L’Encyclopédie/1re édition/INFÉRIEURE, Mer

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 701).
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INFÉRIEURE, Mer, (Géog.) inferum mare. Les Romains voyant l’Italie entourée de la mer, excepté du côté de Alpes, distinguerent cette mer par rapport à leur pays, en supérieure & en inférieure ; ils appellerent inferum mare celle qui bat les côtes occidentales de leur presqu’île, & superum mare, celle qui en lave l’autre côté. La mer inférieure s’étendoit depuis la mer Ligustique, c’est-à-dire depuis la côte de Gènes jusqu’à la Sicile ; c’est la même mer que quelques grecs appelloient méridionale, & tyrrhénienne.

Cette distinction en a produit une autre, que les Latins ont employée pour les arbres qui croissoient sur les montagnes de l’Apennin ; car comme cette chaîne de montagnes partage l’Italie en deux du nord au sud, de sorte qu’un des côtés de l’Apennin envoie ses rivieres dans la mer supérieure, & l’autre les siennes dans la mer inférieure, & qu’en même tems il porte du bois à bâtir ; ils ont distingué les arbres qui croissent du côté de la mer Adriatique, par le nom de supernas, & ceux qui croissent du côté de la mer de Toscane, par le nom d’infernas. Pline, lib. XVI. cap. x.x. dit que le sapin de ce dernier côté étoit préféré à celui de l’autre côté ; Romæ infernas abies supernati præfertur. Vitruve, lib. II cap. x. emploie la même expression, & dit : infernates quæ ex apricis locis adportantur, meliores sunt quàm quæ ab opacis de supernatibus advehuntur. (D. J.)