L’Encyclopédie/1re édition/MUNSTER

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MUNSTER, (Géog.) ce mot est allemand d’origine, & signifie un monastere ; il y a eu des monasteres qui ont donné lieu à bâtir des villes autour d’eux, & sur leur territoire, & ces villes ont pris le nom de Munster, soit seul, soit accompagné de quelque syllabe. Souvent même des villes ont quitté leur ancien nom, pour prendre le nom de Munster, Minster, Monstier ou Monstiers, tous noms formés de monasterium. (D. J.)

Munster, (Géog.) ville fortifiée d’Allemagne, au cercle de Westphalie, capitale de l’évêché auquel elle a donné le nom.

On appelle aujourd’hui cette ville en latin Monasterum, mais l’ancien nom étoit Mimigardevordia ; son origine dans le onzieme siecle a commencé par un monastere, & elle a un grand nombre d’hommes & de femmes dans son enceinte. On sait comment Munster tomba dans le seizieme siecle entre les mains du fanatique Jean de Leyde, dont le vrai nom étoit Jan Bocolde, & l’on sait également son supplice en 1536. Munster voulut depuis être regardée ville impériale, mais Jean de Galen son évêque, la soumit en 1661, à reconnoître l’autorité de ses prélats. Ce fut dans Munster en 1648 que fut reglé le traité de paix, qu’on nomme aussi le traité d’Osnabrug, & d’un commun nom le traité de Westphalie.

Cette ville est sur la petite riviere d’Aa, qui la traverse, à 7 milles d’Osnabrug, 12 de Paderborn, 15 de Cassel, 18 de Cologne, 22 de Brême, 34 d’Amsterdam. Long. selon Lieutaud, 25. 20. 30. lat. 52. Long. selon Street, 20. 12. 50. lat. 52.

Mallinckrot (Bernard) natif de Munster, s’est fait connoître par des ouvrages assez estimés, & par des brigues qui lui furent fatales. Il étoit doyen de cette ville, aspiroit à l’evêché, & ne l’ayant pas obtenu, il suscita des troubles contre le nouvel évêque. Celui-ci le fit arrêter, & conduire dans un château sous bonne garde, après lui avoir ôté son doyenné. Il mourut dans ce château en 1664. Avant sa détention, il avoit mis au jour en latin, un traité sur l’invention & le progrés de l’Imprimerie ; un autre livre sur la nature & l’usage des lettres ; & un troisieme sur les chanceliers de la cour de Rome, & les archichanceliers de l’Empire. (D. J.)

Munster, l’évêché de, (Géogr.) c’est un des plus considérables évêchés d’Allemagne par son revenu, qui est de 300 mille écus du pays, par la fertilité du territoire, par le grand nombre d’hommes robustes & guerriers dont il est peuplé, & par les places fortes qui le couvrent, Munster en est la capitale. L’évêque est prince souverain de l’Empire ; c’est aujourd’hui l’électeur de Cologne, qui indépendamment de son archevêché, possede encore les évêchés d’Osnabrug, de Munster & de Paderborn. (D. J.)

Munster, (Géog.) province maritime d’Irlande. Voyez Monnster.

Munster, in der S. Gregorien thal (Géog.) c’est-à-dire, Munster dans la vallée de S. Grégoire, petite ville d’Allemagne, dans la haute Alsace. Elle doit son origine à un monastere qui y fut fondé au septieme siecle, par Childéric roi de France, sous le titre de la Ste Vierge, S. Pierre, S. Paul & S. Grégoire pape : voilà un titre de fondation digne de son tems. Ce monastere est présentement uni à la congrégation de S. Vanne, & la ville qui est très-peu de chose, a été incorporée dans le bailliage de Haguenau. (D. J.)

Munster Thall, (Géog.) c’est-à dire, le val de Munster, c’est le nom de la onzieme communauté de la ligue de la Caddée, au pays des Grisons, entre les monts Strela & Fluela.

Le Munster Thall tire son nom d’un couvent de religieuses qui s’y trouve encore. Ce petit pays est partagé en deux jurisdictions, qui comprennent plusieurs villages & hameaux. (D. J.)