L’Encyclopédie/1re édition/PITON

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PITON, s. m. terme de Serrurier, sorte de fiche plus ou moins grosse, au bout de laquelle il y a un anneau. (D. J.)

Piton ou Tenon, terme d’Horlogerie, & de plusieurs autres arts, petite piece dont l’usage est de tenir ferme quelque autre piece. Il y a trois pitons dans une montre ; deux sont d’acier & servent à tenir la vis sans fin dans la situation requise. Voyez ab, fig. 42. Pl. X. de l’Horlogerie ; l’autre p est de laiton ; un trou quarre y est percé, dans lequel on fixe l’extrémité extérieure du ressort spiral de la maniere suivante : on fait entrer cette extrémité dans ce trou quarré, & on la serre ensuite contre une de ses parois par le moyen d’une goupille quarrée qu’on y fait aussi entrer avec force. Voyez la fig. 52.

Des deux pitons de la vis sans fin l’un a est le plus souvent rond, on le nomme alors piton à vis, parce qu’il entre à vis dans un noyau fait dans la platine, & que ce n’est en effet qu’une espece de vis, dans la tête de laquelle on perce un trou pour recevoir le petit pivot de la vis sans fin ; l’autre b, formé comme on le voit, fig. 42. se nomme piton à oreille, parce qu’on laisse une espece d’oreille de chaque côté du canon, à-travers duquel passe la tige du quarré de la vis sans fin, lesquelles sont arrêtées sur la platine avec des vis. Lorsque cette vis est remontée, les oreilles du piton s’appliquent sur la platine, & y sont fixées au moyen de deux vis qui passent à-travers des trous percés dans ces oreilles, & sont vissés à la platine, comme on le voit dans la figure ci-dessus. Voyez Vis sans fin.

Piton, (Marine.) c’est une cheville de fer ; c’est aussi une fiche en forme de clou, dont la tête est percée.

Pitons à boucles, ce sont des chevilles de fer où il y a des boucles.

Pitons d’afût, ce sont des chevilles de fer dont on se sert pour tenir les plates-bandes d’un afût de canon.

Pitons de presse d’Imprimerie, ce sont deux petites plaques de fer percées & terminées en forme d’anneau que l’on attache de chaque côté du dehors du berceau, vis-à-vis l’une de l’autre, pour recevoir & soutenir les deux extrémités de la broche M du rouleau qui traverse le dessous du berceau de la presse. Voyez les Pl. d’Imprimerie.

Pitons, (Soierie.) petits anneaux à vis, qu’on attache aux lisserons pour crocheter les cramailleres, au moyen d’une S ou espece de crochet.

Pitons, s. m. (Géog.) ce sont dans les îles Antilles de grands pics ou hautes montagnes isolées, terminées en pain de sucre, & dont le sommet se perd dans les nues, elles sont pour la plûpart inaccessibles : ces masses énormes entourées de précipices ne produisent point d’arbre, étant seulement couvertes d’une sorte de mousse fort épaisse & comme frisée. Les pitons les plus renommés dans les îles sont ceux de la Martinique, qu’on appelle assez mal-à-propos pitons du Carbet ; celui de la montagne Pellée dans la même île ; celui de la Souphriere de la Guadeloupe ; & ceux de Sainte-Lucie ou Sainte-Laurie : ces derniers sont remarquables en ce qu’ils prennent naissance sur le bord de la mer, & qu’ils paroissent détachés des autres montagnes ; mais il s’en faut de beaucoup qu’ils soient aussi élevés que les précédens, dont on apperçoit rarement le sommet.