L’Encyclopédie/1re édition/APPROBATION

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 557).
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APPROBATION, s. f. en Librairie, est un acte par lequel un censeur nommé pour l’examen d’un livre, déclare l’avoir lû & n’avoir rien trouvé qui puisse ou doive en empêcher l’impression. C’est sur cet acte signé du censeur, qu’est accordée la permission d’imprimer ; & il doit être placé à la tête ou à la fin du livre pour lequel il est donné.

Il est vraissemblable que lors de la naissance des Lettres, les livres n’étoient pas sujets, comme ils le sont à present, à la formalité d’une approbation ; & ce qui nous autorise à le croire, c’est que le bienheureux Autpert, écrivain du VIIIe siecle, pour se mettre à couvert des critiques jaloux qui le persécutoient, pria le pape Etienne III. d’accorder à son commentaire sur l’apocalypse une approbation authentique ; ce que, dit-il, aucun interprete n’a fait avant lui, & qui ne doit préjudicier en rien à la liberté où l’on est de faire usage de son talent pour écrire.

Mais l’Art admirable de l’Imprimerie ayant considérablement multiplié les livres, il a été de la sagesse des différens gouvernemens d’arrêter, par la formalité des approbations, la licence dangereuse des écrivains, & le cours des livres contraires à la religion, aux bonnes mœurs, à la tranquillité publique, &c. A cet effet il a été établi des censeurs chargés du soin d’examiner les livres. Voyez Censeur.