L’Encyclopédie/1re édition/PONS

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PONS, (Géog. mod.) en latin Pontes, petite ville de France dans la Saintonge, près la riviere de Suigne, (en latin Santona), à quatre lieues de Saintes. Les Calvinistes, dans les guerres de religion, en avoient fait une place de sûreté, mais Louis XIII. la fit démanteler en 1621. Elle est partagée par la Suigne, sur laquelle il y avoit autrefois plusieurs ponts, qui probablement ont donné le nom à la ville.

Elle a eu des seigneurs qu’on appelloit sires, à cause du nombre de fiefs nobles qui en relevoient, & qu’ils ont possédés dans la même maison jusqu’à la fin du xvj. siecle. Guillaume de Nangis rapporte dans sa chronique que le seigneur de Pons, nommé Renaud, alla trouver S. Louis en 1242, & fit en sa présence hommage à Alphonse, comte de Poitiers, frere du roi. La maniere dont les sires de Pons rendoient hommage est assez singuliere pour mériter d’être rapportée. Le sire de Pons, armé de toutes pieces, ayant la visiere baissée, se présentoit au roi, & lui disoit : « Sire, je viens à vous pour vous faire hommage de ma terre de Pons, & vous supplier de me maintenir en la jouissance de mes privileges ». Le roi le recevoit, & lui devoit donner par gratification l’épée qu’il avoit à son côté.

César Phebus d’Albret, maréchal de France, laissa une fille qui épousant le comte de Marsan, de la maison de Lorraine, lui remit en propre la sirie de Pons avec tous ses biens. Long. 17. 4. latit. 45. 36. (D. J.)