi ce mot composé revient à Daniel de la colline du hibou. a. m.
  2. Expression proverbiale pour dire qu’il faut savoir se taire. a. m.
  3. Le saint Médard de l’Écosse ; quand il pleut le jour de sa fête (4 juillet), le mauvais temps, disent les bonnes femmes, durera quarante jours. a. m.
  4. Petite ville sur le Rhin. a. m.