L’Encyclopédie/1re édition/ONIROCRITIQUE, l

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ONIROCRITIQUE, l’, s. f. (Théol. païenne.) c’est la même chose que l’onéirocritie, composé pareillement de ὄνειρος, songe, & κρατέω, je possede. Voyez Onéirocritie. J’ajouterai seulement que quand cet art prétendu ne fut plus entre les mains des prêtres, & que les seuls diseurs de bonnes-avantures s’en mêlerent, on ne craignit plus de s’en moquer ouvertement. On sait les beaux vers d’Ennius, dont voici la traduction : « Je ne fais nul compte, dit-il, des augures Marses, ni des devins des coins des rues, ni des astrologues du cirque, ni des prognostiques d’Isis, ni des interpretes des songes ; car ils n’ont ni l’art ni la science de deviner ; mais ce sont des diseurs de bonne avanture ou superstitieux, ou impudens, ou fainéans, ou fous, ou des gens qui se laissant maîtriser par la pauvreté, supposent des prophéties pour attirer du gain ; aveugles, ils veulent montrer le chemin aux autres, & nous demandent un drachme en nous promettant des trésors ; qu’ils prennent cette drachme sur ces trésors, & qu’ils nous rendent le reste ». (D. J.)