L’Encyclopédie/1re édition/WOLGA, le

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WOLGA, le, (Géog. mod.) riviere de l’empire Russien, & l’une des plus grandes rivieres de l’univers. Elle est appellée Attel par les Tartares, & elle tire sa source du lac de Wronow, à une petite distance de la ville de Rzeva-Vslodimerskoi en Russie, vers les frontieres de la Lithuanie, à 56 d. 15′. de latitude.

Après un cours de deux lieues, elle passe par le lac de Wolgo, & en sortant de là, elle commence à prendre le nom de Wolga. Aupres de la ville de Twer, qui est environ à 20 lieues de sa source, elle porte déja de grands bateaux de charge. Cette riviere traverse presque toute la Russie, depuis Twer jusqu’à la ville de Niesna, où la riviere d’Occa, qui est une autre riviere considérable, vient s’y jetter du sud-ouest.

Son cours est à-peu-près de l’ouest à l’est, depuis Niesna jusqu’à soixante werstes au-delà de la ville de Casan, où la riviere de Kama vient s’y jetter du nord ; son cours est ici sud-est ; de là elle tourne tout-à fait au sud, & va se dégorger après un cours de plus de quatre cens lieues d’Allemagne, dans la mer Caspienne, à douze lieues de l’autre côté de la ville d’Altracan, à 45 d. 40′. de latitude.

Cette riviere fourmille de toutes sortes de poissons, & surtout de saumons, d’esturgeons & de brochets d’une grandeur extraordinaire & d’un goût exquis ; ses bords sont partout également fertiles, ce qui est quelque chose d’étonnant, vu la longueur de son cours, & la rigueur du climat des provinces qu’elle parcourt en deçà de la ville de Casan, & quoiqu’au sud de cette ville, les bords du Wolga ne soient pas trop cultivés à cause des fréquentes courses des Tartares Koubans ; ils ne laissent pas d’être d’une fertilité si extraordinaire, que les asperges y croissent d’elles-mêmes, & d’une grosseur toute particuliere ; sans parler de quantité d’autres herbes potageres que la nature seule y produit abondamment. (D. J.)