L’Encyclopédie/1re édition/ACCASTELLAGE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 60).
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ACCASTELLAGE. C’est le château sur l’avant & sur l’arriere d’un vaisseau. Pour s’en former une idée exacte, on n’aura qu’à consulter la Planche premiere de la Marine, & les explications qui y seront jointes.

Le Roi par une Ordonnance de l’année 1675, défend aux Officiers de ses vaisseaux de faire aucun changement aux accastellages & aux soutes par des séparations nouvelles, à peine de cassation,

On fait un accastellage à l’avant & à l’arriere des vaisseaux, en les elevant & bordant au-dessus de la lisse de vibord, & cet exhaussement commence aux herpes de l’embelle. On met pour cet effet deux, trois ou quatre herpes derriere le mât, à proportion de la hauteur qu’on veut donner à l’accastellage : on le borde ensuite de planches qu’on nomme qlin, ou esquain, ou quein, auxquelles on donne l’épaisseur convenable.

Ces bordages qu’on appelle l’esquain, doivent être tenus plus larges à l’arriere, où ils joignent les montans du revers, qu’en dedans ou vers le milieu du vaisseau, afin que l’accastellage aille toûjours en s’élevant, car s’il paroissoit baisser, ou être de niveau, il formeroit un coup d’œil désagréable : lorsque ces bordages sont cousus & élevés autant qu’il faut, on laisse une ouverture au-dessus, telle qu’on juge à propos, & l’on coud ensuite les dernieres planches de l’esquain. A chaque herpe, on éleve l’accastellage d’un pié, ou à peu près, selon la grandeur du vaisseau : mais à l’arriere, on met les herpes entre les dernieres planches de l’esquain, pour que la dunette soit plus saine : on laisse aussi fort souvent du jour ou un vuide entre les plus hautes planches & celles qui sont au-dessous.