La Jeune Lune/Le pays des fées

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LE PAYS DES FÉES


Si l’on découvrait où est le palais de mon roi, il s’évanouirait dans les airs.

Ses murs sont en argent et son toit d’or éclatant.

La reine vit dans un palais à sept cours et elle porte un joyau qui a coûté sept royaumes.

Mais écoute, Maman, je vais te souffler à l’oreille où est le palais de mon roi.

Il est dans un coin de notre terrasse, là où fleurit la plante de tulsi.


La princesse dort, étendue sur le rivage lointain des sept mers infranchissables.

Il n’y a que moi au monde qui puisse la trouver.

Ses bras sont couverts de bracelets et à ses oreilles pendent de longues perles : sa chevelure ondoie jusqu’au sol.

Si je la touche de ma baguette magique, elle s’éveillera et des bijoux tomberont de ses lèvres si elle sourit.

Veux-tu, petite mère, que je te le dise à l’oreille ?

Elle est au coin de notre terrasse là où se trouve le pot de tulsi.


Quand l’heure de ton bain est venue, avant d’aller à la rivière, monte sur le toit.

Tu me trouveras assis dans le coin de la terrasse, là où s’entre-croisent les ombres des deux murs.

Minette seule a la permission de m’accompagner, car elle sait où demeure le barbier du conte.

Petite mère, veux-tu que je te dise à l’oreille où habite le barbier ?

C’est au coin de la terrasse où se trouve le pot de tulsi.