L’Encyclopédie/1re édition/OBSERVATIONS CÉLESTES

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OBSERVATIONS CÉLESTES, (Astron. pratiq.) sont les observations des phénomenes des corps célestes faites avec les instrumens d’Astronomie, afin de déterminer les situations, les distances, les mouvemens, &c. de ces corps.

Les observations se font avec différens instrumens, dont les principaux sont le télescope, le quart de cercle, l’instrument des passages, le secteur, la machine parallactique, &c. Voyez ces mots, voyez aussi Astronomique & Astronomie.

Les observations faites de jour ont cet avantage que les fils du micrometre qui sont placés au foyer de l’objectif du télescope, s’apperçoivent sans aucun secours ; au lieu que dans celles qu’on fait la nuit, il faut les éclairer.

Pour y parvenir on se sert d’une lumiere dont on fait tomber obliquement les rayons sur l’objectif, afin que la fumée n’interprete pas ceux de l’astre qu’on observe, & lorsqu’on en a la commodité, on fait une ouverture à la lunette auprès du foyer de l’objectif, & c’est alors vis-à-vis de cette ouverture qu’on place la lumiere afin d’éclairer les fils.

M. de la Hire, par un moyen fort simple, a beaucoup perfectionné la premiere de ces deux méthodes : il veut qu’on couvre le bout du tube vers l’objectif d’une piece de gase ou de crepe fin de soye bianche, avec cette seule précaution, il suffit de placer le flambeau à une bonne distance du tube pour rendre visible les fils du micrometre.

Les observations du soleil demandent absolument qu’on place entre l’œil & l’oculaire du télescope, un verre noirci par la fumée d’une chandelle ou d’une lampe, afin d’intercepter par ce moyen la plus grande partie des rayons du soleil qui troubleroient la vue & endommageroient l’œil.

Les observations astronomiques se font ordinairement avec des lunettes à deux verres qui renversent les objets ; parce qu’il importe peu pour l’astronomie que les astres soient renversés, & qu’on gagne beaucoup à n’avoir que deux verres.

On peut observer les corps célestes dans toute l’étendue du ciel visible ; mais on distingue ordinairement les observations en deux sortes, celles qui sont faites à leur passage par le méridien, ou à leur passage dans les autres verticaux. Voyez Méridien & Vertical.

Les observations des anciens étoient beaucoup moins exactes que les nôtres, faute d’instrumens suffisans & convenables. L’invention du télescope, l’application de la lunette ou quart de cercle, & celle du micrometre à la lunette ; enfin la perfection de l’horlogerie pour la mesure du tems, ont rendu les observations astronomiques modernes d’une precision qui semble ne laisser plus rien à desirer. Voyez Micrometre, Horloge, Pendule &c. (O)