L’Encyclopédie/1re édition/HIERAPOLIS

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 203).
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HIERAPOLIS, (Géograph. anc.) nom commun à quelques villes de l’antiquité. Il y avoit 1°. une Hiérapolis en Syrie, où on honoroit Derecto & Atergatis. Pline & Strabon en font mention. Lucien dit que la déesse Syrienne y avoit le plus riche temple de l’univers. 2°. Une Hiérapolis dans l’île de Crebe, appellée ville épiscopale dans les notices ecclésiastiques. 3°. Une Hiérapolis dans la Parthie, où mourut S. Matthieu, selon Dorothée. 4°. Une Hiérapolis ville épiscopale de l’Arabie. Mais 5°. la plus renommée de toutes par ses eaux, par son marbre & par le nombre de ses temples, étoit en Phrygie. Voyez Strabon, lib. XIII. pag. 629, & les Voyages de Spon. Leanclavius croit que cette ville est le seidesceber des Turcs.

Epictete, célebre philosophe stoïcien, y prit naissance, & devint un des officiers de la chambre de Néron ; mais Domitien ayant banni de Rome tous les Philosophes, vers l’an 94 de J. C. l’ancien esclave d’Epaphrodite se retira à Nicopolis en Epire, où il mourut dans un âge fort avancé. Il ne laissa pour tous biens qu’une lampe de terre à son usage, qui fut vendue trois mille drachmes. Arrien son disciple, nous a conservé quatre de ses discours, & son enchiridion ou manuel, qu’on a tant de fois imprimé en grec, en latin, & dans toutes les langues modernes. Mourgues rapporte que d’anciens religieux le prirent pour la regle de leur monastere : sa maxime sustine & abstine, est admirable par son énergie & son étendue ; on devroit la graver sur le portail de tous les cloîtres. (D. J.)