L’Encyclopédie/1re édition/FAUCON

La bibliothèque libre.
◄  FAUCILLON
FAUCONNEAU  ►

FAUCON, falco, s. m. (Hist. nat. Ornith.) Il y a plusieurs especes de faucons, qui sont tous des oiseaux de proie. Ray en distingue douze.

1°. Le faucon pélerin, falco peregrinus. Aldrovande en a décrit un qui avoit le sommet de la tête applati, le bec bleu, avec une membrane d’un jaune foncé ; la tête, le derriere du cou, le dos & les ailes étoient brunes, & presque noires ; la poitrine, le ventre & les cuisses avoient une couleur blanche, avec des bandes transversales de couleur noire ; la queue étoit rousse, & traversée par des lignes noires. Cet oiseau avoit les jambes courtes & jaunes, de même que les piés.

2°. Le sacré, falco sacer : c’est le plus grand de tous les faucons, à l’exception du gerfaut ; il a une couleur roussâtre ; les jambes & le bec sont courts ; les doigts des piés ont une couleur bleue, de même que le bec ; le corps est alongé ; les ailes & la queue sont longues.

3°. Le gerfaut, gyrfalco : il est aussi grand que l’aigle, ce seul caractere pourroit le faire distinguer de toutes les autres especes de faucons ; mais on peut aussi le reconnoître en ce qu’il a le sommet de la tête applati, le bec, les jambes & les piés de couleur bleue ; toutes ses plumes sont blanches, mais celles du dos & des ailes ont des taches noires en forme de cœur ; la queue est courte, & traversée par des bandes noires.

4°. Le faucon de montagne, falco montanus : il est moins grand que le faucon pélerin ; il a le sommet de la tête élevé, le bec épais, court & noir ; la membrane qui se trouve au-dessus du bec, est jaune ; le corps a une couleur roussâtre, & les piés sont jaunes.

5°. Faucon gentil, falco gentilis, id est nobilis : il differe si peu du faucon pélerin pour la figure & même pour l’instinct, qu’il est très-difficile de les distinguer l’un de l’autre.

6°. Faucon hagard ou bossu, falco ferus vel gibbosus : il a le cou très-court ; il porte ses ailes sur le dos, de façon qu’elles semblent former une bosse.

7°. Le faucon blanc, falco albus : il est aisé de le distinguer des autres par sa couleur blanche.

8°. Le faucon d’arbre & le faucon de roche, lithro-falco & dendro-falco : le premier est de grandeur moyenne entre le faucon pélerin & le faucon bossu. Willughbi croit que l’autre est le haubereau, selon la description de Gesner.

9°. Le faucon tunisien, falco tunetanus : il est moins grand que le faucon pélerin, le faucon de montagne & le faucon gentil : il ressemble beaucoup au loriot.

10°. Le faucon rouge, falco rubeus. Ray doute de l’existence de ce faucon. Quoi qu’il en soit, on n’a jamais prétendu qu’il fût rouge en entier.

11°. Faucons rouges des Indes. Aldrovande en a décrit deux ; celui qu’il a soupçonné être une femelle, étoit le plus grand ; il avoit le sommet de la tête large & presque plat, le bec de couleur cendrée, la membrane jaune, & la partie supérieure du corps de couleur cendrée, roussâtre. On voyoit de chaque côté de la tête une bande de couleur de cinnabre, pâle, qui s’étendoit en-arriere depuis l’angle postérieur de l’œil ; la poitrine & la partie inférieure du corps étoient de la même couleur, avec quelques taches de couleur cendrée sur la partie antérieure du sternum. L’autre faucon, qu’Aldrovande a crû être un mâle, avoit une couleur rouge, plus foncée sur la partie inférieure du corps ; la partie supérieure étoit noire.

12°. Faucon huppé des Indes : sa grandeur approche de celle de l’autour, la tête est plate & noire ; il a une double huppe qui descend derriere l’occiput ; le cou est rouge ; la poitrine & le ventre sont parsemés de ligne, transversales blanches & noires, placées alternativement, & d’une couleur très-vive ; l’iris des yeux est jaune, & le bec d’un bleu foncé & presque noir, sur-tout à l’extrémité : car la membrane qui recouvre la base, a une couleur jaune ; les jambes sont garnies de plumes qui tombent jusque sur les piés, dont la couleur est jaune ; les piés sont très-noirs ; les petites plumes des ailes ont les bords blanchâtres ; il y a sur la queue des bandes noires & cendrées, posées alternativement. Ray a vû cet oiseau en Angleterre, où il avoit été apporté des Indes orientales. Syncop. meth. pag. 13. & suiv. Voyez Oiseau. (I)