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L’Encyclopédie/1re édition/INCLINAISON

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 650-651).
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INCLINAISON, s. f. en terme de Physique, se dit de la situation mutuelle de deux lignes ou de deux plans l’un par rapport à l’autre, en sorte qu’ils forment au point de leur concours un angle aigu ou obtus.

L’inclinaison d’une ligne droite à un plan est l’angle aigu que cette ligne droite fait avec une autre ligne droite tirée dans ce plan par le point où il se trouve coupé par la ligne inclinée, & par le point où il se trouve aussi coupé par une perpendiculaire tirée de quelque point que ce soit de la ligne inclinée. Voyez Ligne.

Quelques auteurs d’Optique appellent angle d’inclinaison ce que les autres appellent angle d’incidence, voyez Incidence ; mais l’usage le plus commun est d’appeller angle d’inclinaison (fig. 26. Optiq.) les angles ABD, CBG, formés par les rayons AB, BC, & la surface DE.

L’inclinaison de l’axe de la terre est le complément de l’angle que cet axe fait avec le plan de l’écliptique, ou l’angle compris entre le plan de l’équateur & celui de l’écliptique, qui est d’environ 23 deg. .

L’inclinaison d’une planete à l’écliptique est l’angle compris entre l’écliptique & le lieu de la planete dans son orbite. La plus grande inclinaison de Saturne, suivant Kepler, est de 2d 32′ ; celle de Jupiter 1d 20′, celle de Mars 1d 50′ 30″, celle de Vénus de 30d 22′, celle de Mercure de 6d 54′.

Suivant M. de la Hire, la plus grande inclinaison de Saturne est de 2d 33′ 30″, celle de Jupiter de 1d 19′ 20″, celle de Mars de 1d 51′ 0″, celle de Vénus de 3d 23′ 5″, & celle de Mercure de 6d 52′ 0″.

C’est une assez grande question dans l’Astronomie physique, que de savoir la cause de l’inclinaison des orbites des planetes à l’écliptique. Dans le système de Newton on n’en rend aucune raison, & ce phénomene paroît être du nombre de ceux dont ce philosophe a dit à la fin de ses principes qu’ils n’ont point de principe méchanique, originem non habent ex causis mechanicis. Descartes a tenté de l’expliquer ; mais ses efforts & ceux de ses sectateurs n’ont pas été fort heureux, & cette inclinaison des orbites est même une des principales difficultés qu’on oppose au système des tourbillons. Car comment concevoir que les planetes ne se meuvent pas dans un même plan, ou dans des plans paralleles, si les couches du tourbillon ne se croisent pas ; & si ces couches se croisent, comment peuvent-elles conserver leur mouvement ? L’académie royale des Sciences de Paris proposa cette question en 1734 pour le sujet du prix qu’elle donne tous les ans, & elle partagea ce prix entre deux pieces, l’une de M. Jean Bernoulli, professeur de Mathématique à Basle, l’autre de M. Daniel Bernoulli son fils. La piece de M. Jean Bernoulli est intitulée nouvelle physique céleste ; il y donne un système général de l’univers, sur lequel on pourroit faire beaucoup d’objections, & il y explique conformément à son systême, le phénomene dont il s’agit. A l’égard de M. Daniel Bernoulli, ce que sa piece a de plus remarquable & de plus ingénieux, c’est un calcul qu’il fait, & par lequel il prétend prouver que l’inclinaison des orbites des planetes n’est point l’effet du hasard, & qu’elle doit nécessairement avoir une cause méchanique : voici à peu près le précis de son raisonnement ; il remarque que les planetes ne s’éloignent pas beaucoup de l’écliptique, & que l’orbite de Mercure, qui est celle qui s’en éloigne le plus, ne fait qu’un angle d’environ sept degrés avec l’écliptique ; desorte que les orbites des planetes n’occupent sur la sphere du monde qu’une zone de la largeur d’environ sept degrés. Il calcule ensuite combien il y a à parier que sept corps jettés au hazard sur la surface d’une sphere y seront disposés dans une zone plus grande que sept degrés, & il trouve qu’il y a 1419856 à parier contre 1, qu’elles n’iroient pas toutes vers le même côté du ciel entre des limites si étroites ; d’où il conclut que cette inclinaison a nécessairement une cause. Mais 1°. ne pourroit-on pas répondre que les cometes, qui sont des planetes véritables, ont des orbites fort élevées au-dessus du plan de l’écliptique, & qu’ainsi sur le nombre de toutes les planetes, qui est peut être très grand, il n’est pas surprenant qu’il y en ait sept qui soient à peu près dans le plan de l’écliptique ? 2°. Ne pourroit-on pas croire que le calcul des lois du sort ne doit pas s’appliquer ici ? En effet, quand on calcule quelque chose par ces lois, il s’agit toujours d’un effet qui n’est point encore arrivé ; & comme tous les effets sont également possibles, on détermine aisément qu’il y a tant à parier qu’un effet déterminé n’arrivera pas. Mais quand une fois l’effet est arrivé, il est alors inutile de se servir des lois du sort pour savoir combien il y avoit à parier qu’il n’arriveroit pas ; car tous les effets sont également possibles, comme nous l’avons déja dit, & il faut bien qu’il en arrive quelqu’un ; desorte qu’il n’est pas extraordinaire que tel effet arrive plutôt que tel autre. Par exemple, si deux personnes jouent ensemble avec deux dez, il y a 35 à parier contre 1, qu’un des joueurs n’amenera pas deux 6 à la fois, mais il y a de même 35 à parier contre 1, qu’il n’amenera pas deux autres nombres quelconques ; par exemple, 3 avec le dez A & 4 avec le dez B ; par conséquent si le joueur dont il s’agit amene par hazard deux 6, cela n’est pas plus singulier que s’il amenoit 3 avec le dez A & 4 avec le dez B. Nous avons cru devoir nous étendre un peu là-dessus, parce qu’il nous paroît que le calcul des lois du sort pourroit donner souvent lieu à des raisonnemens de cette espece qui ne seroient pas concluans, ou qui s’ils l’étoient, donneroient lieu à des doutes très-fondés sur la maniere dont on calcule les lois du sort. Voyez l’article Jeu. De quelque maniere que les planetes soient disposées, il y avoit avant la création, l’infini contre 1 à parier qu’elles ne le seroient pas ainsi, parce qu’il y avoit une infinité d’autres manieres de les disposer ; mais je ne vois pas qu’on en puisse conclure que leur disposition présente est plutôt qu’une autre, l’effet d’une cause méchanique.

Inclinaison d’un plan, en terme de Gnomonique, est l’arc d’un cercle vertical compris entre le plan & l’horison.

Pour trouver cette inclinaison, prenez d’abord une équerre garnie d’un fil à plomb, & appliquez sur votre plan un des côtés de cette équerre, de maniere que le fil à plomb s’ajuste sur l’autre côté, alors le côté de l’équerre appliqué sur le plan sera de niveau ; menez le long de celui-ci une ligne horisontale, & élevez sur elle une perpendiculaire, le long de laquelle vous appliquerez de nouveau un côté de votre équerre ; si le fil à plomb tombe sur l’autre côté de cette équerre, c’est une preuve que le plan est horisontal. Si votre fil ne tombe point sur l’autre côté de votre équerre, appliquez sur cette équerre un quart de ce cercle, dont les côtés s’ajustent sur les côtés de l’équerre, & observez sur le quart de cercle quel est l’angle que fait le fil à plomb avec le côté de l’équerre qui n’est point appliqué sur le plan ; ce sera l’angle d’inclinaison du plan.

L’inclinaison de deux plans est l’angle aigu que forment les deux lignes droites tirées dans chaque plan par un même point de leur commune section, perpendiculairement à cette section commune.

Ainsi (Pl. géométr. fig. 98.) l’inclinaison du plan KEGL au plan ACDB est l’angle FHI ou fhi formé par les lignes droites HF & FI, perpendiculaires à la ligne de section EG au point F. Chambers. (O)