L’Encyclopédie/1re édition/HAMBOURG

La bibliothèque libre.
Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 34).
◄  HAMBELIENS
HAMBU  ►

HAMBOURG, (Géog.) Hamburgum, grande & très-riche ville d’Allemagne, au cercle de basse-Saxe, dans le duché de Holstein, dont elle est indépendante. Elle fut fondée par Charlemagne : vous trouverez toute son histoire dans quantité d’écrivains, Lambecius, Zeyler, Hubner, & autres.

Il y a aujourd’hui dans cette ville un sénat composé de quatre bourguemestres & de vingt conseillers, dont dix sont gens lettrés, & dix négotians, de trois syndics, & un secrétaire. La ville & le chapitre sont de la confession d’Augsbourg ; la magistrature de Hambourg a le libre gouvernement dans les affaires temporelles & spirituelles ; les rois de Danemarck ont fait tous leurs efforts pour s’emparer de cette ville, mais la protection des puissances voisines la garantit de l’esclavage.

Elle a autrefois tenu la premiere place entre les villes hanséatiques ; elle tient aujourd’hui le premier rang pour le commerce du nord, & sa banque y a le plus haut crédit. Sa situation sur l’Elbe, qui y fait remonter de grands vaisseaux, lui est très-avantageuse pour le trafic. Elle est à 14 lieues N. O. de Lunebourg, 15 S. O. de Lubeck, 24 S. de Sleswig, 22 N. E. de Brême, 170 N. O. de Vienne. Longit. suivant Cassini, 27. 35. 30. lat. 52. 42.

Voici plusieurs savans qu’Hambourg a produits, & qu’il faut connoître.

Gronovius (Jean Fréderic) habile critique, naquit dans cette ville en 1611, & devint professeur en Belles Lettres à Leyde, où il mourut en 1672. Il a donné quelques éditions d’anciens auteurs, des observations en trois livres, & un excellent traité des Sesterces ; mais son fils Jacques Gronovius a effacé, ou, si l’on aime mieux, a encore augmenté sa gloire.

Holstenius (Luc), garde de la bibliotheque du Vatican, étoit éclairé dans l’antiquité ecclésiastique & prophane ; il en a donné des preuves par des dissertations exactes & judicieuses ; il a publié la vie de Pythagore par Porphyre, & celle de Porphyre. Il est mort à Rome en 1661, âgé de 65 ans.

Krantzius (Albert), historien célebre pour son siecle ; car il mourut en 1517, à l’âge d’environ 70 ans, après avoir composé de bons ouvrages latins sur l’histoire, imprimés plusieurs fois depuis sa mort ; savoir 1°. une chronique de Danemarck, de Suede, & de Norvege ; 2°. une histoire de Saxe en treize livres ; 3°. une histoire des Vandales ; 4°. un ouvrage intitulé Metropolis, qui contient en 14 livres l’histoire ecclésiastique de Saxe, de Westphalie, & de Jutland. Il est vrai que la réputation de Krantz a été fort mal-traitée par quelques censeurs, & qu’on ne peut pas trop le justifier de grands plagiats.

Lambecius (Pierre) passe sans aucune accusation de ce genre, pour un des savans historiographes d’Allemagne, comme le prouvent ses ouvrages ; j’entends les suivans : 1°. les origines Hamburgenses, en 2 vol. imprimés à Hambourg in-4°. en 1652 & 1661 ; 2°. ses lucubrationes Gellianæ, Paris 1647, in-4°. 3°. animadversiones ad codini origines Constantinopolitanas, Paris, 1665, in-fol. elles sont pleines d’érudition ; 4°. le catalogue latin de la bibliotheque impériale en 8 vol. in-fol. Ce catalogue est par-tout accompagné d’un commentaire historique curieux, mais trop diffus ; Lambecius mourut à Vienne en 1680, à 52 ans.

Placcius (Vincent) mourut d’apoplexie en 1699 à 57 ans, a publié quantité d’écrits, dont vous trouverez la liste dans Morery & dans le P. Niceron, tome I. Le principal de ses ouvrages latins est son recueil des anonymes & des pseudonymes, Hamb. 1674. in-4°. premiere édition, & qui a ensuite été réimprimé plus complet par Mathias Dreyer en 1708, in-fol.

Rolfinck (Guerner), en latin Rolfincius, élevé par Schelhamer son oncle, fut un médecin de réputation ; mais entre beaucoup d’ouvrages qu’il a faits, & dont Lippenius ou Manget ont donné la liste, les seuls qu’on achete encore, sont ses dissertationes anatomicæ, Noribergoe, 1656 in-4°. Il mourut à Jéne en 1673, agé de 74 ans, & laissa plusieurs écrits sur la Médecine qui ont vû le jour.

Wower (Jean) est auteur d’un ouvrage plein d’érudition, intitulé de polymathia tractatio, à Basle, 1603, in-4°. Il a aussi publié avec des notes, Pétrone, Apulée, Sidonius Apollinaris, & Minutius Felix. Il mourut gouverneur de Gottorp en 1612, âgé de 38 ans ; il faut le distinguer de Jean Wower, son parent, ami de Lipse, qui mourut à Anvers en 1635 à 69 ans. (D. J.)