L’Encyclopédie/1re édition/GOBERGE

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GOBERGE, s. f. (Hist. nat. Icthiolog.) poisson de mer qui est une espece de merlus, asellus ; on l’apporte de Terre-Neuve tout salé ; il est plus large & plus grand que la morue ; il a le ventre arcqué en-dehors, la bouche petite & les yeux assez grands. Ce poisson est couvert d’écailles & de couleur cendrée ; il n’a point de dents ; il ressemble aux autres merlus par le nombre & la position des nageoires ; il a la chair plus dure que celle du merlus, & moins gluante que celle de la morue. Rondelet, histoire des poissons, liv. IX. Voyez Poisson. (I)

* Goberge, s. f. (Layetier.) petites planches de hêtre, façonnées de maniere qu’elles ont un pouce ou environ d’épaisseur d’un côté, & un demi-pouce de l’autre ; cinq, six à sept pouces de largeur, & depuis deux piés jusqu’à quatre de hauteur : voilà les dimensions des goberges ordinaires. Les autres qui se nomment layetes n’ont ni plus ni moins d’épaisseur que les communes ; mais elles ont depuis dix pouces jusqu’à treize de large, & dix piés au moins de long. On les compte par poignée, & se vendent par millier. Les Layetiers & les Coffretiers employent beaucoup de ce bois dans leur ouvrage.

Goberge, (Marqueterie.) Les Ebenistes appellent ainsi des perches dont ils se servent pour tenir sur l’établi leur besogne en état après l’avoir collée, & jusqu’à ce que la colle soit seche : ce qui se fait en appuyant un bout de la perche contre le plancher, & l’autre contre l’ouvrage en maniere d’étrésillon. Voyez Étrésillon.

Goberges, (Tapissier.) petits ais de quatre à cinq pouces de large, liés avec de la sangle, & placés sur le bois de lit, où ils servent à soûtenir une paillasse ou un sommier de crin ; on les appelle aussi enfonçoirs.