Le Jardin des dieux/Le Chapelet de jasmin/Le Visage inconnu

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Le Jardin des dieuxEugène Fasquelle (p. 53-54).



LE VISAGE INCONNU



Visage tatoué, mystérieux visage
Qui dans l’ombre entrevu mêles étrangement
Tant de rêve au silence et tant d’enchantement,
Es-tu le terme enfin de mon dernier voyage ?…

Tes yeux posent toujours derrière ce grillage
L’énigme qui les hante impénétrablement,
Sphinge au front implacable, ô Chimère, tramant
La patiente ruse où s’abîment les âges.


Que de fois, Amazone aux mains rouges, Circé,
Ai-je couru vers toi comme un guerrier lassé
Qui jette dans les fleurs sa sanglante cuirasse,

Ô toi par qui la Ville, au fond des nuits, paraît,
À l’heure où tant de lune enchante les terrasses,
Lourde d’un éternel et fabuleux secret.