L’Encyclopédie/1re édition/SAUTEUR

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SAUTEUR, s. m. (Littérature.) les Grecs qui avoient placé la danse au rang des marches militaires en abusant de l’établissement de leur gymnase, la prostituerent aux baladins & à des gens méprisables, sans même lui faire changer de nom ; alors l’art de faire des sauts & des tours de force fut un des quatre genres de la danse ; mais il faut ajouter qu’on faisoit peu de cas de ce talent & de ceux qui l’exerçoient. Clistene refusa sa fille à Hippoclide pour avoir fini sa danse par l’imitation des postures baladines. On a trouvé à Nîmes une petite figure de bronze, qui représente un de ces sauteurs ; la conformité qui s’y rencontre avec la pratique que nos voltigeurs suivent aujourd’hui, a une singularité qui frappe. Le tonnelet même que ces sortes de gens portent, ressemble à-peu de chose près à celui que l’on voit à cette figure. Le comte de Caylus, antiq. greq. rom. &c. tome III. (D. J.)

Sauteur, (Manege.) un sauteur est de deux especes, ou entre les piliers, ou en liberté. Le sauteur entre les piliers est un cheval auquel on apprend à faire des sauts entre les deux piliers. Voyez Saut. Le sauteur en liberté est celui à qui on apprend à faire le pas & le saut en appuyant le poinçon, ou en croisant la gaule par-derriere.

On met des trousse-queues aux sauteurs, pour leur tenir la queue en état, & l’empêcher de jouer & de faire paroître le sauteur large de croupe.