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La Doctrine du fascisme/6

La bibliothèque libre.
Traduction par Charles Belin.
Vallecchi (p. 14-15).


6. Conception éthique et réaliste


Le fascisme est une conception historique, dans laquelle l’homme n’est ce qu’il est, qu’en fonction du processus spirituel auquel il concourt, dans le groupe familial et social, dans la nation et dans l’histoire à laquelle toutes les nations collaborent. D’où la haute valeur de la tradition dans les mémoires, dans la langue, dans les mœurs, dans les lois de la vie sociale (8). En dehors de l’histoire, l’homme n’est rien. C’est pourquoi, le fascisme est contraire à toutes les abstractions individualistes, à base matérialiste, genre xixe siècle ; c’est pourquoi aussi il est contraire à toutes les utopies et à toutes les innovations jacobines. Il ne croit pas à la possibilité du « bonheur » sur la terre, comme le voulait la littérature des économistes du xviiie siècle ; aussi repousse-t-il toutes les conceptions téléologiques d’après lesquelles, à un certain moment de l’histoire, le genre humain parviendrait à un stade d’organisation définitive. Une telle doctrine est contraire à l’histoire et à la vie, qui est mouvement incessant et perpétuel devenir. Le fascisme veut, politiquement, être une doctrine réaliste ; pratiquement, il n’aspire à résoudre que les problèmes qui se posent historiquement d’eux-mêmes et qui, d’eux-mêmes, trouvent ou suggèrent leur solution (9). Pour agir sur les hommes, comme sur la nature, il faut entrer dans le cours de la réalité et se rendre maître des forces en action (10).