L’Encyclopédie/1re édition/SALUCES

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SALUCES, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Salutiæ, ville d’Italie, dans le Piémont, marquisat de même nom, au pié des Alpes, à un mille du Pô, à 10 de Fossano au couchant, à pareille distance du Mont Vise, à 18 milles au sud-est de Pignerol, & à 24 de Tutin vers le midi ; son évêché est suffragant de Turin, depuis l’an 1511. On croit qu’elle occupe les ruines de l’ancienne Augusta Vagiennorum. C’est une place très-importante au roi de Sardaigne. Long. 25. 20. latit. 44. 27.

Blandrata (George) naquit à Saluces dans le xvj. siecle ; il vint à Geneve, & embrassa le Calvinisme. De Genève il se rendit en Pologne, où il combattit le mystere de la Trinité, avec moins de crainte qu’ailleurs ; il fut d’abord arien, & ensuite embrassa les opinions de Paul de Samosate ; il eût bien mieux fait de ne s’attacher qu’à la Médecine, qu’il pouvoit exercer avec d’autant plus de gloire, qu’il étoit médecin de Sigismond, d’Etienne, & de Christophe Battori, princes de Transsylvanie. Il mourut vers l’an 1590, & s’avisa sur la fin de ses jours de thésauriser, d’abandonner les intérêts des Unitaires, & de favoriser les Jésuites. (D. J.)

Saluces le marquisat de, (Géog. mod.) petit pays d’Italie, où il fait une province du Piémont, près des Alpes. Il est borné au nord par le Dauphiné & le Piémont ; au midi par le comté de Nice & de Coni ; au levant par les provinces de Savillan & de Fossano ; au couchant par la vallée de Barcelonette.

Ce pays a été autrefois plus grand qu’il n’est aujourd’hui ; il avoit ses marquis qui le tenoient en fief des dauphins, de sorte que par l’extinction de leur famille, François I. réunit ce marquisat à la couronne, comme un fief du Dauphiné. Henri IV. l’échangea en 1601 par le traité de Lyon avec le duc de Savoie, qui céda en échange la Bresse, le Bugey, les pays de Val-Romey & de Gex, qui sont en-deçà du Rhône. Saluces & Carmagnoles, sont les deux seules places importantes du marquisat de Saluces. (D. J.)