L’Encyclopédie/1re édition/FÉCULE

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FÉCULE, s. f. (Pharmacie.) On appelle fécule, une poudre blanche assez semblable à l’amydon, qui se separe du suc exprimé de certaines racines, & se précipite à la maniere des feces.

Les racines dont on tire communément les fécules, sont la bryone, l’iris nostras, & le pié-de-veau. Voyez ces différens articles.

On attribuoit autrefois à ces fécules les vertus médicinales des racines dont on les retiroit. Zwelfer a le premier combattu cette erreur : il dit dans ses notes sur la pharmacopée d’Augsbourg, que les fécules ne sont rien autre chose que des poudres subtiles farineuses, privées du suc végétal, qui n’ont conséquemment aucune efficacité, aucune vertu. Dans son appendix ad animadversiones, il appelle les fécules un médicament inutile & épuisé, inutile & effetum medicamenti genus. Qui pourra croire, ajoûte-t-il, qu’une racine que l’on a épuisée de son suc par l’expression, ait encore les vertus qu’elle avoit auparavant ? or les fécules sont dans ce cas ; elles ne different point du reste de la racine que l’on rejette comme inutile, & conséquemment on doit les bannir de l’usage médicinal.

Nous pensons aujourd’hui comme Zwelfer : on ne garde plus les fécules dans les boutiques, & les Medecins ne les demandent plus.

On donne aussi quelquefois le nom de fécules, à ces feces vertes qui se séparent des sucs exprimés des plantes lorsqu’on les purifie. Voyez Partie colorante verte des plantes, au mot Végétal. (b)