L’Encyclopédie/1re édition/SIPONTE

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SIPONTE, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans la Pouille daunienne, sur la côte de la mer Adriatique, à l’embouchure du fleuve Garganus. Tite-Live & Pline écrivent Sipontum ; Pomponius Mela & l’itinéraire d’Antonin, Sipuntum, & les Grecs & quelques latins qui les ont suivis, disent Sipus. Sipuntum, dit Pomponius Méla, vel, ut Graii dixere, Sipus. Ptolomée & Etienne le géographe lisent | Σιποῦς. Lucain, l. V. v. 377. décrit la situation de cette ville dans ces vers :

Quas recipit Salapina palus, & subdita Sipus
Montibus, Ausoniam quod torquent frugifer oram.
Dalmatico Boreæ, Calabroque obnoxius austro,
Appulus hadriacus exit Garganus in undas.

Silius Italicus fait le nom de cette ville indéclinable :

Et terram & littora Sipus.

Siponte fut, selon Tite-Live, l. XXXIV. c. lxv. & l. XXXIX. c. xxiij. une colonie romaine, qui dans la suite se trouvant affoiblie fut augmentée & renouvellée. Cette ville subsista jusqu’au tems de Manfrede, qui voyant que l’air y étoit mal sain, à cause des marais voisins, & qu’elle n’avoit pas un bon port, assigna aux habitans une place où fut bâtie la ville de Manfredonia. Le nom national est Σιπούντιος, selon Etienne le géographe, & Sipontinus, selon les Latins ; car on lit dans Cicéron, Agrar. II. c. xxvlj. in Sipontinâ siccitate collocari, & dans Frontin, de Coloniis, ager Canusinus .... Sipontinus. Ricordanus Malespina. Hist. Florent. cap. clxv ij.

Au bord de la mer, dit Léander, sur un rocher escarpé, au pié du mont Gargan, on découvre les débris de l’ancienne ville de Siponte. Elle fut aussi appellée Sipa. Strabon dit que Diomede la bâtit ; elle étoit à 150 stades, ou à 20 milles de Salapia. On n’y voit aujourd’hui que des ruines d’édifices, qui font cependant conjecturer que cette ville étoit grande & belle. (D. J.)