L’Encyclopédie/1re édition/BREDOUILLE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 409-410).
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* BREDOUILLE, s. f. terme de Trictrac : on appelle ainsi le jetton qui sert à marquer que les points qu’on a, on les a pris sans interruption : ainsi, je gagne quatre points, je marque ces quatre points avec un jetton accompagné de celui de la bredouille : j’en gagne encore deux, qui avec quatre que j’avois font six, je marque ces six points avec un jetton, toûjours accompagné de celui de la bredouille. Mon adversaire joüe, il gagne deux points ; alors je perds la bredouille, & c’est lui qui la gagne, & qui la conservera jusqu’à ce que je la lui ôte en gagnant quelques points avant qu’il en ait pris douze : alors nous ne l’aurons ni l’un ni l’autre ; car nous nous serons interrompus tous les deux en prenant alternativement des points. Si l’on gagne douze points sans interruption, ou, comme on dit au jeu, douze points bredouille, on marque deux trous ; s’ils ne sont pas bredouille, on ne marque qu’un trou.

S’il y a des trous bredouille, il y a aussi des parties bredouille. La partie du trictrac est de douze trous ; on la gagne bredouille quand on prend ces douze trous tout de suite & sans interruption. Il y a des joüeurs qui la font payer double.

Pour que le trou & la partie soient bredouilles, il n’est pas nécessaire que votre adversaire ne prenne point de trous ni de points ; il suffit que vous fassiez vos douze points ou vos douze trous tout de suite ; que votre adversaire eut des points ou des trous avant que vous en prissiez, cela est indifférent.