Le Compagnon du tour de France/Tome II/Chapitre XXIII

La bibliothèque libre.

CHAPITRE XXIII.

Il est des circonstances fort simples qui se trouvent liées dans le souvenir de chacun de nous, à des crises de la vie intellectuelle, à des transformations de l’être moral ; et, quelque assujettie que soit notre existence à la réalité la plus froide, il n’est aucun de nous qui n’ait eu son heure d’extase et de révélation, où son âme s’est retrempée, où son avenir s’est dévoilé comme par miracle. Ce monde intérieur que nous portons en nous est plein de mystères et d’oracles profonds. Nous y lisons plus ou moins vaguement ; mais il est toujours une époque, une heure, un instant peut-être, où soit dans la foi en Dieu, soit dans la méditation des choses sociales, soit dans l’amour, une clarté divine traverse comme l’éclair les ténèbres de l’entendement. Chez les natures élevées et contemplatives, cette crise est solennelle, et revient, à toutes les grandes phases de la destinée, poser une limite décisive entre les détresses de la veille et les conquêtes du lendemain. Le métaphysicien et le géomètre, perdus dans la recherche des abstractions, ont eu leurs révélations soudaines et merveilleuses, aussi bien que le fanatique religieux, aussi bien que l’amant et le poëte. Comment l’homme de charité et de dévouement, dont le cœur et le cerveau travaillent à découvrir la vérité, ne serait-il pas aidé dans sa tâche par cet esprit du Seigneur qui, bien réellement, plane sur toutes les âmes, traversant de son feu divin la voûte des cachots et des cellules, le toit des ateliers et des mansardes, aussi bien que le dôme des palais et des temples ?

Pierre Huguenin s’est souvenu toute sa vie avec une émotion profonde de cette heure de sommeil sur les copeaux de l’atelier. Il ne se passa pourtant rien que de très-ordinaire autour de lui. Le rabot et les ciseaux se promenèrent victorieusement comme de coutume sur le bois rebelle et plaintif. Les ouvriers mirent en sueur leurs bras nerveux, et la consolante chanson circula, réglant par le rhythme l’action du travail, évoquant la poésie au milieu de la fatigue et de la contention d’esprit. Mais, pendant que ces choses suivaient leur cours naturel, les cieux s’entr’ouvraient sur la tête de l’apôtre prolétaire, et son âme prenait son vol à travers les régions du monde idéal. Il fit un rêve étrange. Il lui sembla qu’il était couché, non sur des copeaux, mais sur des fleurs. Et ces fleurs croissaient, s’entrouvraient, devenaient de plus en plus suaves et magnifiques, et montaient en s’épanouissant vers le ciel. Bientôt ce furent des arbres gigantesques qui embaumaient les airs et, s’échelonnant en abîme de verdure, atteignaient les splendeurs de l’empyrée. L’esprit du dormeur, porté par les fleurs, montait comme elles vers le ciel, et s’élevait, heureux et puissant, avec cette végétation sans repos et sans limite. Enfin il parvint à une hauteur d’où il découvrit toute la face d’une terre nouvelle ; et cette terre était, comme le chemin qui l’y avait conduit, un océan de verdure, de fruits et de fleurs. Tout ce que Pierre, voyageur sur la terre des hommes, avait rencontré de plus poétique dans les montagnes sublimes et dans les riantes vallées, était rassemblé là, mais avec plus de variété, de richesse et de grandeur. Des eaux abondantes et pures comme le cristal s’épanchaient de toutes les cimes, couraient et s’entrecroisaient en riant sur toutes les pentes et dans toutes les profondeurs. Des constructions d’une architecture élégante, des monuments admirables, décorés des chefs-d’œuvre de tous les arts, s’élevaient de tous les points de ce jardin universel, et des êtres qui semblaient plus beaux et plus purs que la race humaine, tous occupés et tous joyeux, l’animaient de leurs travaux et de leurs concerts. Pierre parcourut tout ce monde inconnu avec autant de rapidité qu’un oiseau peut le faire ; et partout où son esprit se posait, il voyait la fécondité, le bonheur et la paix fleurir sous des formes nouvelles. Alors un être qui voltigeait près de lui depuis longtemps sans qu’il le reconnût, lui dit : Vous voici enfin dans le ciel que vous avez tant désiré de posséder, et vous êtes parmi les anges ; car les temps sont accomplis. Une éternité succède à une éternité ; et quand vous reviendrez à la fin de celle-ci, vous verrez encore d’autres merveilles, un autre ciel et d’autres anges. Alors Pierre, ouvrant les yeux, reconnut le lieu où il était et l’être qui lui parlait. C’était le parc de Villepreux, et c’était Yseult ; mais ce parc touchait aux confins du ciel et de la terre, et Yseult était un ange rayonnant de sagesse et de beauté. Et en regardant bien les anges qui passaient, il reconnut son père et le père d’Yseult, qui marchaient enlacés au bras l’un de l’autre ; il reconnut Amaury et Romanet, qui m’entretenaient amicalement ; il reconnut la Savinienne et la marquise, qui cueillaient dans la même corbeille des fleurs et des épis ; il reconnut enfin tous ceux qu’il aimait et tous ceux qu’il connaissait, mais transformés et idéalisée. Et il se demandait quel miracle s’était opéré en eux, pour qu’ils fussent ainsi tous revêtus de beauté, de force et d’amour. Alors Yseult lui dit : — Ne vois-tu pas que nous sommes tous frères, tous riches et tous égaux ? La terre est redevenue ciel, parce que nous avons arraché toutes les épines des fossés et toutes les bornes des enclos ; nous sommes redevenus anges, parce que nous avons effacé toutes les distinctions et abjuré tous les ressentiments. Aime, crois, travaille, et tu seras ange dans ce monde des anges.

— Qu’a-t-il donc à dormir ainsi les yeux ouverts ? Il a l’air de rêvasser dans la fièvre. Réveille-toi tout à fait, mon Pierre, cela te vaudra mieux que de trembler et de soupirer comme tu fais. Ainsi parlait le père Huguenin, et il secouait son fils pour l’éveiller. Pierre obéit machinalement et se souleva ; mais les cieux n’étaient pas encore refermés pour lui. Il ne dormait plus ; mais il voyait encore passer autour de lui des formes idéales, et les accords des lyres sacrées résonnaient à ses oreilles. Il était debout et sa vision était à peine dissipée. Il était surtout frappé du parfum des fleurs qui le suivait jusque dans la réalité. — Est-ce que vous ne sentez pas l’odeur des roses et des lis ? dit-il à son père qui le regardait d’un air inquiet.

— Je le crois bien, dit le père Huguenin, tu as des fleurs plein ta chemise ; on dirait que tu as voulu faire de ta poitrine un reposoir de la Fête-Dieu.

Pierre vit en effet les fleurs d’Yseult s’échapper de son sein et tomber a ses pieds.

— Ah ! dit-il en les ramassant, voilà ce qui m’a procuré ce beau rêve ! Et, sans se plaindre d’avoir été interrompu, il se remit à l’ouvrage plein de force et d’ardeur.

Mais il fut bientôt mandé auprès du comte de Villepreux sous un prétexte relatif à son travail, et il s’y rendit sans soupçonner le vif désir qu’éprouvait le vieux patricien de s’entretenir à l’aise, et sans se compromettre, avec l’homme du peuple. Pour expliquer cette fantaisie du comte, il est bon de faire connaître au lecteur les antécédents de cet étrange vieillard.

Fils d’un des nobles attachés à la fortune et au complot de Philippe-Égalité, il avait suivi indirectement toutes les phases de ce complot durant la révolution. Il s’était caché pour ne pas partager le sort de son père lorsque celui-ci expia sur l’échafaud sa complicité avec le prince. Il tira ensuite peu à peu son épingle du jeu avec un rare bonheur, et se remit insensiblement sur ses pieds avec le 9 thermidor. Sous l’empire il avait été préfet, mais non pas des meilleurs ; c’est-à-dire que, sans faire d’objections aux décrets violents du gouvernement, il avait été entraîné par son caractère facile et débonnaire à plus de douceur et d’humanité que ses fonctions n’en comportaient. Destitué dans le midi, il avait dû à la protection de M. de Talleyrand, qui aimait son esprit, et qui avait fait valoir la mort d’Eugène Villepreux (fils de notre vieux comte et père d’Yseult, tué au service durant la guerre d’Espagne), la compensation d’une préfecture plus importante. Sa fortune avait grossi dans ces emplois et dans d’heureuses spéculations dont il avait le goût et l’intelligence. Destitué au retour des Bourbons, mal vu par un parti qui lui reprochait sa conduite durant la révolution et son rôle sous l’empire, il se donna une attitude d’opposition libérale. Il avait manqué la pairie, il la méprisa ou parut la mépriser, et se fit nommer député.

Les nobles de sa famille et de son voisinage l’accusaient de petitesse d’esprit, de perfidie et d’ambition, tandis que les libéraux lui attribuaient une grande force d’âme, une énergie toute républicaine, et des vues profondes en politique. Il faut bien vite dire que le bon vieux seigneur, homme d’esprit et charmant orateur de salon, ne méritait

Ni cet excès d’honneur, ni cette indignité.

Il faisait une opposition de bon goût et sans éclat. Il avait tant de sel et d’enjouement, que c’était plaisir de l’entendre se moquer du pouvoir, de la famille royale, des favorites ou des prélats en faveur. Quand il se lançait ainsi dans la satire, Voltaire tout entier ressuscitait dans ses traits et dans sa personne, et il n’était pas un électeur libéral qui eût pu refuser son vote à un candidat qui l’avait fait si bien dîner et si bien rire.

L’acte qui releva le plus son caractère politique fut celui qui venait de le ramener à son manoir de Villepreux à l’époque où nous le retrouvons s’occupant de littérature et de menuiserie. Il était le soixante-troisième député qui, le 4 mars de la même année, s’était levé de son banc, en costume, pour quitter la Chambre au moment où Manuel avait été empoigné, selon l’expression et d’après l’ordre de M. le vicomte de Foucault. Il avait signé la protestation déposée le 5 mars sur le bureau de la Chambre. C’est dire assez quelle était la marche politique qu’il suivait ostensiblement ; mais ce n’est pas dire quelles étaient au fond ses doctrines, ni même quel était le parti occulte dont il plaidait la cause sous la forme vague et très-élastique du constitutionalisme. Parmi les hommes parlementaires qui prirent part à l’acte honorable que nous rappelions tout à l’heure, on compte les noms les plus éminents et les plus loués de la France au temps des Bourbons ; que ne pouvons-nous les louer également au temps où nous sommes ! Mais il y avait, dans le mouvement spontané qui les fit protester contre la marche illégale et violente du gouvernement de cette époque, cette diversité de causes que toute opposition politique rassemble sous sa bannière. Le côté gauche de la Chambre avait son langage avoué et officiel ; mais, au fond, ce langage cachait bien quelques mystères, et l’extrême gauche avait, dit-on, certains rapports avec la société du Carbonarisme, dont le procureur général Bellart disait : « D’accord sur ce premier point, détruire ce qui est, les ennemis du trône sont divisés entre eux sur tous les autres points, et sur ce qui sera. Napoléon II, un prince étranger, la république, et mille autres idées tout aussi absurdes et tout aussi contradictoires, en divisant nos régulateurs sur les destinées qu’ils nous réservent, suffisent pour apprendre, non pas seulement aux hommes fidèles, mais aux hommes de bon sens, le rare bonheur qui sortirait pour la France de ce premier déchirement, fatal prélude de bien d’autres déchirements[1] ! » Le lecteur découvrira peut-être plus tard si c’était à Napoléon II, au prince étranger dont parle M. Bellart, à la république, ou à certain personnage caché si singulièrement par M. Bellart sous cette périphrase de mille autres idées absurdes, que se rattachait, dans le mystère de sa pensée et dans le secret de ses actes, le comte de Villepreux ; nous ne nous occupons ici que de son caractère et de ses idées.

Homme d’esprit avant tout, plutôt fin et perspicace en matière de faits politiques que profond en fait de théorie sociale, et se piquant néanmoins de tout connaître et de tout comprendre, le comte de Villepreux était peut-être l’expression la plus avancée de la noblesse de son temps. Il aimait La Fayette ; il estimait d’Argenson ; il avait rendu en dessous main des services à plus d’un noble proscrit ; il s’était même enthousiasmé du système de Babœuf, sans lui accorder foi ni confiance. Il était en même temps grand admirateur de M. de Chateaubriand et de Béranger. Son intelligence saisissait avec ardeur tout ce qui était beau et grand, sans que son âme, frivole comme celle d’un prince, se prît sérieusement à aucune conclusion. Il croyait à tous les systèmes, se les assimilant avec une facilité merveilleuse un quart d’heure durant, et passant de l’un à l’autre sans hypocrisie et sans inconséquence ; car cette nature d’amateur était sa vraie, sa dominante nature. Il avait toutes les qualités et tous les défauts d’un artiste et d’un grand seigneur : avare et prodigue suivant la fantaisie du moment, absolu et débonnaire, enthousiaste et sceptique selon l’occurrence, il s’emportait souvent et ne tenait jamais rigueur. Personne n’entendait mieux la vie sous le rapport du bien-être, de l’indépendance, et de ce bon sans pratique qui protège l’individu sans trop blesser la société. Au fond de tout cela il y avait une véritable bonté, une gracieuse obligeance, une générosité bien entendue ; mais il y avait aussi, à travers ces vertus domestiques, une légèreté sans pareille, un égoïsme railleur et une profonde insouciance ressortant de ce même engouement facile pour tous les principes généraux et pour toutes les idées sociales sans application et sans conséquences.

Il avait traversé les événements, les bras croisés, l’épigramme à la bouche, et quelquefois les larmes aux yeux. Toute grande action avait ses sympathies : mais aucune doctrine ne le captivait au delà du temps qu’il lui avait fallu pour l’écouter et la connaître. Il lisait dans les hommes et dans les choses de son temps comme dans des livres d’agrément ; et quand sa curiosité était rassasiée, il s’endormait en souriant sur la dernière page, consentant à ce que chacun eût sa façon de penser, pourvu que l’ordre social n’en fût point trop ébranlé et que les théories n’eussent pas la prétention de passer dans la pratique.

Avec ces habitudes et ces dispositions, quoiqu’il eût beaucoup de tendresse de cœur et de vertus de famille dans un certain sens, il avait laissé croître ses enfants un peu au hasard, et ses petits-enfants tout à fait à l’aventure. S’occupant beaucoup d’eux et leur prodiguant tous les moyens de s’instruire, il n’avait mis ni suite, ni ensemble, ni discernement dans les notions contradictoires dont il avait encombré leurs jeunes esprits ; et comme on lui avait quelquefois remontré les dangers d’une telle éducation, il s’était persuadé qu’il agissait ainsi en vertu d’un système. Ce système, un peu renouvelé de l’Émile, était de n’en point avoir ; c’était l’excuse qu’il se présentait à lui-même pour se dissimuler son incapacité de mieux faire. Au fait, il lui eût été difficile de mettre dans l’esprit de ses élèves l’unité et la certitude qui n’étaient pas dans le sien. S’il le sentait parfois, il s’en consolait avec l’idée que du moins il n’apportait pas d’obstacles aux enseignements de l’avenir.

Cette méthode avait produit des effets contraires dans deux natures aussi opposées que celles d’Yseult et de son frère Raoul. L’une, réfléchie, sensée, ferme, profondément juste et sensible, avide d’instruction solide et de culture poétique, avait beaucoup acquis, et attendait effectivement ses conclusions du temps et des circonstances. Elle avait contracté peu de préjugés dans le commerce du monde, et le moindre souffle de vérité pouvait les lui enlever. Avec elle, l’éducation à la Jean-Jacques avait fait merveille ; et peut-être aucune éducation, eût-elle été mauvaise, n’eût pu corrompre cette nature droite et grandement sage.

L’autre ayant montré un esprit très-récalcitrant à l’étude, on s’était contenté de lui donner des maîtres pour obéir à l’usage ; mais on n’avait jamais poussé les choses au point de le faire pleurer. Le grand-père avait cette égoïste douceur d’âme qui ne saurait lutter contre les rébellions et les larmes de l’enfance. Le jeune Raoul n’avait donc appris que l’art de se divertir. Il savait monter à cheval ; il excellait au tir, à la nage, à la valse, au billard. Quoiqu’il fût d’une complexion fort délicate en apparence, il était infatigable dans tous les exercices du corps, et en tirait la plus grande vanité qu’il eût, après celle de son nom qu’il avait acquise dans la fréquentation des jeunes élégants du grand monde. Sur ce chef-là, le vieux comte était bien un peu effrayé des résultats de son plan d’éducation libre. Le jeune homme ne montrait aucun goût pour les idées libérales. Tout au contraire, il avait embrassé le genre ultra, qu’il voyait affecter à ses compagnons de plaisir. On lui faisait bon accueil dans le grand monde, et on l’y félicitait de bien penser. Il s’ennuyait mortellement dans la société de son aïeul, qu’il accusait tout bas de voir mauvaise compagnie. Toute son ambition était d’entrer comme officier dans la garde royale. Mais là il avait rencontré de l’opposition de la part du grand-père, et leurs explications avaient été assez vives. Quand son intérêt personnel était compromis ouvertement, le comte ne manquait pas de volonté colérique. Il craignait qu’en vouant son fils au service des princes régnants, sa popularité ne le quittât. De son côté, le jeune homme trouvait fort mauvais que, pour plaire à la canaille, son grand-père se permît de manifester une opinion qui pouvait lui fermer tout accès aux faveurs de la cour. Il attendait donc avec impatience que sa majorité lui permît de se dessiner un rôle tout opposé ; et le comte se creusait la tête pour le retenir, sans voir comment cela deviendrait possible. Au fond, ils s’aimaient l’un l’autre ; car le vieillard avait le cœur tendre et miséricordieux, et Raoul n’était pas sans bonnes qualités. Il était victime de l’absence de doctrine qui rompait dans sa famille le lien moral et politique ; mais il eût été susceptible de recevoir une meilleure direction, et il y avait en lui certaines délicatesses secrètes de la conscience qui le retenaient encore.

Yseult avait pour le comte une tendresse plus profonde et mieux sentie. Son âme ne pouvait loger que de grandes affections, et, comme elle n’avait pas assez d’expérience pour apprécier la frivolité de son aïeul, elle croyait aveuglément en lui. Elle prenait au sérieux toutes ses paroles, toutes ses opinions, et se tenait, pour se diriger à travers des contradictions qu’elle ne comprenait pas bien, entre un libéralisme ardent et un respect instinctif pour les lois du monde. Quelquefois cependant elle présentait, à ce dernier égard, des objections que le comte écoutait avec complaisance, et qu’il était bien empêché de repousser. Alors il se tirait d’affaire en disant qu’Yseult avait toute la rigidité de conséquences que comporte un esprit neuf, et qu’il ne voulait pas émousser avant le temps ces facultés généreuses. Il fallait bien se payer de cette réponse ; et la bonne Yseult, abandonnée à elle-même, se livrait à bien des rêves, sans savoir s’il lui serait jamais permis de les réaliser.

  1. Réquisitoire dans l’affaire de La Rochelle.