L’Encyclopédie/1re édition/PHARINX

La bibliothèque libre.
PHARISIEN  ►

PHARINX, s. m. terme d’Anatomie, qui se du de l’ouverture supérieure de l’œsophage ou du gosier, qui est placée au fonds de la bouche, & que l’on appelle aussi fauces. Voyez Œsophage & Bouche.

Le pharinx est cette partie, que l’on appelle plus particulierement le gosier, par où commence l’action de la déglutition, & où elle reçoit sa principale forme.

Cette fonction est aidée par tous les muscles qui composent principalement le pharinx. Voyez Déglutition.

Pharinx, maladies du, (Médec.) toute la cavité postérieure du gosier appuyée sur les vertebres du col, recouverte à l’extérieur par les arteres carotides qui sont couchées dessus, par les veines jugulaires, & par la sixieme paire des nerfs, ayant pour enveloppe intérieure une membrane enduite de mucosité, rendue mobile par plusieurs muscles qui lui sont propres, se terminant à l’œsophage, destinée à la déglutition des alimens, & connue sous le nom de pharinx, est sujette à grand nombre de maladies.

Quand cette membrane se tuméfie à la suite d’une inflammation, d’un crésipelle, ou d’une hydropisie, maladies qu’on distinguera les unes des autres par leurs signes caractéristiques, elle rend la déglutition douloureuse ou impossible, elle repousse les alimens par les narines, la salive s’écoule de la bouche ainsi que la mucosité, comme elle comprime le larinx qui lui est adjacent & les autres vaisseaux, elle cause plusieurs symptômes irréguliers ; cette maladie doit être traitée par des remedes appropriés & convenables à la partie.

Si cette cavité se trouve bouchée par la déglutition de quelque bol, il le faut tirer, chasser, ou ôter par l’opération de la pharingotomie ; mais la mucosité concrete, la pituite, le grumeau, les aphthes qui remplissent le pharinx, doivent être détruits par le moyen des détersifs, & rejettés au-dehors par l’excrétion ; il faut avoir recours à l’art pour déraciner le polype qui remplit ces parties.

Le resserrement naturel de ces mêmes parties est incurable ; mais celui qui est occasionné par la convulsion, trouve sa guérison dans l’usage des antispasmodiques : dans la curation de la compression extérieure, il faut avoir égard à la cause qui la produit. L’aspérité, la siccité, & l’excoriation du pharinx, se dissipent par les boissons adoucissantes ; les ulceres, les blessures, la rupture demandent les consolidans pris en petite dose. Dans la déglutition, il faut éviter tous les alimens trop durs, & n’en prendre qu’avec ménagement. La paralysie des muscles a sa cause ordinairement dans le cerveau d’une maniere peu connue ; toute métastase qui arrive à cette partie est toujours dangereuse. L’acrimonie catarreuse se trouve souvent dissipée par un gargarisme émollient, & par une boisson mucilagineuse. (D. J.)