L’Encyclopédie/1re édition/NASTRANDE

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NASTRANDE, s. m. (Mythol.) c’est ainsi que les anciens Celtes Scandinaves appelloient le second enfer, ou le séjour malheureux qui, après l’embrasement du monde & la consommation de toutes choses, étoit destiné à recevoir les lâches, les parjures & les meurtriers. Voici comme le nastrande ou rivage des morts est décrit dans l’Edda des Islandois. « Il y a un bâtiment vaste & infâme dont la porte est tournée vers le nord ; il n’est construit que de cadavres de serpens, dont toutes les têtes sont tournées vers l’intérieur de la maison, ils y vomissent tant de venin qu’ils forment un long fleuve empoisoné ; c’est dans ce fleuve que flottent les parjures & les meurtriers, & ceux qui cherchent à séduire les femmes d’autrui : d’autres sont déchirés par un loup dévorant ». Il faut distinguer l’enfer, appellé nastrande dont nous parlons, de celui que ces peuples appelloient nifléheim, qui étoit destiné à servir de séjour aux méchans jusqu’à la fin du monde seulement. Voyez Nifleheim, & voyez l’Edda des Islandois, publié par M. Mallet, p. 112.