L’Encyclopédie/1re édition/LIRE

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LIRE, v. act. (Gramm.) c’est trouver les sons de la voix attachés à chaque caractere & à chaque combinaison des caracteres ou de l’écriture ou de la musique ; car on dit lire l’écriture & lire la musique. Voyez l’art. Lecture. Il se prend au physique & au moral, & l’on dit lire le grec, l’arabe, l’hébreu, le françois, & lire dans le cœur des hommes. Voyez à l’article Lecture les autres acceptions de ce mot.

Lire, chez les ouvriers en étoffes de soie, en gase, c’est déterminer sur le semple les cordes qui doivent être tirées pour former sur l’étoffe ou la gase le dessein donné. Voyez l’article Soirie.

Lire sur le plomb, (Imprimerie.) c’est lire sur l’œil du caractere le contenu d’une page ou d’une forme. Il est de la prudence d’un Compositeur de relire sa ligne sur le plomb lorsqu’elle est formée dans son composteur, avant de la justifier & de la mettre dans la galée.

Lire ou LIERE, (Géogr.) mais en écrivant Liere, on prononce Lire ; ville des Pays-Bas autrichiens dans le Brabant, au quartier d’Anvers, sur la Nethe, à 2 lieues de Malines & 3 d’Anvers. Cet endroit seroit bien ancien si c’étoit le même que Ledus ou Ledo, marqué dans la division du royaume de Lothaire, l’an 876 ; mais c’est une chose fort douteuse : on ne voit point que Lire ait été fondée avant le xiij. siecle. Long. 22. 11. lat. 51. 9.

Nicolas de Lyre ou Lyranus, religieux de l’ordre de saint François dans le xjv. siecle, & connu par de petits commentaires rabbiniques sur la Bible, dont la meilleure édition parut à Lyon en 1590, n’étoit pas natif de Lire en Brabant, comme plusieurs l’ont écrit, mais de Lire, bourg du diocèse d’Evreux en Normandie. On a prétendu qu’il étoit juif de naissance, mais on ne l’a jamais prouvé.