L’Encyclopédie/1re édition/RÉDUIRE

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RÉDUIRE, v. act. (Gram.) on dit reduire un métal en chaux, en grenaille ; réduire de la cire en masse, l’or ou l’argent en lingots, le plomb en saumons, le cuivre en mattes, le mercure en vapeurs, le bois en poudre, le charbon en cendres ; & c’est altérer la nature ou la forme. On dit réduire une décoction à la moitié ; & c’est la diminuer. Réduire une équation ; & c’est la mettre sous une forme plus commode pour l’usage qu’on s’en propose. Réduire un peuple rebelle ; & c’est l’assujettir à son obéissance. Réduire à la mendicité, à l’hôpital, aux dernieres extrémités ; & c’est causer tous ces maux. Réduire son discours à certains chefs marqués ; & c’est en faire l’objet principal. Réduire les compagnies à un moindre nombre d’hommes ; & c’est en retrancher une partie. Réduire à prononcer entre les dieux & vous ; & c’est contraindre. Réduire un dessein, un tableau ; & c’est le rendre en plus petit, ou en plus grand. Réduire des fractions en entiers, ou des entiers en fractions, voyez l’article Réduire, Arithmétique. Réduire en art, c’est donner les regles, les lier, & les diriger à un but.

Réduire un cheval, (Maréchallerie.) ou le dompter ; c’est l’obliger à quitter son humeur sauvage & ses fantaisies, ou ses vices. On réduit mieux & plus aisément un cheval par la douceur, que par la violence.