L’Encyclopédie/1re édition/FULMINATION

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FULMINATION, s. f. (Chimie.) c’est l’action d’un corps qui en conséquence de la chaleur qu’on lui applique, s’écarte rapidement & avec fracas, & qui est capable de l’imprimer à ceux qu’il rencontre ; ce qu’on appelle explosion : telle est l’action de l’or fulminant, de la poudre fulminante, de la poudre à canon, &c. La fulmination ne differe donc de la détonation qu’en degré de force ; c’est une détonation portée à l’excès, soit par la nature du corps même qui détonne, soit par sa quantité ou par les obstacles qu’il rencontre ; toutes causes capables de changer l’une en l’autre. Ainsi le mélange qui fait les flux noir & blanc, détonne simplement ; de même que celui qui constitue la poudre à canon, pourvû toutefois que cette poudre soit en petite quantité & à l’air libre. Mais la poudre fulminante & l’or fulminant ne détonnent pas simplement ; en sorte que c’est à juste titre qu’on les a qualifiés de la sorte. Lefevre a confondu mal-à-propos la fulmination avec la fulguration, outre qu’il en donne une définition fausse dans tous ses points. Voyez Or fulminant, Poudre fulminante, Poudre à Canon, Détonation, Vapeurs, Expansion. Article de M. de Villiers.

Fulmination, (Jurisprud.) est une sentence d’un évêque ou d’un official ou autre ecclésiastique qui est délégué par le pape à cet effet ; laquelle sentence homologue, c’est-à-dire ordonne l’exécution de quelques bulles, dispenses, ou autres rescrits de cour de Rome.

La fulmination de ces sortes d’actes doit être faite dans le diocèse où l’on veut s’en servir.

Celle des bulles des évêques, abbés, & abbesses, des dispenses de mariage, des signatures portant dispense d’irrégularité des rescrits de réclamation de vœux, ou contre les ordres sacrés, de translation d’un religieux, & autres semblables, sont ordinairement adressés à l’official diocésain. Voyez la Jurisprudence canonique de Lacombe, au mot official, & le diction. des arrêts, au mot bulles, n°. 9.

On dit aussi, fulminer une excomunication, c’est-à-dire la prononcer. Suivant le pontifical, l’évêque qui la prononce est en habits pontificaux, & accompagné de douze prêtres en surplis : après que la sentence est prononcée, ils jettent à terre les cierges qu’ils tenoient allumés. Voyez Eveillon, en son traité des excommunications. (A)