La France Juive (édition populaire)/Livre 2/Chapitre 3

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Victor Palmé (p. 103-115).


CHAPITRE TROISIÈME


LA RÉVOLUTION ET LE PREMIER EMPIRE


Le Juif pendant la Révolution. — Marat. — Le vol du garde-meuble. — Les tripotages juifs et le Directoire. — L’Empire et la franc-maçonnerie. — L’opinion de Portalis sur les Juifs. — L’invasion juive. — Le décret de 1808. — Obligation imposée aux Juifs de prendre un nom. — Les noms juifs. — Rupture des Juifs avec Napoléon. — Rothschild après Waterloo.


I


Où est le Juif pendant la Révolution ? — Sur les routes. Il cherche un coin qui lui convienne, il pénètre par la brèche ouverte, il prend racine dans cette société dont on vient de briser les cadres.

L’occasion est bonne, en effet. Dans les villes à peu près désertes où l’échafaud a fait tomber la tête des plus honnêtes et des plus intelligents, il n’a plus à craindre cette attention vigilante dont il aurait été l’objet dans ce vieux monde où, anciens et jeunes, chacun se connaissait pour avoir prié ensemble à l’église, se tenait par mille liens traditionnels, se soutenait, s’aimait.

Dès le début, la Révolution eut, comme la République juive d’aujourd’hui, le caractère d’une invasion. L’élément français disparut, comme de nos jours, devant un ramassis d’étrangers qui s’emparèrent de toutes les situations importantes et terrorisèrent le pays. « Toutes les écumes bouillonnèrent, dit M. Forneron. La Suisse nous a donné Marat, Hulin, Clavière, Pache, Saladin ; les pays wallons ont envoyé Théroigne, Prolys, Cloots, Pereyra, Fleuriot, tous meneurs de meurtriers ; les déclassés de tous langages ont été accueillis comme des frères par ceux de Paris, qui prétendaient fixer les destinées de la France et peut-être celles du genre humain. »

À cette liste, il faut ajouter des Polonais, comme Lazowski ; des Allemands, comme Freys, Trenck et Charles de Hesse ; des Italiens, comme Gorani, Dufourni, Manini, Pio et Rotondo ; des Espagnols, comme Guzman, Miranda, Maichena. Dans ce flot envahissant, le Juif passe inaperçu.

Pereyra, l’inséparable de Marat, est Juif ; Simon, le bourreau de Louis XVII, était Juif.

Que dites-vous de Marat ? Marat est le vrai nom. La famille a été chassée d’Espagne, elle s’est réfugiée en Sardaigne, puis en Suisse, et, ne pouvant s’avouer ouvertement juive, elle s’est faite protestante. Avec la lèpre qui le ronge, la saleté au milieu de laquelle il vit, la haine qu’il témoigne pour la société chrétienne, c’est bien là en effet un fils de judaïsants, un Marane répondant aux bûchers d’Espagne par la guillotine de France.

La folie de Marat est cependant spéciale : c’est la névrose juive. Parmi les plus hardis dans leurs doctrines, nul étranger chrétien ne s’aviserait d’aller à Londres, à Berlin, à Saint-Pétersbourg, dire tranquillement : « Il faut faire tomber 270,000 têtes dans ce pays. » On n’oserait pas ; le Juif ose.

Cette audace intellectuelle, cette impudence énorme dont nous avons parlé souvent, car nous la rencontrons à chaque pas, dans les entreprises financières comme dans les entreprises politiques, ont pour base une idée imprimée dans le cerveau depuis des siècles. La religion, qui enseigne au Juif qu’il est supérieur aux autres hommes, qu’il doit anéantir tout ce qui n’est pas lui, que tout ce qui est sur la terre lui appartient, est le puissant véhicule de ces conceptions délirantes d’une forme particulière ; elle est le principe premier de ces théories, elle constitue la logique secrète et invisible de ces aberrations incompréhensibles pour les superficiels.

Sans doute il y avait plus d’un Juif parmi ces organisateurs de sociétés de jacobins qui tombaient on ne sait d’où pour dénoncer, proscrire, envoyer de braves gens à la guillotine. Je ne pense pas qu’alors on ait beaucoup songé à leur demander leurs papiers.

Quand le goût de ces études sur le mouvement juif en France, dont nous ne faisons guère dans cet ouvrage que tracer le plan général, se sera répandu, de patients chercheurs auront l’idée de fouiller les archives départementales à ce point de vue, de s’enquérir de l’époque à laquelle certains habitants sont arrivés dans le pays, et, dans la plupart des cas, j’en suis convaincu, ils trouveront une origine sémitique aux familles chez lesquelles la haine du prêtre est héréditaire.


II


A Paris, le premier soin des Juifs, pour se montrer dignes de leur émancipation, fut de se précipiter sur les diamants de la Couronne ; ils jouèrent le principal rôle dans le vol du garde-meuble.

Tous les Juifs de Paris étaient dans l’affaire. Nous retrouvons dans les débats les Dacosta, toujours disposés à bien faire ; Lyon Rouef, marchand forain et aubergiste, rue Beaubourg, ainsi que sa femme Leyde ; Israël, Aaron Hombergue, Angles père et fils, qui vendent au Juif Bénédict Salmon une grande quantité de diamants. Ce Salmon avait déjà profité de l’occasion pour acheter 150,000 fr. de perles fines.

Les diamants de la Couronne n’ont pas de chance avec les républicains et avec les Juifs. La première République les laisse ou les fait voler ; l’Empire et la Monarchie reconstituent ce merveilleux trésor ; sous la République actuelle, le Juif Lockroy s’abouche avec les marchands au nez crochu qui se réunissent dans le sous-sol du café de Suède, et, pour faciliter à Israël une opération lucrative, propose et fait accepter une loi autorisant la vente de tous ces souvenirs du passé.

Ce furent les Juifs qui organisèrent le pillage des églises, la destruction des chefs-d’œuvre inspirés par la foi au génie de nos imagiers du moyen âge. Quelle plus magnifique occasion de satisfaire en même temps ses haines et ses cupidités, d’outrager le Christ et de s’enrichir ! Toute l’argenterie des églises, acquise à vil prix, passa entre ces mains rapaces. Le Trésor public, Cambon le constate lui-même, n’eut presque aucune part dans ces spoliations.

Souvent les Juifs achetèrent des églises entières avec une poignée d’assignats, et, quand le calme fut rétabli, les louèrent très cher aux fidèles.

Les mobiliers d’émigrés étaient une autre occasion d’opérations fructueuses. Les membres de la Convention eux-mêmes se concertaient avec des Juifs pour s’approprier les dépouilles des proscrits.


Les Juifs, écrit Capefigue dans son Histoire des grandes opérations financières, une fois Paris ouvert à leurs spéculations, y vinrent de toutes parts et y prirent de toutes mains ; ils débutèrent, d’abord timides, par le petit commerce, la fourniture des chevaux et la petite usure, l’agiotage limité sur les assignats ; ils n’avaient pas encore le pied assez ferme sur le sol pour oser la banque, qu’ils laissaient aux Genevois ; ils se contentèrent d’acheter les vieux meubles des châteaux, les reliques des églises, les bijoux confisqués, de prêter quelques louis aux émigrés en échange de bonnes valeurs. Dans quelques départements, ils s’étaient établis sur le sol des cultivateurs, comme des corbeaux sur leur proie ; dans la haute et la basse Alsace et dans la Lorraine, ils devenaient maîtres de la propriété foncière par des prêts sur hypothèque et des actes à réméré. A Paris, ils inondèrent les quartiers autour du Temple, devenu, en quelque sorte, leur ghetto. Qu’on les laissât marcher en liberté, et, dans une période de temps, ils seraient les maîtres du marché industriel et de l’argent.


La France corrompue et tripoteuse du Directoire offrait aux Juifs une proie presque aussi belle que la France de la troisième République.

Le Juif, alors moins dégrossi qu’aujourd’hui, est moitié brigand, moitié banquier, ou plutôt commence par être brigand avant de s’établir banquier.

C’est le temps du fameux Michel, Michel l’Assassin, dont les petites filles ont fini par épouser des ducs et des princes, sans qu’ait disparu encore la sinistre légende qui s’attache à ce nom. Michel avait attiré dans un château des environs de Paris une famille d’émigrés, qu’il avait égorgée pour s’emparer de l’argent et des bijoux qu’elle rapportait avec elle. Acquitté par un jury gagné, en dépit de preuves accablantes qui ont disparu avec le dossier complet de cette affaire, il n’en fut pas moins condamné par l’opinion publique.

Les Juifs cependant inauguraient cette politique qui va désormais être la leur : faire succéder à une révolution où l’on pêche en eau trouble le règne momentané d’un sauveur quelconque, qui ratifie par la possession, sous un gouvernement régulier, la propriété de ce qu’on a dérobé. Le roi légitime les eût gênés alors : ils empêchèrent par tous les moyens son retour. Il leur fallait un Schilo, comme l’avait été Cromwell, un Messie temporel : l’homme était tout prêt.

Franc-maçon et très avant dans les secrets de la maçonnerie, jacobin farouche, ami de Robespierre jeune, Napoléon Bonaparte avait tout ce qu’il fallait pour jouer le rôle qu’on attendait de lui. La finance l’adopta ; les Michel, les Cerfbeer, les Bédarrides, le commanditèrent lors de sa première expédition en Italie, au moment où les caisses de l’État étaient vides. Il n’avait qu’à paraître pour que tout lui réussît : il prenait en un jour Malte l’imprenable ; pour revenir en France faire le 18 Brumaire, il traversait tranquillement la Méditerranée, sillonnée par les croisières anglaises.

La franc-maçonnerie avait organisé autour de lui cette espèce de conspiration d’enthousiasme qui flotte dans l’air, se communique de proche en proche et finit par gagner tout un pays.

Napoléon s’acquitta des obligations qu’il avait envers les Juifs, et s’occupa de faire entrer définitivement dans les lois l’égalité si inconsidérément accordée aux Israélites par la Constituante.

Par un phénomène qui fera le perpétuel étonnement de l’histoire, le petit sous-lieutenant d’artillerie avait fait place soudain à un chef d’empire, ayant non pas seulement le sens de l’autorité totale, absolue, mais les traditions même des monarques d’antique dynastie. Ce parvenu, on est forcé de l’avouer, est le dernier souverain qui ait gouverné la France.

Celui-là, certes, pas plus que Bismark, ne ressemble à ces rois mystiques que les fantaisistes historiens de l’école juive nous montrent poussés à la persécution par le zèle des moines. Il était exclusivement frappé du péril que faisait courir au pays cette infiltration incessante dans l’organisme social d’un élément de décomposition et de trouble.

Tous les hommes éminents de l’époque reconnaissaient, d’ailleurs, que la Constituante avait agi, dans cette question comme dans beaucoup d’autres, avec la précipitation et la légèreté qu’elle apporta à tout.

On eût pu faire sans doute quelque chose pour le Juif, s’inspirer, par exemple, de cette sagesse romaine qui distinguait entre le Citoyen romain, les Latini Juniani et les servi publici populi romani, auxquels on permettait la disposition de leurs biens, auxquels on permettait même d’étaler un luxe insolent, mais dont les richesses, après la mort, revenaient à l’État par moitié.

Appliqué à des familles comme les Rothschild, ce système aurait donné d’excellents résultats, et aurait fait rentrer dans le domaine public les excédents de bénéfices perçus, sans empêcher ces races mercantiles par excellence d’obéir à leur vocation pour les trafics d’argent.

Rome avait encore le Peregrinus, auquel il était défendu d’approcher de Rome ; mais, aux plus mauvais jours de son histoire, l’affranchi n’était pas admis à entrer dans la curie d’une cité provinciale. Jamais le Peuple-Roi n’aurait compris qu’un étranger, même naturalisé, comme Spuller ou Gambetta, fût l’égal du fils des vieux citoyens qui avaient fondé la grandeur romaine.

Au moment de la réunion des députés juifs en 1806, un jurisconsulte illustre, dont la haute et sereine intelligence était étrangère à toute influence fanatique, Portails, se prononçait très clairement sur ce point, dans un mémoire qui est un chef-d’œuvre d’impartialité et de bon sens.


L’Assemblée constituante avait cru que, pour rendre les Juifs bons citoyens, il suffisait de les faire participer indistinctement et sans conditions à tous les droits dont jouissent les citoyens français ; mais l’expérience a malheureusement prouvé que, si on n’avait pas manqué de philosophie, on avait manqué de prévoyance.

L’erreur vient de qu’on n’a voulu voir qu’une question de tolérance religieuse dans le problème à résoudre sur l’état civil des Juifs en France[1].

Les Juifs ne sont pas simplement une secte, mais un peuple. Ce peuple avait autrefois son territoire et son gouvernement ; il a été dispersé sans être dissous ; il erra sur tout le globe pour y chercher une retraite, et non une patrie ; il existe chez toutes les nations sans se confondre avec elles ; il ne croit vivre que sur une terre étrangère. Cet ordre de choses tient à la nature et à la force des institutions judaïques.

Quoique tous les États aient en général un même objet, celui de se conserver et de se maintenir, chaque État en a pourtant un qui lui est particulier : l’agrandissement était l’objet de Rome ; la guerre, celui de Lacédémone ; la culture des lettres, celui d’Athènes ; le commerce, celui de Carthage, et la religion, celui des Hébreux.

La religion n’est ordinairement relative qu’aux choses qui intéressent la conscience ; chez les Juifs, la religion embrasse tout ce qui fonde et régit la société. De là, les Juifs forment partout une nation dans la nation ; ils ne sont ni Français, ni Allemands, ni Anglais, ni Prussiens : ils sont Juifs.


De ce que les Juifs sont moins une secte qu’un peuple, il suit qu’il n’était pas prudent de les déclarer citoyens sans examiner s’ils pouvaient et s’ils voulaient même franchement le devenir ; il suit encore qu’il ne saurait être déraisonnable ou injuste de soumettre à des lois exceptionnelles une sorte de corporation qui, par ses institutions, ses principes et ses coutumes, demeure constamment séparée de la société générale.

En assimilant sans précaution les Juifs à tous les autres Français, on a appelé une foule de Juifs étrangers, qui ont infesté nos départements frontières, et on n’a point opéré sur la masse des Juifs plus anciennement établis en France les heureux changements que l’on se promettait du système de naturalisation qui avait été adopté. A cet égard, les circonstances présentes parlent suffisamment d’elles-mêmes.


Les Juifs, à ce moment, n’avaient pas encore inauguré leur nouvelle manière : le grand mouvement financier qui sera, comme on dit, « la gloire du dix-neuvième siècle », et qui consiste à faire aller, venir, revenir l’argent, danser et miroiter l’or ; à chiffonner et à froufrouter les billets bleus, de façon à ce que le regard, papillotant et troublé par ces tours de passe-passe, n’aperçoive pas que ce mouvement est très simple, et qu’il consiste à introduire dans les poches de l’Israélite ce qui est dans les poches du Chrétien ; ils n’opéraient pas encore sans douleur ; ils s’en tenaient au vieux jeu, à la classique usure, et, délivrés de toutes les entraves monarchiques, armés de leurs droits de citoyens, ils s’en donnaient à cœur joie.

La malheureuse Alsace râlait sous le Vampire, priait, suppliait, criait, s’agitait, menaçait. Le brave Kellermann, qui avait conduit tant de charges héroïques, sentait son courage l’abandonner devant ce flot de Juifs allemands qui s’abattaient sur l’infortunée province qu’il gouvernait.

L’empereur, avec cette attention qu’apportait aux moindres choses ce puissant cerveau qui embrassait le gouvernement du monde, non point dans son ensemble seulement, mais dans les plus minutieux détails, se faisait adresser des rapports constants sur cette question.


III


Napoléon semble avoir été guidé par une pensée unique, le désir de voir ses Juifs. En ceci, le sûr instinct de son merveilleux génie ne le trompait pas : tout Juif qu’on voit, tout Juif avéré est relativement peu dangereux, il est parfois même estimable. Il adore le Dieu d’Abraham : c’est un droit que nul ne songe à lui contester ; et, comme on sait à quoi s’en tenir sur son compte, il est possible de le surveiller.

Le Juif dangereux, c’est le Juif vague. Socialiste en paroles, agent provocateur, espion de l’étranger, il trompe à la fois les ouvriers qui se fient à lui, la police qui le paye et le gouvernement qui l’emploie ; il pousse les naïfs dans la Commune, les dénonce ensuite aux Versaillais, s’éclipse quand on veut tirer l’affaire au clair, et reparaît quand le calme s’est fait, pour déclarer qu’il a souffert pour la bonne cause.

C’est l’animal nuisible par excellence et en même temps l’animal insaisissable : il est fourré, en effet, dans tant de choses, qu’on ne sait par quel bout le prendre. Si vous l’arrêtez dans une émeute, il se réclame de sa patrie, la victorieuse Allemagne, qui sait faire respecter ses enfants ; si vous essayez de l’expulser, il vous prouve qu’il a été naturalisé à un moment donné. Soldat de l’émancipation des peuples quand la démocratie est en haut, défenseur de l’ordre quand la réaction triomphe, il est le plus puissant agent de trouble que jamais la terre ait produit ; et il traverse ainsi la vie, avec la joie que donne aux Juifs la conscience d’avoir, sous des formes diverses, toujours fait du mal à des chrétiens.

Pour voir ses Juifs, Napoléon exigea d’abord qu’ils prissent des noms. La plupart adoptèrent des noms de lieux : Lisbonne, Paris, Lyon, Marseille ; d’autres prirent des noms ordinaires : Picard, Flamand, Bourgeois, Léon, Clément, Benoît ; beaucoup puisèrent dans le calendrier révolutionnaire, et s’appelèrent Avoine, Seigle, Froment, Laurier.

Napoléon personnifiait, même en matière financière, le contraire de l’esprit juif. Par un contraste comme on en rencontre tant dans cet étonnant génie, cet homme si chimérique en certaines questions, ce poète en action, à la façon d’un Alexandre ou d’un Antar, était, dès qu’il s’agissait des finances publiques, l’économe le plus rigide, le plus méticuleux, le plus probe qu’on eût vu depuis Colbert. Pour des œuvres qui honoraient le nom français, pour des constructions, pour des encouragements aux artistes, pour des fêtes plus éclatantes que toutes celles qu’avait contemplées le monde jusqu’à lui, il jetait l’or sans compter ; puis le lendemain il défendait l’argent de son peuple, l’argent des contribuables après tout, avec l’âpreté bourgeoise d’un Louis XII.

A partir de 1810, le Juif, qui avait soutenu jusqu’alors Napoléon et qui n’avait plus rien à en attendre de bon, se mit du côté de l’Europe. Le tout-puissant empereur eut contre lui désormais cette force mystérieuse de la finance à laquelle on ne résiste pas, même quand on est Napoléon Ier, ainsi que Léon Say, l’homme de Rothschild, le déclara un jour insolemment à la Chambre.

Admirable pour pousser, prôner, lancer, la Juiverie l’est également pour détruire, ou plutôt pour miner, saper, ruiner en dessous. Quand le Juif est contre eux, chef d’empire ou simple individu, journaliste ou chanteuse d’opérette se sentent pris soudain par mille fils lilliputiens qui les empêchent d’avancer ; « ils sont contrecarrés en tout », comme l’explique si bien Disraeli ; diffamés, déshonorés, démoralisés, ils ne savent à qui s’en prendre ; rien ne leur réussit, sans qu’ils comprennent pourquoi.

Sans doute, en entreprenant la campagne de Russie, Napoléon contribua à gâter ses affaires ; mais un peu plus tôt, un peu plus tard, la coalition financière aurait eu raison de lui.

Le futur banquier de la Sainte-Alliance, Rothschild, montra, lorsque l’heure du dénouement approcha, une activité sans égale.

Quand le soir tomba sur Waterloo, quand l’empereur eut essayé en vain d’entrer dans le dernier carré, Rothschild, qui guettait à Bruxelles, fut informé immédiatement de la défaite par les Juifs qui suivaient l’armée pour achever les blessés et dépouiller les cadavres. S’il arrivait le premier en Angleterre avec la nouvelle, il gagnait vingt millions. Il courut à Ostende, mais une tempête effroyable semblait rendre la traversée impossible. Perplexe un moment devant ces vagues qui déferlaient avec fureur, le banquier donna quand même l’ordre du départ, « N’aie pas peur, aurait-il pu dire au capitaine : tu portes plus que la barque antique, tu portes l’infortune de César et la fortune de Rothschild. »


Bonaparte était mort, écrit Michelet ; du siècle de fer était né le siècle d’argent, par les emprunts qu’on fit pour la guerre même en pleine paix et pour toute chose.

Les Juifs, qui jusque-là étaient en république, se constituèrent en double royauté. Les Juifs allemands, plus tard ceux du Midi, créèrent deux réservoirs où se versèrent les capitaux.

Tandis que les premiers faisaient les fonds pour les armées de la Sainte-Alliance, les seconds se donnèrent au second Bonaparte.


Michelet semble indiquer un antagonisme, ou du moins une rivalité. En réalité, la paix avait été signée sur les ruines de la France entre les Juifs des deux rites ; toujours d’accord malgré les oscillations apparentes de la Bourse, ils allaient monopoliser l’argent de l’univers. Peuples et rois n’étaient plus que des marionnettes dont les Juifs tenaient les fils. Les nations s’étaient battues jusque-là pour la Patrie, la Gloire, le Drapeau ; elles ne se battront plus désormais que pour enrichir Israël, avec la permission d’Israël, et pour la seule satisfaction d’Israël.

  1. C’est ce que disaient les marchands de Paris en 1777, en employant une autre forme. C’est le point de vue auquel se placent les antisémites d’Allemagne, d’Autriche-Hongrie, de Roumanie, qui laissent absolument de côté la question confessionnelle.