La Daniella/12

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XII


Frascati, 31 mars.

Je crains, mon ami, d’avoir été bien spleenétique ces jours derniers. Mon dégoût de Rome s’est terminé par quelques jours de maladie. J’ai quitté Rome et j’espère être mieux ici.

La principale cause de mon mal, c’est le froid que j’ai éprouvé à Tivoli. C’est bien beau, Tivoli ! Je vous en parlerai un autre jour. Je sais que vous voulez, avant tout, que je vous parle de moi. La bonne lady Harriet, me voyant trembler la fièvre, — cela m’avait pris comme un état convulsif en rentrant de cette course, — a prétendu me soigner et me veiller elle-même. Son mari a eu beaucoup de peine à lui faire comprendre que cela me gênait et me contrariait au point de me rendre beaucoup plus malade, et c’est lui qui s’est chargé de moi. Mais avec quelle délicatesse et quelle bonté ! Cet homme est réellement excellent ! Voyant que j’éprouvais comme les chats, le besoin de me cacher d’être malade, il s’est caché lui-même derrière mon lit et ne s’est montré que quand, battant la compagne, j’ai été hors d’état de comprendre la sollicitude dont j’étais l’objet.

Je suis resté ainsi deux fois douze heures, avec un intervalle de douze heures entre les deux accès. Un bien habile et bien digne médecin français m’a médicamenté à propos et sauvé, je crois, d’une plus grave maladie. Je dois dire que la petite Daniella m’a montré aussi beaucoup d’intérêt, et que, dans mes moments lucides, je l’ai vue autour de moi, aidant lord B*** à me dorloter. Et puis je ne l’ai plus revue, et même, lorsque je l’ai cherchée dans le palais pour lui faire mes remerciements et mes adieux au moment du départ, il m’a été impossible de l’apercevoir.

C’est qu’il faut vous dire que je me suis enfui à la sourdine. Aussitôt que j’ai été sur mes pieds, je me suis fait conseiller la campagne pour quelques jours, par le docteur Mayer. J’aurais voulu retourner à Tivoli ; mais l’air y est mauvais, et c’est Frascati qui m’a été désigné. Lord B*** voulait m’y amener et s’occuper de mon installation ; mais je déteste tant occuper les autres de ma sotte personne, encore nerveuse et irascible comme on l’est quand on se sent affaibli, que je me suis sauvé avant le jour désigné pour le voyage. J’ai pris une petite voiture de louage, et me voilà enfin libre, c’est-à-dire seul.

Frascati est à six lieues de Rome, sur les monts Tusculans, petite chaîne volcanique qui fait partie du système des montagnes du Latium. C’est encore la campagne de Rome, mais c’est la fin de l’horrible désert qui environne la capitale du monde catholique. Ici, la terre cesse d’être inculte et la fièvre s’arrête. Il faut monter pendant une demi-heure, au pas des chevaux, pour atteindre la ligne d’air pur qui circule au-dessus de la région empestée de la plaine immense ; mais cet air pur est moins dû à l’élévation du sol qu’à la culture de la terre et à l’écoulement des eaux ; car Tivoli, plus haut perché du double que Frascati, n’est pas à l’abri de l’influence maudite.

Aux approches de ces petites montagnes, quand on a laissé derrière soi les longs aqueducs ruinés et trois ou quatre lieues de terrains ondulés sans caractère et sans étendue pour le regard, on traverse de nouveau une partie de la plaine dont le nivellement absolu présente enfin un aspect particulier assez grandiose. C’est un lac de pâle verdure qui s’étend sur la gauche jusqu’au pied du massif du mont Gennaro. Au baisser du soleil, quand l’herbe fine et maigre de ce gigantesque pâturage est un peu échauffée par l’or du couchant et nuancée par les ombres portées des montagnes, le sentiment de la grandeur se révèle. Les petits accidents perdus dans ce cadre immense, les troupeaux et leurs chiens, seuls bergers qui, en de certaines parties du steppe, osent braver la malaria toute la journée, se dessinent et s’enlèvent en couleur avec une netteté comparable à celle des objets lointains sur la mer. Au fond de cette nappe de verdure, si unie que l’on a peine à se rendre compte de son étendue, la base des montagnes semble nager dans une brume mouvante, tandis que leurs sommets se dressent immobiles et nets dans le ciel.

Mais, en résumé, voici la critique qui se présente à mon esprit sur l’effet bien souvent manqué de la plaine de Rome. Je dis manqué par la nature sur l’œil des coloristes, et peut-être aussi sur l’âme des poëtes. C’est un défaut de proportion dans les choses. La plaine est trop grande pour les montagnes. C’est une étoile énorme avec un petit cadre. Il y a trop de ciel, et rien ne se compose pour arrêter la pensée. C’est solennel et ennuyeux, comme en mer un calme plat. Et puis le genre de civilisation de ce pays-ci trouve moyen de tout gâter, même le désert. Puisque désert il y a, on voudrait le voir absolu, comme la prairie indienne de Cooper, dont les défauts naturels me semblent, d’après ses descriptions et les images que j’ai vues, assez comparables à ceux d’ici : de trop petites lignes de montagnes autour de trop grands espaces planes ; mais, au moins, la prairie indienne exhale le parfum de la solitude, et l’œil du peintre qui voit, quoiqu’il fasse, à travers sa pensée, peut se reposer sur une sensation d’isolement complet et d’abandon solennel.

Ici, n’espérez pas oublier les maux passés ou présents de l’état social. Cette plaine est parsemée de détails criards, d’une multitude de petites ruines antiques plus ou moins illustres ; de tours guelfes ou gibelines, très-grandes de près, mais microscopiques sur cette vaste arène ; de cahutes de paille, assez vastes pour abriter, la nuit, les troupeaux errants pendant le jour, mais si petites à distance, qu’on se demande si un homme peut y loger. Ce semis de détails toujours trop noirs ou trop blancs, selon l’heure et l’effet, est insupportable, et fait ressembler la plaine à un camp abandonné.

Pardonnez-moi cette critique froide de lieux qu’on est forcé, par l’usage de trouver admirables de lignes et ruisselants de poésie. Il faut bien que je vous explique pourquoi, sauf de rares instants où l’œil saisit un détail par hasard harmonieux (les troupeaux le sont toujours et partout) et une échappée entre deux buttes où, par bonheur, il n’y a pas de ruines tranchantes, je m’écrie intérieurement :

— Laid, trois fois laid et stupide le steppe de Rome ! Ô mes belles landes plantureuses de la Marche et du Bourbonnais, personne ne parle de vous ! Voilà ce que c’est que de manquer de peste, de cadavres, de rapins et de larmes de poëte !

Enfin, ici, à Frascati, on entre dans un autre monde, un petit monde de jardins dans les rochers, qui, grâce au ciel, ne ressemble à rien et vous fait comprendre les délices de la vie antique. Je tâcherai de vous en donner peu à peu l’idée ; car c’est un cachet bien tranché, et voici la première fois que je me sens vraiment loin de la France et dans un pays nouveau. Pour aujourd’hui, je ne vous parlerai que de mon installation dans un domicile étrange comme le reste.

Oubliez vite ce mot que je viens de dire : les délices de la vie antique, en parlant de la villégiature romaine. La campagne qui m’environne mérite le titre de délicieuse ; mais la civilisation n’y a point de part pour le pauvre voyageur, et, si les villas princières que je vois de ma fenêtre attestent un reste de magnificence, la population ouvrière et bourgeoise qui végète à leur pied ne me parait pas s’en ressentir le moins du monde.

La ville est pourtant jolie, non-seulement par sa situation pittoresque et son côté de ruines pendant sur le ravin, mais encore par elle-même. Elle est bien coupée et assez bien bâtie. On y arrive par une porte fortifiée qui a du caractère ; la place, bien italienne avec sa fontaine et sa basilique, annonce une importance, une étendue et une aisance qui n’existent pas ; mais c’est comme cela dans toutes ces petites villes des États de l’Église : toujours une belle entrée, des monuments, quelques grandes maisons d’aspect seigneurial, quelque villa élégante ou quelque riche monastère ayant à vous montrer quelques ; tableaux de maîtres ; et puis, pour cité, une bourgade d’assez bon air, peuplée de guenilles et recélant à l’intérieur une misère sordide ou une insigne malpropreté.

Je suis entré dans vingt maisons pour trouver un coin où je pusse m’établir, et Dieu sait, qu’élevé dans un pauvre village de paysans, je n’apportais pas là de prétentions aristocratiques. J’ai trouvé partout le contraste particulier à ce pays : un luxe de décoration inutile au milieu d’un dénûment absolu des choses les plus nécessaires à la vie. Dans la plus pauvre demeure, des sculptures et des peintures : nulle part, à moins de prix exorbitants, un lit propre, une chaise ayant ses quatre pieds, une fenêtre ayant toutes ses vitres. J’entrais dans ces maisons sur leur mine. Bien bâties et tenues fraîches, au dehors, par un air pur, elles annonçaient l’aisance. On est tout surpris de trouver, dès l’entrée, une sorte de vestibule voûté qui sert de latrines aux passants ; un escalier noir, étroit, avec des marches de deux pieds de haut, conduisant à un bouge infâme dont l’odeur vous fait reculer. Il est vrai que l’on a du marbre sous les pieds et des fresques telles quelles sur la tête. Le superflu est le nécessaire pour le Romain, et réciproquement.

L’intérieur de l’Albergo Nobile de Frascati, ancien palais vendu et revendu, est une curiosité sous ce rapport. On traverse de vastes salles remplies de statues de marbre blanc, copiées sur des antiques. Dans un grand hémicycle qui sert de salon principal, il y a tout un Olympe d’une colossale bêtise. Ailleurs, ce sont des chambres représentant des paysages vus à travers des colonnes, des salles de bain fort agréables, avec des baignoires de marbre blanc sur le modèle des vasques antiques ; d’autres endroits plus secrets encore sont aussi en marbre blanc et décorés de sculptures. Puis sur tout ce luxe de parois, loques de tapis rapiécés, des fauteuils dépareillés, si gras et si vermoulus, qu’on n’ose s’y asseoir ; des lits rembourrés d’ardoises, et, pour ornements, des vases en cartonnage fané, rouge et or, contenant des bouquets de plumes de paon. Je m’imagine que le roi de Tombouctou, ou le grand chef des Têtes-Plates, se pâmerait d’aise devant un pareil goût de décoration.

Ce que j’ai enfin trouvé de plus confortable et de moins cher, c’est la villa Piccolomini, où me voilà installé. C’est une grande maison carrée, largement bâti, et qui, malgré son dénûment et son état de dégradation, mérite encore le titre de palais. Un perron, à marches brisées et disjointes, où il faut se baisser pour passer sous le linge qui sèche sur des cordes, donne entrée à un vestibule fermé, qui, rempli de fleurs, ferait une jolie serre. Au rez-de-chaussée s’étendent d’immenses appartements voûtés, d’une élévation disproportionnée, et percés de petites fenêtres qui ont fermé jadis. Tout cela est disposé pour le frais en été ; mais, au temps où nous sommes, c’est glacial. La fresque qui garnit tout, de la base au faîte de ces chambres-édifices, est d’un goût insupportable. Tantôt cela veut imiter les arabesques de Raphaël et n’imite absolument rien ; tantôt d’atroces bonshommes nus, soi-disant divinités mythologiques, se tordent au plafond dans des poses terribles qui imitent grotesquement les Michel Ange. Les portes sont à fond d’or, rehaussées du chapeau et des cordelières du cardinalat, emblèmes qui vous poursuivent dans toutes ces demeures seigneuriales, puisqu’il n’est pas d’ancienne famille qui n’ait eu quelques-uns de ses membres pourvus des hautes dignités de l’Église.

Tout cela est sale, crevassé, moisi, terni d’une croûte de piqûres de mouches. De lourdes consoles dorées, à dessus de riches et laides mosaïques, et menaçantes de vétusté garnissent les coins. Les glaces, de quinze pieds de haut, sont dépolies par l’humidité, et raccommodées, dans leurs brisures, avec des guirlandes de papier bleu. Le pavé de petites briques s’égrène sous les pieds. Les lits de fer, sans rideaux, disparaissent dans l’immensité. Le reste du mobilier est à l’avenant de cette misérable opulence. Une pauvre cheminée pour tout un appartement de cinq pièces énormes, est à peu près inutile : on ne trouve de bois à acheter à aucun prix à Frascati, bien que ses collines soient couvertes d’une magnifique végétation ; mais tout cela appartient à trois ou quatre familles qui, à bon droit, respectent leurs antiques ombrages, et n’ont rien de superflu à vendre de leur bois mort. Le pauvre monde et les étrangers qui s’imaginent, comme moi, qu’il faut aller chercher un hiver doux et un printemps chaud en Italie, se dégèlent le bout des doigts à la flamme rapide de quelques tiges de bambous pourris qui ne peuvent plus servir d’échalas aux vignes, et qu’on daigne leur vendre aussi cher que, chez nous, des bûches de Noël.

Au-dessus de ce rez-de-chaussée qui, sur l’autre face de la maison, bâtie à mi-côte, est un premier étage, s’étendent des appartements encore plus vastes, habités en été par une famille suisse, aujourd’hui propriétaire de la villa Piccolomini. Maintenant la maison serait entièrement vide sans la présence de quatre ouvriers qui viennent passer la nuit dans une cave, et celle de la Mariuccia, qui demeure dans les combles.

La Mariuccia, c’est-à-dire la Marion ou la Mariette (j’avoue que j’ai été influencé par cette similitude de nom avec la vieille gouvernante de mon oncle le curé), la Mariuccia est la gardienne, la servante, la gouvernante, la cuisinière, le régisseur, le factotum de cette grande habitation et des terres qui en dépendent. C’est un être assez singulier et assez remarquable : petite, maigre, plate, édentée, malpropre, hérissée, elle s’attribue una trentasettesina d’années. J’ai été fort effrayé quand elle m’a offert de faire mon ménage et ma cuisine ; mais, en causant avec elle, j’ai reconnu qu’elle était excessivement intelligente, spirituelle même, et qu’elle me serait une ressource dans ces heures de spleen où l’on a besoin d’échanger quelques paroles, quelques idées avec une créature humaine, si bizarre qu’elle soit.

Elle m’a promené et piloté minutieusement dans son palais en commençant par les plus belles chambres et en finissant par les plus humbles, et débattant les pris avec une âpreté énergique. Comme ces prix étaient, en somme, les plus raisonnables que j’eusse encore rencontrés, je ne les discutais que pour me divertir de sa physionomie et de sa parole, étourdissantes de vivacité. Je m’attendais à être rançonné comme partout et mis au pillage comme une proie acquise aux exigences de détail d’une servante-maîtresse. J’y étais tout résigné ; mais à peine eus-je fait choix de mon gîte, que les choses changèrent subitement. La Mariuccia, soit qu’elle m’eût pris en amitié, soit qu’elle ait dans le caractère un fonds de bonté réelle, commença à me dorloter comme si elle m’eût connu toute sa vie. Elle s’inquiéta de ma pâleur et se mit en quatre pour réchauffer ma chambre, défaire ma malle et préparer mon dîner. Elle apporta chez moi le meilleur fauteuil et les meilleurs matelas de la maison, fouilla l’appartement de ses maîtres pour me trouver des livres, une lampe, un tapis propre ; bouleversa le grenier pour me choisir un paravent, et courut au jardin pour me procurer quelques poignées de bois mort. Enfin, elle fixa le prix de ma consommation et celui de son service avec une discrétion remarquable.

Cela m’a mis fort à l’aise avec elle, non que je sois d’humeur à regimber contre le système d’exploitation auquel tout voyageur doit se soumettre en Italie pour avoir la paix, mais parce qu’on se sent vraiment soulagé, dès que l’on peut voir dans un être de son espèce, quoiqu’il soit, un égal sous le niveau de la probité.

Me voilà donc dans un appartement situé au troisième ; un troisième qui, en raison de la hauteur des étages inférieurs serait un sixième à Paris. De là, j’ai la plus admirable vue qui se puisse imaginer. Je devrais dire les deux plus admirables vues, car les deux pièces que j’occupe, faisant l’angle de la maison, j’ai, d’un côté la chaîne des montagnes depuis le Gennaro jusqu’au Sokafe, la campagne de Rome et Rome tout entière, visible à l’œil nu, malgré les treize milles de plaines qui m’en séparent à vol d’oiseau ; de mon autre fenêtre, c’est plus beau encore : au delà de la plaine immense, je vois la mer, les rivages d’Ostie, la forêt de Laurentum, l’embouchure du Tibre, et, au-dessus de tout cela, montant comme des spectres dans le ciel, les pâles silhouettes de la Sardaigne. C’est immense, comme vous voyez, et un rayon de soleil m’a fait paraître tout cela sublime. Je peux donc être ici languissant de santé, paresseux ou enfermé par la pluie. J’ai le vivre et le couvert assurés, une bonne femme pour me montrer de temps en temps une figure comique et bienveillante, deux pièces très-basses, mais assez vastes, trop mal closes et trop haut perchées d’ailleurs pour n’être pas suffisamment aérées ; quelques livres propres à me renseigner sur le pays, et, n’eussé-je que quelques rares éclaircies de soleil, un des plus beaux spectacles que j’aie jamais contemplés.

En ce moment, tenez, c’est splendide. Les montagnes sont d’union d’opale si fin, si doux, qu’on les croirait transparentes. Tout ce côté de l’est se baigne dans des reflets d’une exquise suavité. Le couchant, au contraire, est embrasé d’un rouge terrible. Le soleil, abaissé sur l’horizon, éclate d’autant plus ardent que des masses opaques de nuages violets s’amoncellent autour de lui. Les méandres marécageux du Tibre se dessinent en lignes étincelantes sur des masses de forets encore plus violettes que le ciel. La mer est une nappe de feu, et, comme pour rendre le tableau plus lumineux et plus bizarre, une riche fontaine, située sur la terrasse d’une villa voisine, semble faire jaillir, aux premiers plans, une pluie d’or fondu qui se détache sur un fond de sombre verdure.

Mes deux chambres sont, à mon sens, les moins laides de la maison, parce qu’elles n’ont aucune espèce d’ornement. C’est pour cela que la Mariuccia me les a cédées au moindre prix possible, estimant que je devais être bien pauvre, puisque je consentais à me passer de fresques et de bustes. C’est peut-être aussi pour cela qu’elle m’apporte les meubles les plus propres de l’établissement, compensation qui lui paraît probablement moins sérieuse qu’à moi.

Vous voilà tranquille sur le compte de votre serviteur et ami, qui, un peu fatigué de sa journée, va se coucher avec le soleil, comme les poules.