L’Encyclopédie/1re édition/PYANEPSIES

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PYANEPSIES, s. f. pl. (Myth.) fête que célébroient les Athéniens dans le mois appellé chez eux Pyanepsion, qui selon le plus grand nombre des critiques, étoit le quatrieme mois, & répondoit à la fin de Septembre & au commencement d’Octobre. Voy. Fête.

Plutarque rapporte l’institution de cette fête à Thésée, qui à son retour de Crete fit un sacrifice à Apollon de tout ce qui restoit de provisions dans son vaisseau, les mettant toutes dans une grande chaudiere, les faisant bouillir pêle-mêle, & s’en régalant avec ses six compagnons ; coutume qui depuis fut observée religieusement lors de cette fête. Le scholiaste d’Aristophane dit que ce fut pour acquitter un vœu qu’il avoit fait à Apollon dans une tempête.

M. Baudelot écrit ce mot par u, puanepsia, & dit que cette fête fut instituée en mémoire de l’heureux retour de Thésée après la défaite du Minautaure. Voyez Minautaure.

Les auteurs grecs ne sont pas d’accord sur l’origine & la signification du mot pyanepsion, qui a donné le nom à cette fête. Harpocration l’appelle præanopsia ; il ajoute que selon d’autres, elle se nomme panopsia, parce que lors de cette fête, on voit tous les fruits en maturité. Hesgebius écrit pyanensia, & le fait venir de πύανον, feve, & ἕψω, cuire, parce qu’à cette fête les Athéniens cueilloient leurs feves, & après en avoir fait cuire dans un grand vaisseau, en distribuoient à toute l’assemblée, en mémoire du repas que Thésée avoit fait avec ses compagnons à son retour de Crete. Dans cette même fête un jeune garçon portoit un rameau d’olivier, chargé d’olives de tous côtés, dans lequel étoient entortillés plusieurs flocons de laine, & le mettoit à la porte du temple d’Apollon comme une offrande.