L’Encyclopédie/1re édition/SURCOT

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SURCOT, s. m. (Lang. franç.) vieux mot qui signifioit un riche habillement que les dames mettoient sur elles ; ensuite il vint à désigner une sorte de vêtement que les chevaliers de l’étoile institués par le roi Jean, portoient sous leurs manteaux. La lettre de leur institution en parle en ces termes. « Les chevaliers qui seront appellés chevaliers de Notre-Dame ou de la noble maison de l’étoile, porteront sous le manteau surcot blanc ou cote blanche ».

Le surcot étoit un habit fort en usage du tems de S. Louis, les hommes & les femmes en portoient. Joinville raconte que, Robert de Sorbonne lui ayant reproché qu’il étoit plus richement vêtu que le roi, il lui répondit qu’il « portoit encore l’habit que son pere & sa mere lui avoient donné ; mais vous, continua-t-il, qui êtes fils de vilain & de vilaine, avez laissé l’habit de vos pere & mere, & vous êtes vêtu de plus fin camelin que le roi n’est ; & lors je prins la peau de son surcot & de celui du roi, que je joignis près l’un de l’autre ; & lui dis, or, regardez si j’ai dit vrai ».

M. Ducange dit, en expliquant ce terme, que parmi les Danois le mot serk signifioit un habit de femme. Il pourroit être, ajoute-t-il, que les François ont emprunté ce mot des Normands qui vinrent si souvent ravager la France ; mais il n’est pas moins probable que cet habillement fut ainsi nommé, parce qu’il se mettoit sur la cote des dames ; ensuite on appliqua ce nom aux robes des hommes comme à celles des femmes. (D. J.)