L’Encyclopédie/1re édition/PHÉLONÉ

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PHÉLONÉ, s. m. (Critiq. sacrée.) φελόνη OU φαινόλης : saint Paul, dans sa seconde épître à Timothée, ch. iv. v. 13. dit, « apportez avec vous le phéloné (τὸν φελόνην) que j’ai laissé à Troas chez Carpus, avec mes livres, & sur-tout mes parchemins ». On varie dans l’explication de ce mot φελόνη : quelques-uns l’entendent d’une cassette où saint Paul avoit mis ses livres, mais la plûpart l’entendent d’un manteau qui servoit contre le froid & la pluie ; aussi la vulgate rend φελόνη par penula, qui étoit une sorte de manteau romain dont nous avons parlé sous ce mot. L’auteur du commentaire sur les épîtres de saint Paul, qui se trouve parmi les œuvres de saint Ambroise, & qu’on croit être saint Hilaire, diacre de Rome, dit qu’à la vérité saint Paul, en qualité de juif, ne devoit point avoir de penula, parce que ce vêtement n’étoit point à l’usage des Juifs ; mais que comme les habitans de Tarse avoient été admis à l’honneur d’être citoyens romains, ils se servoient aussi du vêtement appellé penula : il ajoute que les habitans de Tarse avoient obtenu ce privilege pour avoir été au-devant des Romains, & leur avoir fait des présens. La bourgeoisie romaine dont saint Paul se glorifie, venoit, selon le même auteur, de ce qu’il étoit bourgeois de Tarse. (D. J.)