Le Croyant/VII

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Un tableau désolant a frappé mon regard.
Sur les rochers déserts de l’altier Saint-Bernard,
Un voyageur perdu s’enfonce dans la neige ;
Un froid mortel l’accable et la crainte l’assiège ;
Sa force l’abandonne ; hélas ! il va périr,
Si la main d’un ami ne vient le secourir !
Ô des infortunés divine Providence,
À l’heure du danger viens prendre sa défense !
Seigneur, ne permets pas qu’en ces déserts affreux
Loin de ceux qu’il chérit, périsse un malheureux !…
Franchissant le rocher d’un bond hardi, rapide,
Et promenant partout un regard prompt, avide,
Un Croyant généreux cherche le voyageur ;
Il le trouve et de joie a palpité son cœur.
Sur le bord des torrents, dans la neige glacée,
De la religion sentinelle avancée,
Nous le voyons encore, au péril de ses jours,
À son frère éploré prodiguer son secours ;
Ni les vents déchaînés, ni le profond abîme,
Rien ne peut effrayer son dévoûment sublime.


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