L’Encyclopédie/1re édition/QUARANTE

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QUARANTE coups, (Critique sacrée.) Moïse ordonna sagement que les punitions corporelles fussent toujours proportionnées à la nature des crimes, mais que néanmoins le nombre des coups de fouet ne passât jamais celui de quarante, afin, dit le législateur, que votre frere ne sorte point de votre présence indignement déchiré. Deuter. xxv. 3. or, dans la crainte de passer le nombre des coups prescrits par Moïse, l’usage s’établit chez les Juifs d’ordonner pour les plus graves fautes trente-neuf coups de fouet, & non quarante. C’est pour cela que S. Paul, dans la deuxieme épitre aux Corinth. ch. xj. 24. leur dit, j’ai reçu des Juifs cinq différentes fois quarante coups de fouet, moins un, τεσσαράκοντα παρὰ μίαν. Le récit des souffrances de cet apôtre arrache les larmes : il avoit été sept fois chargé de chaînes, & battu de verges, selon Clément dans son épit. aux Corinthiens, S. Paul lui-même ; j’ai été trois fois battu de verges, & lapidé une fois ; j’ai fait naufrage trois fois. Je me suis trouvé dans mes voyages en périls des fleuves, des brigands, des gens de ma nation, des gentils, des faux-freres ; en peines & en travaux, en veilles, en jeûnes, souvent nud, & souvent accablé par le froid, la soif & la faim. (D. J.)

Quarante heures, prieres de, (Théolog.) dévotion très-usitée dans l’église romaine, qui consiste à exposer le S. Sacrement trois jours de suite pendant quarante-heures à la vénération des fideles. Ces prieres sont accompagnées de sermons, saluts, &c. on les fait ordinairement dans le jubilé, dans les calamités publiques, &c.

Quarante langues, voyez Moqueur.