Le Jardin du Silence et la Ville du Roy/I/Par l’allée des cyprès…

La bibliothèque libre.



II


Par l’allée des cyprès, silencieuse et droite,
            Qui mène au balcon dépouillé,
J’ai marché lentement dans la nuit qui miroite
            Et je n’ai pas su la fouiller.

Pouvais-je devenir comme un voleur d’étoiles
            Au milieu d’un si bel accueil
Et pouvais-je, d’un coup, gonfler toutes mes voiles
            Alors que j’étais sur le seuil


De mon nouvel amour et de ma nouvelle âme ?
            Si j’avais cueilli mon désir
Que serait-il resté pour ma joie qui s’affame
            Dès qu’on ne peut plus la nourrir ?