La Comtesse de Frontenac/05

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Pierre-Georges Roy, éditeur (p. 91-92).

LE SERMENT DU TEST



On appelle ainsi du mot anglais test, épreuve ou examen, une loi qu’en 1673 le parlement anglais arracha à Charles II, à l’effet d’empêcher les catholiques d’occuper des fonctions publiques. D’après cette loi, tout fonctionnaire public, civil ou militaire, devait prêter un serment particulier, et déclarer par écrit qu’il ne croyait pas au dogme de la transsubstantiation. Depuis l’union de l’Irlande à l’Angleterre (en 1800) les efforts du parti libéral eurent principalement pour objet l’abolition de ce serment. En 1828, lord John Russell fit adopter par la chambre basse une proposition à cet effet ; mais elle fut annulée par la chambre haute. Cependant le 13 avril 1829, le ministère que dirigeaient Wellington et Peel, supprima le serment du test.

Quand Mgr Plessis fut appelé au Conseil Législatif, Ryland, qui, en sa qualité de chancelier, devait lui faire prêter serment, lui présenta la formule du serment du test. Le prélat indigné refusa, et ne voulut prêter que le serment d’office. Sherbrooke, qui administrait alors la Province, envoya le lendemain Ryland faire des excuses à l’éminent prélat.