L’Orage « parmi les pommes d’or que frôle un vent léger » (Verhaeren)

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Les Blés mouvantsGeorges Crès et Cie (p. 49-50).
L’ORAGE


 
Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche ;
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.

Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous l’averse et la grêle.


Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.
Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
Tu tends du bout des doigts, pour qu’il sèche au soleil,
Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.