L’Encyclopédie/1re édition/RASSURER

La bibliothèque libre.
◄  RASSIS
RASTA  ►

RASSURER, v. act. (Gram.) il se dit des choses & des personnes. On rassure un corps qui menace de chûte, comme une muraille par des étais. On rassure celui qui craint, en lui montrant l’éloignement ou la vanité du péril. On dit d’un tems incertain, qu’il se rassurera. Un heureux événement rassure un souverain sur son trône. On rassure dans la foi les ames foibles & chancelantes. On rassure dans son parti, celui qui est prêt à l’abandonner. L’ame, dans tous ces cas, est considérée comme un corps vacillant, qui peut emporter l’homme à droite ou à gauche, & qu’on détermine d’un côté plutôt que d’un autre, ou qu’on fixe dans l’état de repos & de fermeté, par des promesses, des espérances, des craintes, des menaces, &c.

Rassurer, terme de Fauconnerie, ce mot se dit du bec de l’oiseau qui est rompu ou déjoint. Le bec de l’oiseau se rompt, ou parce qu’il est mal gouverné quand on ne l’ajuste pas comme il faut ; ou parce que quand l’oiseau paît, il demeure sur la partie haute du bec une chair qui s’y attache, s’y pourrit, & y seche si fort que le bec tombe par éclat. Les Fauconniers conseillent pour y remédier, de nettoyer bien le bec de l’oiseau, de le polir, & de le tailler. Ensuite on doit oindre la couronne du bec de graisse de poule, couper une partie inutile du bec de dessus, afin que celui de dessous puisse parvenir à sa grandeur ; mettre sur la partie déjointe, pour la rassurer, de la pâte fermentée & de la poix résine. Enfin pendant tout ce tems, il faut couper le pât de l’oiseau par petits morceaux, pour le nourrir. Fouilloux, Salnove.